Capture d'oiseaux à la glu, détention et relâcher illégaux d’animaux sauvages… Deux hommes devant la justice Capture d'oiseaux à la glu, détention et relâcher illégaux d’animaux sauvages… Deux hommes devant la justice

Capture d'oiseaux à la glu, détention et relâcher illégaux d’animaux sauvages… Deux hommes devant la justice

Animaux sauvages
01.09.2025
Var
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À Carcès (Var), deux hommes ont été auditionnés pour avoir détenu sans la moindre autorisation une vingtaine de tortues et d’oiseaux sauvages, dont certains appartenaient à des espèces protégées. En plus d’avoir maintenu en captivité ces animaux, dont plusieurs ont été saisis dans un état préoccupant, ils sont accusés d’avoir procédé à des captures dans la nature, notamment à l’aide de gluaux, ou encore d’avoir relâché des individus d’espèces exotiques envahissantes. Nous espérons un verdict exemplaire à l’issue de l’audience qui se tiendra au tribunal judiciaire de Draguignan le 4 septembre à 8 h 45.

Comme d’autres collectionnent les timbres, des Carçois gardaient chez eux une vingtaine d’animaux sauvages. C’est une plainte de la Ligue de protection des oiseaux (LPO) de Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a permis à l’Office français de la biodiversité (OFB) de lancer une enquête sur ce qui se tramait dans ce logement. La perquisition effectuée sur place en novembre 2024 est parlante : pas moins de 22 tortues d’Hermann, deux perruches à collier asiatiques, un Gros-bec, un Verdier d’Europe et une Grive musicienne ont été saisis. Et ils ne sont pas les seuls à être passés entre les mains de ces personnes.

Maltraitance et irresponsabilité

Comment tous ces animaux en sont-ils arrivés à devenir leurs captifs ? Bien que les mis en cause nient toute capture d’oiseaux dans la nature, expliquant les « trouver […] par terre blessés ou mal en point » et les récupérer pour les soigner, les conclusions de l’enquête contredisent formellement leurs dires. En effet, des traces de colle ont été retrouvées sur les plumes de ces oiseaux, signe indéniable qu’ils se sont débattus dans des gluaux, cette technique de chasse extrêmement cruelle qui, en plus de meurtrir leurs cibles, n’est absolument pas sélective. On peut également s’interroger sur les fameux soins qui leur auraient été apportés au vu de leur état calamiteux au moment de la perquisition. L’un présentait des plaies au-dessus du bec, un deuxième avait une épaule bloquée et un hématome très important, et un troisième avait toutes les rémiges de l’aile droite cassées, entre autres. De quoi remettre en doute les qualités de leurs « soigneurs »…

Ces derniers pensaient-ils aussi bien faire en abandonnant dans la nature des perruches à collier et des tortues de Floride classées espèces exotiques envahissantes, chose strictement interdite ? Qu’est-il advenu d’elles, livrées à elles-mêmes dans un environnement qui n’était pas le leur et dont elles allaient bien malgré elles bouleverser l’écosystème ?

Des individus sentients, pas des trophées ni des marchandises !

Cela faisait plus de dix ans que l’un des mis en cause s’affichait sur ses réseaux sociaux avec un milan, des écureuils, des faucons et bien d’autres. Une fois de plus, des humains se sont amusés à soumettre des animaux sauvages par caprice, à l’image du « propriétaire » d’Akilla, et au péril de leurs vies. Si les oiseaux et les tortues enfermés à Carcès au fil des années ne semblent pas avoir été victimes de transactions en plus du reste, c’est loin d’être toujours le cas dans ces sombres affaires. Le trafic de faune sauvage figure parmi les plus lucratifs des commerces illicites, avec celui des drogues et des armes. Et ce sont les animaux qui trinquent. Nous ne tolérerons pas qu’ils continuent à subir ce sort impunément.

Nous serons présents en tant que partie civile à l’audience qui aura lieu au tribunal judiciaire de Draguignan le 4 septembre à 8 h 45. Nous attendons de la justice qu’elle prenne la défense de tous les animaux sauvages qui ont été capturés, transportés, enfermés et relâchés illégalement.

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