« Au Coeur des Félins » dans le Tarn : reproduction illégale et exploitation des fauves, le scandale continue en toute impunité « Au Coeur des Félins » dans le Tarn : reproduction illégale et exploitation des fauves, le scandale continue en toute impunité

« Au Coeur des Félins » dans le Tarn : reproduction illégale et exploitation des fauves, le scandale continue en toute impunité

Exploitation pour le spectacle
19.09.2025
Tarn, France
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Malgré l’interdiction de reproduction des animaux sauvages dans les cirques en vigueur depuis 2023, des naissances illégales continuent de se produire en toute impunité. Dans le Tarn, le cas de l’établissement « Au cœur des félins » illustre les dérives d’un système à bout de souffle, entre exploitation animale, lois bafouées et silence des autorités. Pendant ce temps, les tigres naissent… pour une vie en cage.

Tigres en cage, lois piétinées, silence complice : combien de temps encore ?

À l’été 2024, notre association a été alertée par les habitants de Terre-de-Bancalié dans le Tarn de l’installation d’un dresseur et de son cirque ironiquement baptisé « Au cœur des félins ». Dans son jardin,  à l’intérieur un camion-cage entouré de clôtures sommaires, sont détenus le lion Malish et les deux tigres Thor et Maya. Derrière de prétendues « visites pédagogiques » soi-disant éducatives se cache en réalité une exploitation sordide, maquillée en projet de reconversion. Numéros de cirque, baguette à la main, tabourets de dressage… Le lieu n’a rien d’un refuge… mais tout d’un business. Bref, c’est encore du dressage, de la soumission, de l’enfermement.

Maya, morte à dix ans, bien vite remplacée. Et, déjà, des petits

Au printemps 2025, nous apprenons la mort de la tigresse Maya, euthanasiée à la suite d’une insuffisance rénale. Elle n’avait même pas dix ans. C’est une tragédie — mais aussi un signal d’alarme sur les conditions de détention de ces animaux. À peine Maya disparue, la voilà remplacée sans scrupule par une autre tigresse, Valentina. Quelques semaines plus tard, celle-ci met bas : trois tigreaux voient le jour le 30 juin 2025. Ces naissances n’ont rien d’une coïncidence. Bien qu’illégales, elles ne sont pas accidentelles.

Interdiction de reproduction en vigueur depuis 2023 : et alors ?

Depuis bientôt deux ans, la reproduction d’animaux sauvages est interdite dans les cirques itinérants. L’objectif : empêcher que de nouveaux individus soient condamnés à une vie en cage, alors que leur présence sera interdite d’ici 2028. Les refuges et sanctuaires sont déjà saturés et il est irresponsable de continuer à faire naître des fauves que personne ne pourra prendre en charge demain. 

Pourtant, rien n’arrête certains dresseurs. Cette triple naissance illégale n’est pas un cas isolé : à l’été 2024, des lionceaux ont vu le jour au sein du cirque Claudio Zavatta ; au printemps 2025, ce sont des tigreaux qui naissaient dans les remorques des Muller. Ces faits, connus et documentés, se multiplient dans l’indifférence des autorités.

Où est l’État ? Où est la volonté politique ?

On interdit la reproduction, mais on ne contrôle rien. On vote des lois, mais on les laisse être piétinées. On annonce la fin des animaux sauvages dans les cirques en 2028, mais on laisse naître des petits qui n’auront aucune place d’accueil quand cette échéance arrivera. Et on finance à tout va les circassiens avec l’argent public pour leur « reconversion ». On le sait : les refuges sont saturés. Il n’y aura jamais assez d’espace pour tous ces animaux. Chaque jour qui passe sans action des autorités, c’est un jour de plus où des animaux naissent pour finir en cage. 

Il ne suffit pas d’interdire : il faut faire respecter, et c’est maintenant que cela se joue. Pas en 2028. Pas quand il sera trop tard. Nous écrivons aujourd’hui au préfet pour qu’il sanctionne l’établissement « Au cœur des félins » du fait de cette reproduction illégale. Pour demander avec nous la fin des animaux dans les cirques, signez notre pétition !

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