Des lapins vivants encore utilisés comme support de cours

Des lapins vivants encore utilisés comme support de cours

Expérimentation animale
03.05.2018
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Dans des programmes de formation de vétérinaires, l'utilisation de lapins vivants persiste. One Voice dénonce ces pratiques et écrit à l'école concernée pour exiger leur interdiction.

L’utilisation d’animaux vivants dans le cadre de la formation continue des vétérinaires persiste en 2018 alors que les outils pédagogiques et des méthodes alternatives existent, et ont prouvé leur efficacité. Nous écrivons à l’établissement vétérinaire pour exiger l’arrêt de ces cours.

Au niveau éthique, il n’est plus acceptable de considérer le moindre animal vivant comme du « matériel » ou une « éprouvette vivante ». Et au niveau pédagogique, des alternatives aussi efficaces voire plus, sont aujourd’hui largement disponibles pour remplacer tout animal vivant dans le cadre de l’enseignement vétérinaire.
Et pourtant…

One Voice s’est procuré le programme d’un cours sur l’anesthésie, la dentisterie et la chirurgie du lapin, donné à des vétérinaires en activité. S’imaginer à la place de ces animaux servant de support de cours fait frémir. Nous sommes révoltés.

Un programme qui sous-estime la souffrance des lapins

Les formateurs font la démonstration devant leur auditoire sur un lapin vivant, alors que la vidéo numérique, des logiciels multimédia ou la réalité virtuelle seraient au moins aussi efficaces, sinon plus. Ces supports permettent de voir bien plus clairement la manipulation, offrent la possibilité d’agrandir, de faire des arrêts sur image, de visionner plusieurs fois.

C’est donc délibérément que l’on fait subir une journée entière d’anesthésie et de manipulations à ces lapins! On peut aisément utiliser leur douleur et leur stress. Pour faire durer une anesthésie toute la journée il faut certainement les « rendormir » plusieurs fois… Ces petits animaux aux longues oreilles, si doux, pourraient souffrir à de maintes reprises, lorsque les effets des analgésiques s’atténuent. Notamment lors des pauses que les humains se seront octroyées, à la machine à café en milieu de matinée, et pour se rassasier en milieu de journée. Les lapins, eux, resteront sur la table d’opération.

Des lapins « de démonstration » manipulés et mutilés toute une journée devant une classe

Le programme de la journée est rempli pour les humains, c’est le début du calvaire des malheureux lapins.

9h – 11h : Chacun des formateurs va faire subir aux « lapins-matériel » différents types d’anesthésies. On dénombre deux lapins au minimum pour montrer les méthodes d’anesthésie par piqure intraveineuse, et par voie volatile (par inhalation d’un gaz). Un cathéter est posé sur chacun des petits êtres pour la démonstration mais surtout pour pouvoir injecter tout au long de la journée les analgésiques.
De même, plusieurs méthodes d’intubations orotrachéales sont prévues, et donc autant de lapins, qui se verront insérer un tube en plastique de la bouche jusqu’à la trachée, loin au fond de la gorge. Il est probable que les gestes cliniques soient répétés plusieurs fois pour que les stagiaires puissent bien voir la manipulation à effectuer sous tous les angles. A quel moment espérer la prise en compte de l’impact que cela pourrait avoir sur eux, certes « endormis », mais tout de même vivants, jamais?
Pour pouvoir mesurer leur rythme cardiaque, les lapins sont certainement maintenus immobiles avec un système de contention, afin que les capteurs ne puissent pas se déplacer en cas de mouvement réflexe…

11h30-12h30 : Après la pause, la seconde partie de la matinée est dévolue à la stérilisation des lapines et la castration des lapins. Les formateurs procèdent ainsi à l’ablation des organes reproducteurs des animaux (testicules des mâles et ovaires et utérus des femelles). Plusieurs techniques chirurgicales irréversibles étant enseignées, un animal est nécessaire pour chaque intervention (soit au minimum quatre par formateur)!

Les animaux resteront dans la salle de classe pendant que vétérinaires participants et formateurs iront déjeuner, et les verront revenir à 13h30 procéder sur eux, à des extractions dentaires!


14h30-17h30 : Enfin, lors des travaux pratiques, des essais plus ou moins réussis d’anesthésie, de manipulation buccale, et d’intubation vont être imposés à de nouveaux lapins par les stagiaires. Les vétérinaires, seuls ou par petit groupe, vont répéter les gestes vus dans la matinée, et ce chacun leur tour sur le même lapin…

En fin de journée, les lapins sont tous tués. Tous, précisément parce que leur mort est rendue inéluctable par les traumatismes subis pendant le cours. Ainsi s’achève leur vie et leur supplice, par le liquide coulant en eux par le cathéter.

One Voice s’insurge de telles pratiques évitables et exige leur interdiction

Selon nos consultants scientifiques cette procédure n’est nullement nécessaire au bon apprentissage des compétences! Nous avons écrit à l’établissement vétérinaire où sont organisées ces sessions pour exiger leur interdiction immédiate. Ce type de formations organisées avec les laboratoires ne doit plus exister, nous y travaillons.

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