Dans le Gard, un renard roux mutilé et exhibé comme une menace
Un renard roux a été abattu, mutilé et exhibé post mortem. Un acte signé par les chasseurs.
Qu’a dû endurer ce renard roux ?… Retrouvé et photographié par un lanceur d’alerte ce matin*, suspendu à un arbre à Vergèze, au croisement de deux chemins en bordure d’un bois, mutilé de toutes parts, il a été posé là comme pour menacer. Puni d’exister, sans doute. Et pour être vu par le plus grand nombre… pour intimider les opposants.
Tant de chasseurs cherchent à exterminer les renards de nos campagnes, considérés comme des concurrents, eux qui traquent essentiellement les rongeurs et évitent ainsi les épandages de pesticides. Celui-ci porte une marque de fracture à la patte arrière gauche, et n’a pas reçu de coup de feu. A-t-il été battu à mort ? Est-il mort, lentement, dans un piège ? Une patte avant a été coupée, ainsi que sa queue. Typique des trophées de chasse. Le « crime » semble signé.
Les chasseurs entretiennent la mauvaise réputation de ces petits canidés
Plus d’un demi-million de renards sont massacrés chaque année en France, sans compter ceux qui ne sont pas déclarés. La mauvaise réputation qui leur colle à la peau – à tort- permet aux chasseurs de faire accepter leurs exactions par la population. Mais les temps changent, la société civile, elle, évolue. Notamment car la science apporte des preuves. Et le fait que ces atrocités soient intolérables est enfin partagé par une grande partie de nos concitoyens. Preuve en sont les nombreux signalements que nous recevons. Nous remercions d’ailleurs chaleureusement ces lanceurs d’alerte.
Les chasseurs ne sont plus une référence. Les renards n’ont pas à être persécutés au nom d’arguments fallacieux. Les arrêtés des préfets, reprenant ces prétextes, sont d’ailleurs souvent suspendus et annulés en justice.
La torture des animaux sauvage : un grave vide législatif
Si les renards roux ont été pendant longtemps sur la liste des « nuisibles », cette liste a changé de nom ils sont dorénavant qualifiés d’espèce « susceptible d’occasionner des dégâts ». Dégâts qui doivent donc être estimés et bel et bien attribués aux renards pour que les arrêtés « tiennent ». Le résultat est malheureusement encore trop souvent le même, mais la justice avance petit à petit.
En France, aucun texte ne protège les animaux sauvages libres. Et ceux qui font partie de cette liste sont à plus forte raison l’objet de toutes les barbaries. À l’heure actuelle, rien n’empêche quiconque de torturer, mutiler, massacrer en faisant souffrir en toute connaissance de cause un animal sauvage. À partir du moment où il est libre, c’est autorisé. La société doit se doter urgemment d’outils pour protéger les animaux, quels qu’ils soient. Car il n’y a pas de différence intrinsèque entre la souffrance des chiens et celle de leurs cousins vulpins.
Signez notre pétition Renards : nuisibles, vraiment ?!
* Une mention de la date et de l’auteur de la prise de vue a été ajoutée au chapô le 9 septembre 2022.