2500 blaireaux sauvés… et le combat continue !
Chaque année, au printemps et en été, de 12 à 15000 blaireaux sont traqués jusque dans leurs terriers par les déterreurs, avant d’être égorgés ou tués à bout portant. Ils s’ajoutent à tous les blaireaux déjà abattus au cours de la saison de chasse, de septembre à février. À ce jour, nos actions en justice ont permis d’en sauver près de 2500 d’une mort atroce entre mai et septembre de cette année. Face à l’acharnement des chasseurs et des représentants de l’État, nous poursuivons notre combat sans relâche pour défendre ces animaux qui ne demandent que la paix.
Cette année, dans près de cinquante départements, les préfets ont autorisé une période complémentaire de vénerie sous terre. Mais c’était compter sans notre action, qui a permis de sauver des milliers d’entre eux.
Ce « loisir » se pratique ainsi: les chasseurs bouchent les issues, envoient leurs chiens dans les terriers pendant des heures pour acculer les blaireautins et leurs parents au fond, puis ils creusent. La traque dure des heures, les chiens y sont considérés comme des outils, corvéables à merci, renvoyés sous terre encore et encore, et parfois gravement blessés. À la fin, des tranchées éventrent la forêt, les galeries finissent entièrement détruites, les blaireaux (ou tout animal vivant potentiellement dans le terrier, pouvant appartenir à des espèces protégées qu’il est interdit de chasser) sont ensuite extirpés et abattus.
Tout cela pour le loisir d’une poignée d’individus qui n’ont que cela à faire en dehors de la période où ladite « saison de chasse » est ouverte et où creuser la terre est bien moins facile quand le sol est gelé.
Les blaireaux, victimes d’un acharnement insupportable
Avec un ou deux petits par an par couple, et un temps long avant l’autonomie des jeunes, l’espèce se reproduit très lentement. Cela n’empêche pas les veneurs de décimer les familles entières et de détruire leur habitat, ne laissant derrière eux que des détritus jonchant le sol, des arbres aux racines sectionnées, et la plupart du temps aussi, les corps abandonnés sur place. Tout cela, en tentant de se donner des airs de respectabilité en se drapant dans de pompeux soi-disant principes tels que « l’éthique de la chasse »… Où est-elle quand ils organisent méthodiquement ces « chasses à l’aveugle » (comme les a très justement qualifiées un juge des référés) qui tuent les petits ?
Les préfets, via les agriculteurs avec le soutien des chasseurs, parlent de dégâts aux cultures mais n’avancent pas de données. Ou alors, fantaisistes. Ainsi, en Haute-Vienne, la préfecture a accusé ces animaux d’à peine une dizaine de kilos et friands de baies de s’attaquer… à des vaches !
Ces prétextes ne valent rien. Il est temps de mettre un point d’arrêt à la vénerie sous terre comme nous le réclamons, ainsi qu’aux dérogations permanentes. Huit Français sur dix sont favorables à l’interdiction de cette pratique cruelle, un taux stable depuis 2018.
Près de 2500 blaireaux épargnés grâce à nos procédures
Devant sept tribunaux administratifs, nous avons obtenu la suspension du déterrage à partir du mois de mai dans neuf départements. Grâce à ces actions, ce sont près de 2500 vies qui ont été sauvées. Seul le tribunal administratif de Lyon a considéré, pour le département du Rhône, que le nombre d’individus concernés ne justifiait pas qu’il se prononce dans l’urgence. Malgré ces suspensions, les préfectures n’hésitent pas à adopter un nouvel arrêté juste après la suspension que nous avons obtenue, comme dans l’Allier par exemple. Nous attaquerons bien entendu ce nouvel arrêté avec nos partenaires.
Au-delà des référés, nous venons également d’obtenir deux annulations d’arrêtés plus anciens, le tribunal administratif d’Orléans ayant annulé des arrêtés de 2021 dans l’Indre-et-Loire et le Loir-et-Cher.
Dans les semaines qui viennent, il est prévu deux audiences: en Ille-et-Vilaine le 8 juin à 11 h au tribunal administratif de Rennes, et dans la Meuse le 13 juin à 10 h au tribunal administratif de Nancy.
Il y a quelques jours, nous avons déposé avec nos partenaires une plainte à l’international. Avec nous, exigez vous aussi, plus que jamais, l’abolition de la vénerie sous terre et la protection des blaireaux !