Arguments pour les consultations publiques sur la chasse aux renards

Arguments pour les consultations publiques sur la chasse aux renards

Chasse
26.05.2020
Toutes les actualités

Nous vous proposons des arguments pour vous aider à répondre aux consultations publiques des préfets concernant la chasse aux renards.

À la suite de la publication de nombreux arrêtés préfectoraux en faveur de la chasse aux renards, nous vous proposons des arguments pour participer aux consultations publiques et vous opposer à ces massacres.Comme toujours, les avis ne sont pas pris en compte par les autorités préfectorales s’ils sont jugés injurieux, opposés à la chasse par principe, hors sujet, etc. Il faut à tout prix éviter également les copiés-collés et les avis trop polarisés. Reformulez donc avec vos propres mots, tout en veillant à rester dans un registre qui sera pris en compte par les préfectures concernées!

Les renards : des animaux uniques encore méconnus

Présents partout en France, les renards sont des animaux hautement sensibles et intelligents. Méconnus et persécutés toute l’année, ce sont des animaux extraordinaires qui méritent notre respect et notre protection.

Chasseurs hors pair, les renards sont omnivores et opportunistes. Ils se nourrissent aussi bien de petits mammifères que de végétaux, de fruits, d’insectes et de graines, participant ainsi à la dissémination des graines. Ce sont donc des acteurs essentiels de la diversification de la flore et des paysages.

Les capacités cognitives des renards sont remarquables : capacités d’adaptation, d’apprentissage et de mémoire. Les renards sont également capables d’élaborer des stratégies complexes de chasse et de survie.

Les renards ne sont pas en surpopulation en France, il n’est pas nécessaire de les « réguler »

De par leur statut juridique particulier (espèce chassable et susceptible d’occasionner des dégâts), les renards peuvent être abattus toute l’année selon différentes modalités : tirs de jour, piégeages, vénerie.

La pression exercée sur leur population en France est constante, sans restriction vis-à-vis des périodes de reproduction. Les renards sont également victimes de la circulation routière qui est une cause importante de leur mortalité. Il n’est donc pas justifiable d’ajouter une pression supplémentaire.

De plus, les renards n’ont pas besoin d’être régulés car les naissances sont conditionnées aux facteurs environnementaux d’un territoire. Si les ressources alimentaires sont peu abondantes, leur taux de naissance sera également faible. Toutes les renardes ne se reproduisant pas forcément, l’hypothèse d’une surpopulation de renards est fortement improbable.

La nécessité de régulation se justifie notamment aux yeux des chasseurs par le fait que les renards sont des prédateurs pour les petits gibiers comme les faisans, les lièvres ou les perdrix.

Les pressions que connaissent ces espèces sont liées à la prédation naturelle (des renards, mais aussi des fouines, martres, chats errants) mais également à la disparition de leurs habitats naturels.

Les renards sont donc perçus par les chasseurs comme des concurrents pour la prédation de ce gibier. Considérés comme seuls responsables d’une situation complexe et multifactorielle, ils sont devenus de véritables boucs émissaires.

Les dégâts aux élevages ovins et avicoles peuvent être facilement évités et ne justifient pas l’abattage des renards

Il est possible de prévenir la potentielle prédation des renards sur les élevages ovins et avicoles avec l’installation de clôtures et grillages mais également de barrières olfactives. Selon l’Office Français de la Biodiversité dans un rapport de 2016 : « La pose de clôtures électriques ou de grillage permet de limiter les dommages qu’il peut causer dans les élevages et poulaillers. »

L’abattage des renards dans le but de lutter contre les dégâts éventuels qu’ils pourraient occasionner est inutile et contre-productif. Ainsi, une population abattue serait très rapidement remplacée par une autre qui peut être plus importante.

Le rôle des renards dans la transmission des maladies

Les renards sont montrés du doigt car ils peuvent véhiculer l’échinococcose alvéolaire, zoonose transmissible aux humains et animaux domestiques. En ingérant les larves du parasite, présentes dans les viscères de rongeurs, des vers se développent dans leur intestin et ils deviennent ainsi contagieux.

