Victoire historique pour les ours indiens
C’est la fin de 400 ans de tradition barbare en Inde, il n’y aura plus d’ours danseurs dans les rues pour amuser les touristes.
En janvier 2003, lorsque le premier ours a été accueilli dans le sanctuaire d’Agra et que One Voice et Wildlife SOS ont créé la cellule antibraconnage, Forestwatch, il y avait 1200 ours « danseurs » en Inde.
Les oursons capturés par les trafiquants étaient revendus aux Kalandars, une tribu nomade qui les dressait pour des spectacles de rue. Ils perçaient le museau des ours avec une aiguille chauffée à blanc et y passait une corde sur laquelle il suffisait de tirer pour se faire obéir.
Les ours lippu sont une espèce endémique classée en annexe I de la CITES. En Inde, l’exploitation des animaux sauvages menacés est condamnée par la loi de 1972, de même que le dressage pour les spectacles qui est considéré comme un acte de cruauté.
Aujourd’hui, grâce à une approche globale de la problématique, tous les ours ont pu être sauvés de l’esclavage et le braconnage des oursons pour la danse a diminué considérablement.
Outre le travail de Forestwatch, réalisé en étroite collaboration avec les agences gouvernementales et le département faune sauvage de la police, le projet – également soutenu par les associations anglophones IAR et Free The Bears – inclut un programme de reconversion pour les Kalandars en échange de leur ours. C’est pour eux une opportunité unique d’améliorer leur qualité de vie avec un travail légal et de s’intégrer à la société indienne. L’existence des sanctuaires, où les ours sont accueillis et évoluent en semi-liberté, a également été déterminante. Elle a permis de proposer aux autorités une solution pour les ours saisis.
Muriel Arnal, présidente de One Voice, déclare : « Lorsque j’ai coupé la corde d’un des tout derniers ours danseurs, l’émotion était au rendez-vous mais aussi un immense espoir. Cette victoire historique est la preuve que la volonté politique alliée à l’action des ONG peut venir à bout de toutes les traditions barbares, même les plus ancrées. »