Des singes destinés aux laboratoires américains meurent à bord d'un vol Wamos Air
Ces derniers mois, les groupes de protection des animaux Action for Primates (Royaume-Uni), One Voice (France) et Stop Camarles (Espagne) ont mené une campagne à travers l'Europe appelant Wamos Air à cesser de transporter des singes
Les groupes de protection des animaux appellent la compagnie aérienne espagnole de charters de vacances, Wamos Air, à cesser immédiatement de transporter des singes pour les laboratoires à la suite de la mort tragique cette semaine de plusieurs singes à bord de son vol du Cambodge vers les États-Unis.
Le drame prend sa source dimanche 14 novembre. Selon l’alerte que nous avons reçue d’une personne à Madrid, Wamos Air a transporté 720 macaques à longue queue en tant que fret sur le vol EB998 du Cambodge (PNH) à Houston (IAH) (AWB 46090129060). Ces singes ont subi l’enfermement dans de petites caisses de transit pendant 24 heures de vol, avec une escale supplémentaire de six heures à Tbilissi, en Géorgie, qui comprenait un retard de trois heures. Sans compter les nombreuses heures consacrées au transit vers et depuis les aéroports… Une épreuve.
Ces derniers mois, les groupes de protection des animaux Action for Primates (Royaume-Uni), One Voice (France) et Stop Camarles (Espagne) ont mené une campagne à travers l’Europe appelant Wamos Air à cesser de transporter des singes après avoir découvert que la compagnie aérienne basée à Madrid faisait voler des milliers de singes vers des laboratoires aux États-Unis.
«Cette tragédie expose la réalité choquante de la souffrance inhérente au transport de ces êtres intelligents et sensibles. Il n’est tout simplement pas possible de confiner des primates non humains dans de petites caisses, loin de leur environnement familier, et de les transporter sur de longs voyages à travers le monde sans causer une détresse et des souffrances physiques et psychologiques considérables. C’est un problème qui suscite l’inquiétude du public, et il est temps pour Wamos Air de rejoindre la longue liste de compagnies aériennes qui refusent désormais de faire partie du cruel commerce mondial de singes pour la recherche»Sarah Kite, co-fondatrice d’Action for Primates«Quelle souffrance ont dû endurer ces petits singes chargés comme des marchandises dans des caisses en bois après avoir été arrachés aux bras de leur mère qui n’ont pas survécu au voyage interminable… Mais ce qui brise le coeur plus que tout, c’est de devoir se dire qu’ils n’ont souffert que quelques dizaines d’heures tandis que les survivants vont endurer le pire pendant les dix à quinze prochaines années entre privation d’eau, chaise de contention et expériences invasives.»Muriel Arnal, présidente-fondatrice de One Voice«Nous savons que des décès surviennent sur des compagnies aériennes faisant voler des singes à des fins de recherche, mais les détails sont rarement rendus publics. Cet incident choquant et déchirant à bord d’un vol de Wamos Air est un rappel brutal de la souffrance très réelle impliquée dans le commerce mondial et le transport des primates non humains pour la recherche.»Sarah Kite, co-fondatrice d’Action for Primates,
Les macaques à longue queue (Macaca fascicularis) sont une espèce de primates non humains la plus commercialisée pour l’industrie mondiale de l’expérimentation animale, les États-Unis étant l’un des plus grands importateurs et utilisateurs de primates non humains pour la recherche. En 2020, les importations de macaques à longue queue du Cambodge par les États-Unis ont augmenté de 82,8%, passant de 8 571 en 2019 à 15 664 en 2020.
Wamos Air, anciennement Pullmantur Air, exploite principalement des vols charters de passagers vers des destinations de vacances, notamment dans les Caraïbes. Il s’agit d’une filiale du groupe Royal Caribbean basé à Miami (anciennement Royal Caribbean Cruises Ltd), la deuxième plus grande compagnie de croisières au monde, qui exploite Royal Caribbean International, Celebrity Cruises et Silversea Cruises.
Pendant le transport, les singes sont détenus dans de petites caisses de transit et voyagent comme fret. En plus des conditions d’exiguïté, ils peuvent être contraints de supporter une ventilation inadéquate, des bruits inhabituels et forts, des fluctuations de température et d’humidité et des retards en cours de route. Les singes peuvent tomber malades ou mourir en transit, comme cela s’est produit cette fois-ci. Pour d’autres, l’anxiété et le stress peuvent conduire à des infections et à l’apparition de maladies qui peuvent rester latentes jusqu’à ce que les animaux atteignent leur destination.