Chasses traditionnelles : toutes les « expérimentations » de 2023 étaient illégales
Il y a quelques semaines, One Voice obtenait, avec la LPO, la suspension en urgence des nouvelles autorisations de mise à mort de près de 100 000 alouettes des champs en Gironde, dans les Landes, le Lot-et-Garonne et les Pyrénées-Atlantiques. Cette autorisation reposait sur les résultats de pseudo-expérimentations « scientifiques » menées … par les chasseurs eux-mêmes, en 2023, et que nous avions immédiatement contestées en justice. Aujourd’hui, le tribunal administratif de Bordeaux nous donne raison, après ceux de Châlons-en-Champagne et Pau, et confirme l’illégalité totale de ces tentatives désespérées de ressusciter des pratiques archaïques au nom de la « science ». Une victoire qui annonce un nouveau combat, alors que le ministère souhaite désormais modifier les textes européens sur la protection des oiseaux. Avec nous, écrivez-lui pour dire non à ce projet inadmissible !
Pendant des années, à l’automne, des milliers d’alouettes des champs, de vanneaux huppés et de pluviers dorés étaient capturés à l’aide de dispositifs plus cruels les uns que les autres, avant d’être ramassés et tués à la main par des chasseurs en mal de sensations. Nous avons mené un combat sans relâche, des tribunaux administratifs au Conseil d’État en passant par la Cour de justice de l’Union européenne, et nous avons systématiquement gagné.
Ardennes, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne et Pyrénées-Atlantiques : partout, les expérimentations de la honte étaient illégales
Malgré nos victoires, les gouvernements successifs ont assumé éhontément un soutien sans faille aux chasseurs pour qu’ils puissent continuer de massacrer ces oiseaux en mauvais état de conservation. En 2023, ils ont même tenté de réautoriser les captures aux filets dans cinq départements sous couvert de pseudo–expérimentations scientifiques confiées aux chasseurs eux-mêmes. Le but ? Contourner une fois de plus des décisions de justice.
Le jugement rendu le 6 novembre par le tribunal administratif de Bordeaux vient s’ajouter à des juges de Pau et de Châlons-en-Champagne : toutes ces expérimentations étaient illégales. Les chasseurs ont voulu se faire passer pour des scientifiques impartiaux ? Le tribunal les renvoie dans les cordes en affirmant qu’ « aucun élément ne permet d’établir qu’un tel programme serait confié à un organisme de recherche ». Ils clamaient haut et fort que nous ne comprenions rien. Aujourd’hui, la justice a tranché : ces captures n’auraient jamais dû avoir lieu.
Stop à l’acharnement : chasseurs, ministres, respectez la justice et laissez les oiseaux en paix !
Que va faire l’État désormais ? Tenter à nouveau d’autoriser des « expérimentations » illégales ? Prévoir de nouveaux « quotas », comme ceux dont nous avons obtenu la suspension en urgence devant le Conseil d’État en septembre 2025 ? S’ils essayent, ils nous trouveront toujours sur leur chemin.
Mais c’est une nouvelle option qui semble se dessiner : le ministre a déjà indiqué vouloir aller encore plus loin et envisage de demander une modification des textes européens sur la protection des oiseaux. Une évolution qui signerait un retour en arrière historique et pourrait ouvrir la voie au retour de la chasse à la glu, qu’on pensait pourtant définitivement enterrée et malgré l’opposition de 83 % des Français.
La vie des oiseaux vaut plus que ces combines et ce mépris permanent pour les animaux. Aujourd’hui, nous écrivons au ministre pour lui dire notre opposition à toute modification des textes européens, et nous vous invitons à en faire autant. Que les chasseurs acceptent enfin d’avoir perdu, et qu’ils laissent les oiseaux en paix !