Arles : un prêtre proteste contre la corrida entouré de « taureaux morts »

Arles : un prêtre proteste contre la corrida entouré de « taureaux morts »

11.04.2023
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Le Père Robert Culat, prêtre avignonnais, a dénoncé la tauromachie à quelques pas des arènes d’Arles avec PETA et One Voice

« C’est un péché de torturer les animaux » : c’est le message brandi lundi 10 avril 2023 à Arles par le Père Robert Culat, prêtre catholique du diocèse d’Avignon, en cette Féria de Pâques. Il s’est tenu non loin des arènes d’Arles en amont de la corrida de rejón, aux côtés de militants de PETA et de One Voice portant des cornes de taureaux et gisant au sol, pour rendre hommage aux victimes de la corrida et rappeler que cette activité cruelle est en désaccord total avec les valeurs de compassion que soutiennent les deux associations, l’Eglise catholique et notre société en général.

Crédit photos: Peta

« Chaque taureau, comme tout animal, est un être sensible, capable d’éprouver la souffrance. Il est une créature de Dieu digne de respect, et comme le pape François l’enseigne, ‘toute cruauté sur une quelconque créature est contraire à la dignité humaine’ », déclare le Père Robert Culat. « Dans le contexte de la fête de Pâques, des corridas sont données à Arles. Mais Pâques est la fête de la vie du Christ ressuscité, de celui qui a remplacé les sacrifices d’animaux par le sacrement de la messe – comment est-il possible d’associer la victoire de la vie dans la résurrection à un spectacle qui donne la mort ? ».

Dans l’une de ses prières, le pape François indique la responsabilité des êtres humains : « Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est oublié de toi ». Pourtant, lors d’une corrida, plusieurs taureaux terrifiés sont torturés les uns après les autres. Ils sont tourmentés et poursuivis à cheval, se font planter des piques et des banderilles dans le dos et le cou. Lorsqu’ils sont affaiblis par leurs hémorragies, le matador (tueur) tente de les achever mais il n’est pas rare que les taureaux meurent noyés dans leur propre sang quand il rate sa cible et que l’épée transperce les poumons au lieu du cœur. Souvent, lorsque c’est la moelle épinière qui est atteinte, les animaux traînés par des chaînes hors de l’arène sont paralysés mais toujours conscients.

PETA, dont la devise dit notamment que « les animaux ne nous appartiennent pas et [que] nous n’avons pas à les utiliser pour nos divertissements » et qui s’oppose au spécisme, l’idéologie qui postule la supériorité de l’humain sur les autres animaux, appelle à reléguer la boucherie en plein air qu’est la corrida aux sombres pages du passé.
One Voice, quant à elle, a mené de nombreuses enquêtes dans le milieu taurin et s’oppose notamment à ce que les enfants soient formés à tuer de jeunes taureaux et assistent à des corridas. L’association, qui appelle à une éthique animale et planétaire, soutient également l’interdiction de l’exception culturelle appliquée à ce qui n’est ni plus ni moins que la mise en scène d’actes de cruauté sur des êtres sentients.

PETA et One Voice encouragent celles et ceux qui s’opposent à cette « tradition » barbare à écrire aux maires des villes taurines, dont Arles, pour leur exprimer la forte opposition qu’il y a aujourd’hui à la corrida. En effet, 75 % de la population est favorable à l’interdiction des corridas en France.

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