Deux préfectures renoncent aux tirs de nuit sur les renards roux
Deux projets d'arrêtés préfectoraux autorisant les tirs de nuit sur les renards roux ont été abandonnés suite aux nombreuses participations aux consultations publiques sous l'impulsion de One Voice.
Deux projets d’arrêtés préfectoraux, en Meurthe-et-Moselle et dans l’Aube, visant à autoriser les tirs de nuit sur les renards roux ont été abandonnés. Les nombreuses participations aux consultations publiques ont été payantes, et les arguments développés ont remporté la bataille! Plusieurs centaines de renards et leurs petits ont ainsi été sauvés. C’est un pas de plus vers la réhabilitation de cet animal si intelligent et sensible, victime d’une réputation épouvantable.
En février, plusieurs consultations publiques ont été lancées par des préfectures de l’Est de la France, dans l’optique de faire adopter des arrêtés autorisant les tirs de nuit sur les renards roux. Nous vous avions sollicités, pour faire barrage à de tels arrêtés prévoyant le « prélèvement », autrement dit la traque et la chasse de plus de 500 renards dans les départements concernés.
Pourtant, ces petits canidés ressentent des émotions, sont des êtres sensibles, et intelligents. Ils vivent en famille, et ont une vie subjective très riche, en atteste la place qu’ils ont prise au travers du temps dans nos contes pour enfants et nos imaginaires. Leur ingéniosité et leur vivacité sont remarquables aux yeux humains depuis des siècles.
Les arguments fallacieux des chasseurs révélés au grand jour
Le Collectif Renard Grand Est, dont One Voice fait partie, avait soulevé des contradictions et des arguments fallacieux dans les rapports des fédérations de chasseurs ayant suscité l’écriture de ces arrêtés. Un argumentaire solide et fiable avait été élaboré sur la base des critiques légitimes que soulevaient ces projets d’arrêtés.
En Meurthe-et-Moselle, les chasseurs avaient convaincu la préfecture que les lièvres étaient en danger à cause des renards, et exigeaient le tir de 500 d’entre-eux. Pas à une contradiction près, cette même fédération de chasseurs exigeait le « prélèvement » parallèle de 1500 lièvres dans le même arrêté. Les chiffres avancés dans leur rapport étaient d’ailleurs très discutables.
En Meurthe-et-Moselle comme dans l’Aube, le renard cristallisait encore toutes les peurs irrationnelles autour de maladies, alors que sa présence évite notamment que la maladie de Lyme – dont sont porteurs les campagnols – se propage à grande vitesse, de même pour l’échinococcose alvéolaire…
Nous attendons encore les synthèses et analyses des consultations de la Moselle et des Ardennes, mais le renoncement des préfectures de l’Aube et de la Meurthe-et-Moselle sont très encourageantes! En Meurthe-et-Moselle, 62% des avis déposés étaient contre le projet d’arrêté, ils étaient 96% dans l’Aube!
Le renard roux comme révélateur de craintes irrationnelles
Ce que nos contributions à tous ont permis de montrer est que le renard roux est une fois de plus considéré comme source de tous les maux, bouc émissaire des humains…
Si les populations de perdrix et de lièvres ont besoin d’être « restaurées », il serait bien plus efficace de les retirer de la liste des animaux chassables, et de protéger leur habitat en cessant de raser toujours plus de forêts pour y mettre en place de l’agriculture intensive avec force épandage de pesticides, ou encore y construire des centres commerciaux.
Les renards régulent leur population à leur habitat et à la présence de nourriture à disposition, il est donc inutile de les chasser ou de les piéger sans fin! Ces pauvres animaux sont considérés toute la saison de chasse comme du gibier, et le reste de l’année comme susceptibles d’occasionner des dégâts, ce qui autorise leur piégeage, et même leur déterrage, quel que soit leur âge, ce qui signifie que les bébés aussi peuvent être massacrés!
Les avis comptent, continuons à agir!
Merci pour votre mobilisation!
Si parfois les avis du public et des défenseurs des animaux sont balayés, cette fois, les deux consultations ont été prises en compte comme il se devait. Les arguments du public étaient fondés sur une base scientifique, technique et étaient très précis, en plus de faire valoir la haute sensibilité de ces animaux si merveilleux.
Alors soyons toujours vigilants, et tenons-nous prêts à écrire à la prochaine occasion, pour défendre les renards! Pour les faire disparaitre de la liste des espèces susceptibles d’occasionner des dégâts, continuez à signer notre pétition!