Des députés européens font part de leurs inquiétudes à la Commission européenne concernant le piégeage de singes sauvages à Maurice

Des députés européens font part de leurs inquiétudes à la Commission européenne concernant le piégeage de singes sauvages à Maurice

Expérimentation animale
18.06.2021
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Des membres du Parlement européen ont fait part de leurs préoccupations à la Commission européenne concernant le piégeage de macaques sauvages à longue queue (Macaca fascicularis) à Maurice.

Des membres du Parlement européen ont fait part de leurs préoccupations à la Commission européenne concernant le piégeage de macaques sauvages à longue queue (Macaca fascicularis) à Maurice.

Cela fait suite à la décision récente du gouvernement mauricien d’approuver l’extension d’un élevage de primates non humains pouvant abriter jusqu’à mille macaques capturés dans la nature à des fins de reproduction. Parmi les députés européens figurent Mme Manuela Ripa, M. Guenther Sidl, Mme Marie Toussaint, Mme Anja Hazekamp, M. Francisco Guerreriro. M. Martin Buschmann, Mme Eleonora Evi et M. Raphaël Glucksmann.

«L’expansion prévue du programme mauricien de capture de macaques sauvages est très alarmante. À travers elle, le pays cherche à accroître ses capacités d’élevage afin de pouvoir approvisionner le marché international – y compris l’UE – en singes pour l’expérimentation. Cela pourrait conduire au piégeage commercial à grande échelle d’animaux sauvages, ce qui constituerait un revers majeur pour la protection de la biodiversité et le bien-être animal. »déclare Mme Manuela Ripa, députée européenne «En inscrivant la protection du bien-être animal dans les traités, dès les années 1990, l’Union européenne a montré l’exemple. Elle l’a encore fait, concrètement, en envisageant dès 2010 d’interdire les expériences scientifiques sur les primates sauvages. Cette interdiction doit entrer en vigueur l’année prochaine après de trop longues années d’adaptation.

À rebours de ces progrès, le gouvernement de Maurice vient d’autoriser l’extension d’un élevage de macaques à longue queue. Élevage que son propriétaire entend peupler d’animaux capturés dans la nature.

Alors que la plupart des primates utilisés à des fins de recherche scientifique dans l’Union proviennent de Maurice, nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Nous ne pouvons pas prendre le risque d’importer au sein de l’Union des macaques arrachés à la nature, quand bien même cela serait autorisé pour quelques mois encore.

Nous demandons à la Commission d’agir. Elle doit être à la hauteur de l’ambition européenne en matière de protection du bien-être animal. Elle doit s’assurer qu’aucun primate sauvage ne sera utilisé, en Europe, à des fins de recherche scientifique. »déclare M. Raphaël Glucksmann, député européen

Les questions* posées par les députés à la Commission européenne sont les suivantes : considérant que l’UE a fixé une date pour la fin de l’utilisation, dans la recherche, de primates capturés dans la nature et de leur progéniture de première génération, n’est-il pas incongru qu’elle importe en même temps des primates d’un pays qui non seulement tolère le commerce des captures en milieu sauvage, mais qui permet également à ce commerce de se développer?

Comment l’UE s’assurera-t-elle que les primates importés de Maurice sont véritablement élevés en captivité et qu’ils ne proviennent pas d’élevages impliqués dans l’exportation ou le piégeage de macaques à longue queue à des fins reproductives ?

La coalition d’associations de défense des animaux en Europe et à Maurice (Action for Primates, One Voice, Animal Rights et Progress Science Mauritius), qui a mené une campagne internationale pour s’opposer à l’expansion de l’élevage et à la capture de singes sauvages, remercie les députés européens d’avoir répondu à ses inquiétudes et a accueilli favorablement la soumission de leurs questions à la Commission européenne.

Maurice est le principal fournisseur de l’Europe en singes pour la recherche, exportant plusieurs milliers d’animaux chaque année. En 2020, des macaques à longue queue ont été envoyés dans les pays de l’UE suivants : Espagne (2126), France (1027), Pays-Bas (290) et Allemagne (29).

Reconnaissant que les problèmes de bien-être animal, de santé animale et d’éthique découlent de la capture de primates non humains dans la nature, l’UE a décidé de stopper sa participation à la capture de singes sauvages à des fins scientifiques et reproductives. À partir de 2022, elle n’autorisera l’usage de primates non humains dans la recherche que s’ils proviennent d’élevages en captivité (génération F2/F2+), issus de colonies autonomes. Cependant, les récents événements qui ont eu lieu à Maurice témoignent de la reprise du commerce d’animaux sauvages pour la reproduction et l’exportation, lorsqu’en avril, le gouvernement mauricien a approuvé l’expansion de l’élevage de primates non humains Biosphere Trading Ltd, autorisant la capture d’un millier de macaques dans la nature à des fins reproductives.

Les associations de défense des animaux sont consternées par ces piégeages de macaques à longue queue et les qualifient de recul majeur en matière de bien-être animal, en particulier à un moment où la capture de primates non humains sauvages suscite une inquiétude mondiale généralisée en raison de la barbarie du procédé et des souffrances qu’il inflige aux animaux que l’on arrache à leur milieu naturel ainsi qu’à leurs groupes sociaux et familiaux.

1 – La question de Raphaël Glucksmann sur le site du parlement européen

2 – La question de Manuela Ripa sur son fil Twitter

NOTES

Directive 2010/63/UE du Parlement européen et du Conseil du 22 septembre 2010 relative à la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques (article 10). https://eur-lex.europa.eu/eli/dir/2010/63/oj

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