Mais, comme ce fut le cas durant la lutte contre la rage, les opérations d’abattage massif des renards sont inefficaces et contre-productives. Selon le document de l’OFB de 2016 : « Dans l’état actuel des connaissances, l’efficacité du contrôle des populations de renards pour diminuer les risques pour l’homme n’est pas démontrée car le territoire reste contaminé du fait de la résistance du parasite dans le milieu extérieur et de la présence de rongeurs, hôtes intermédiaires indispensables au cycle de la maladie. »

Des études ont ainsi démontré l’efficacité d’antiparasitaires et de vermifuges à titre préventif ou en traitement chez les animaux sauvages comme domestiques.

Ces solutions sont également efficaces en ce qui concerne la gale sarcoptique, infestation que l’on retrouve chez les animaux sauvages et les chiens. Cette maladie est transmissible aux humains mais ils n’en sont pas affectés car les parasites meurent dans leur peau.

Les renards : acteurs indispensables des écosystèmes

Les renards comme les martes, jouent un rôle fondamental dans la régulation naturelle des petits mammifères et rongeurs.

Grâce à cette prédation, ils participent à la lutte contre la maladie de Lyme. En effet, c’est lorsque que les tiques piquent des petits mammifères porteurs de la bactérie Borrelia, qu’elles représentent un danger pour les êtres humains. Après avoir été infectées par les petits mammifères, les tiques peuvent contaminer les êtres humains avec cette bactérie.

Les renards en exerçant une prédation sur les petits mammifères, réduisent ainsi le nombre d’animaux malades et les risques de transmission de la bactérie aux tiques puis aux êtres humains.

Grâce à la prédation qu’ils exercent sur les rongeurs, les renards permettent de limite leur impact sur les cultures, rendant ainsi service aux agriculteurs. La prédation naturelle des renards sur les petits mammifères évite ainsi l’utilisation de produits chimiques hautement toxiques (comme la bromadiolone) pour l’environnement et dommageables à la biodiversité.

Les tirs de nuit

A la pression constante sur les individus et leur population il n’est pas nécessaire d’ajouter cette pression supplémentaire que représente les tirs de nuit.

Les tirs de nuit sont particulièrement dangereux pour la biodiversité. De nombreux animaux en sont ainsi victimes pour causes d’erreurs de cible.

Ils constituent également un dérangement et un stress non négligeable pour la faune non-visée et les autres animaux nocturnes.

Le piégeage

Le piégeage est autorisé toute l’année pour les animaux classés « susceptibles d’occasionner des dégâts ». Cette pratique particulièrement cruelle entraine stress et souffrances pour les renards.

Il existe différents types de pièges, certains tuent les animaux sur le coup, notamment par étranglement, d’autres les blessent, les laissant attendre parfois plusieurs jours sans eau ni nourriture, pour être finalement abattus.

Il n’est pas rare qu’une renarde soit piégée, laissant ainsi ses renardeaux condamnés à une lente agonie dans le terrier.

Les pièges n’étant pas sélectif, ils constituent un véritable danger également pour les animaux protégés ou domestiques qui peuvent en être victimes.

La vénerie sous terre

La chasse sous terre dont les renards sont victimes en France est une pratique d’une cruauté sans nom durant laquelle certains individus sont traqués pendant des heures dans leur terrier à l’aide de chiens, puis tués à coups de hache, de pelle ou de carabine d’abattage à canons sciés.

Cette pratique entraîne stress et souffrance pour les animaux, et laisse les survivants traumatisés et désorientés. Le reste de la famille peut être enterré vivant par obstruction des accès.

Le déterrage est interdit dans la plupart des pays européens. Seules la France et l’Allemagne l’autorisent encore en Europe de l’Ouest.

La vénerie sous terre a des conséquences désastreuses sur les autres animaux et la biodiversité. Les terriers, souvent habités par d’autres hôtes, sont dégradés quand ils ne sont pas détruits, et les entrées et sorties peuvent être obstruées, condamnant également les autres habitants à une lente agonie.

Partager l'article