À la mort de Micha, s’ajoutent désormais les décès de Mina et d’au moins deux psittacidés
Les images des conditions de détention, des plaintes, un procès pénal, une condamnation bien légère… Depuis le jugement, nous avons tout mis en œuvre pour obtenir le rapport d’inspection de la DDPP (préfecture) du Loir-et-Cher, et nous nous sommes portés devant le tribunal administratif pour obtenir le retrait des animaux… Nous apprenons après une longue et âpre procédure que Mina est morte, ainsi que deux oiseaux. Les services de la préfecture se sont bien gardés de nous en aviser, et laissent encore les animaux aux Poliakov ! Nous déposons une requête en référé au tribunal administratif d’Orléans et une plainte contre les dresseurs, notamment pour actes de cruauté et mauvais traitements par un professionnel auprès du tribunal de grande instance de Blois. Nous demandons le retrait immédiat des animaux et l’accès au rapport d’autopsie de Mina.
Il aura fallu continuer le combat. Par deux fois, nous avons demandé à la préfecture du Loir-et-Cher l’accès au dernier rapport d’inspection réalisé au sein de l’établissement géré par le couple Bruneau-Poliakov afin de connaître notamment l’état de santé et les conditions de détention des animaux que la justice avait cru bon de leur laisser. En effet, dans le cadre d’une saisie administrative, il est possible de « saisir » les animaux tout en les laissant sur place, aux bons soins de leurs tortionnaires !
Une procédure harassante face à l’administration
Nos demandes d’accès à ce rapport sont restées lettre morte. Nous avons alors, quasiment comme toujours, dû saisir la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) pour obliger l’administration à s’exécuter. Et sans surprise, celle-ci s’est déclarée favorable à notre demande. Avec cet avis, nous avons dû réécrire aux services de la préfecture qui a enfin daigné nous transmettre ce mois-ci le rapport datant du 2 juin 2021… Nous apprenons donc que plusieurs des animaux qu’ils détenaient sont morts. Et le rapport, fortement caviardé par ailleurs (même les noms des dresseurs sont « occultés », une absurdité), conclut à des non-conformités importantes.
Mina et les oiseaux, prisonniers à vie
Après Micha, Mina est morte, ainsi que deux des oiseaux rares… Tous ont vécu dans des espaces minuscules et obscurs, en toute illégalité, au su et au vu des autorités qui ont fermé les yeux pendant plus d’une décennie. Les rédacteurs du rapport, agents de la DDPP, cyniques et détachés à souhait, concluent « A la date d’édition du rapport, Mina est décédée, levant la non-conformité ».
Les dresseurs Bruneau-Poliakov n’auront ainsi jamais eu besoin de posséder de certificat de capacité pour la guenon magot, alors qu’ils l’exploitaient lors d’événements fort lucratifs. Elle a passé onze années dans une cage sans lumière de 50 cm3 qui n’était que rarement nettoyée. Ces faits étaient connus des autorités. Qu’ont-elles fait pour l’en sortir ?! Coché des cases, encore et encore, et fixé des délais jamais respectés… Il aura fallu que nous tournions des images dans ces lieux innommables, que la nourriture avariée soit filmée pour que son enclos soit agrandi et enrichi d’une malheureuse balançoire.
La quantité de non-conformités majeures du rapport est stupéfiante
Il y a, selon les critères mêmes de la DDPP, toujours un problème au niveau du personnel, un problème de concordance au niveau des certificats de capacité et des espèces détenues, un souci au niveau du règlement, des dysfonctionnements concernant le suivi vétérinaire. Mais de qui se moque-t-on dans ce pays ? Quand les préfectures feront-elles enfin respecter les règles afférentes au respect et au bien-être des animaux sauvages captifs ?!
Dans un article précédent, nous nous demandions s’il y avait en France une réelle protection des animaux sauvages. La réponse est claire et limpide : elle est inexistante.
Nous déposons donc plainte pour actes de cruauté notamment, pour avoir accès aux informations sur les conditions de la mort de Mina et surtout pour obtenir la saisie immédiate des autres animaux, en plus de notre requête en référé.
L’audience a été fixée par le juge des référés le 10 mars 2022 au tribunal administratif d’Orléans.
La décision a été mise en délibéré et devrait être rendue dans le courant de la semaine prochaine.