Covid-19 dans les élevages de visons : un massacre très concret

Covid-19 dans les élevages de visons : un massacre très concret

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06.11.2020
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Au Danemark, tous les visons d’élevage vont être tués. Cette fois, pas au nom de la mode mais de la santé publique. Stop à cette industrie mortifère !

Bien contre leur gré, les visons des fermes à fourrure propagent le SARS-CoV-2 et participent à une inquiétante mutation du virus. Les abattages massifs ont commencé. Le Danemark, notamment, a décidé de gazer au plus vite l’ensemble des animaux. Alors que les cas de contamination se multiplient, nous demandons à notre gouvernement de ne pas attendre l’extrême limite pour prendre le problème en main. Et de procéder à la fermeture des quatre derniers élevages français pour mettre un terme à l’horreur.

C’est une hécatombe. Le Danemark, premier producteur mondial de fourrure de vison avec ses 1137 élevages, a annoncé, mercredi 4 novembre, la « destruction totale » de ses « troupeaux ». Concrètement, ce sont entre 15 et 17 millions d’individus qui vont être gazés. Le massacre a déjà commencé et des dizaines de milliers de visons ont été exterminés à la chaîne dès que le pays a identifié, en début d’été, les premiers cas d’animaux porteurs du SARS-CoV-2 dans trois de ses fermes du nord du Jutland. Depuis, l’épidémie n’a cessé de s’étendre au sein des élevages de cette région et les « mesures » pour tenter de la contenir se sont intensifiées : abattages de plus en plus massifs des animaux malades comme en bonne santé, dans tous les établissements infectés par la Covid-19, ainsi que ceux se trouvant dans un rayon de 7,8 kilomètres.

Il n’en restera plus un

Mercredi 4 novembre, le Danemark est encore passé à la vitesse supérieure : tous les visons seront tués le plus rapidement possible « par mesure de précaution ». Une décision radicale que la Première ministre scandinave, Mette Frederiksen, a justifiée lors d’une conférence de presse, en expliquant que le virus avait muté chez ces animaux et qu’il avait été transmis à douze humains, avec une sensibilité diminuée aux anticorps. Dans ce contexte, elle dit craindre que le développement mondial de vaccins devienne beaucoup moins efficace, voire inutile.
 

Ils auraient dû être gazés pour la vanité de l’industrie de la mode, ils l’ont été pour cause de #COVID19… Au Danemark, la réalité crue des élevages de visons pour la fourrure s’étale sous nos yeux: des milliers de cadavres, des vies annihilées. L’horreur totale! #StopFourrure pic.twitter.com/TgsLxSz4wB

— One Voice (@onevoiceanimal) November 2, 2020

Un problème international

Si la tragédie qui se déroule au Danemark frappe les esprits en raison de son ampleur, ce n’est pas la première. Depuis le début de la pandémie, de nombreux pays d’Europe, et également hors de l’Union européenne, font face à la propagation du SARS-CoV-2 chez les visons d’élevage, probablement contaminés par les personnes travaillant à leur contact. C’est aux Pays-Bas que les premiers cas ont été détectés dès avril 2020. Et là aussi, des mesures drastiques ont été instaurées pour la contrer : 2 723 904 visons ont été tués. Parallèlement, USA, Espagne, Suède et Italie ont également enregistré leur lot de malades et de morts, avec souvent des politiques d’abattage à la clé.

Et en France ?

Cela ne doit plus durer ! Face à ces charniers gigantesques, il faut réagir ! Les images de ces cadavres empilés par millions serviront-elles au moins à sensibiliser l’opinion publique et les gouvernements sur l’horreur de l’industrie de la fourrure ? Ces malheureux visons étaient, de toute façon, condamnés à périr tôt ou tard de la même ignoble manière, et à finir transformés en cols de manteau ou autres apparats. Nous ne cessons de dénoncer le calvaire enduré par ces animaux sacrifiés au nom des lubies d’une mode sans conscience. Nos enquêtes à répétition, dont la dernière remonte au mois d’août, à l’appui. Aujourd’hui, il y a péril en la demeure d’un point de vue sanitaire aux portes de la France. Cet argument va-t-il accélérer la prise de conscience ? Nous comptons sur l’État pour faire procéder à des tests et à la fermeture immédiate de ces établissements. Il en va de la santé publique mais aussi de l’éthique, qui commandent toutes deux de ne plus faire naître aucun vison en France.

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