le jeudi 13 octobre 2022 | 16

Trois projets de recherche sur la douleur et le stress approuvés en 2022

Trois projets de recherche sur la douleur et le stress approuvés en 2022

Mis à jour le 26 décembre 2022

Depuis le début de l’année, la France publie les résumés des projets d’expérimentation animale approuvés sur la base de données européenne ALURES. L’occasion pour le public de découvrir au fil de l’eau les souffrances qui attendent les animaux dans les laboratoires.

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Alors que notre campagne sur la nage forcée se poursuit, nous découvrons un nouveau projet accepté par le ministère chargé de la Recherche, qui va soumettre 420 souris « à une douleur chronique pendant 9 semaines ou un stress chronique pendant 3 semaines avec dans les deux cas développement de troubles anxiodépressifs » traités par deux antidépresseurs dont le fonctionnement sera étudié grâce à des « tests anxiodépressifs d’une durée comprise entre 5 et 6 minutes ».

Cet euphémisme n’est pas isolé, puisqu’on le retrouve avec la mention de « tests comportementaux » sans plus de précisions dans un autre projet approuvé récemment, parmi d’autres. Une belle manière d’éviter de mentionner le test de nage forcée, dont c’est précisément la durée.

Mais nous ne pouvons pas oublier que l’expérimentation animale regorge d’autres pratiques tout aussi odieuses. Trois résumés de projets « sévères » approuvés et publiés en ligne le 13 juillet dernier ont retenu notre l’attention.

Stress in utero, infections bactériennes et douleurs chroniques

L’objectif du premier projet est d’étudier comment le stress in utero et l’infection bactérienne favorisent les maladies chroniques chez la descendance, pour trouver des pistes de traitement de ces maladies.

Pour cela, 840 souris enceintes seront mises dans un tube de contention sous une lumière vive (deux facteurs de stress) pendant trente minutes, trois fois par jour, pendant six jours. De cette manière, leurs petits auront des comportements anxieux et dépressifs.

L’équipe de recherche soumettra alors ces 2016 souriceaux à diverses expériences, de l’infection bactérienne par gavage à l’implantation d’électrodes, en passant par des prélèvements sanguins et des tests d’anxiété.

Les spécialistes de la douleur

Le deuxième projet répond à une demande d’entreprises pharmaceutiques qui veulent des modèles variés de douleur pour faire tester leurs molécules antalgiques.

Le laboratoire ayant déjà dix modèles pour dix formes de douleur, il veut ici en développer un onzième. Pour cela, le personnel du laboratoire va ligaturer le nerf sciatique ou le nerf spinal de 2428 rats, leur implanter des cellules cancéreuses dans le tibia, leur retirer une partie des cartilages du genou et leur injecter des agents inflammatoires sous les pieds.

Puis il va tester différentes substances, prélever du sang au niveau du cou, de la queue, des yeux ou du cœur jusqu’à trois fois par jour et immerger la patte concernée dans de l’eau à 42°C à plusieurs reprises pour tester la réaction douloureuse.

Des anti-douleurs… sauf quand ils interfèrent avec les résultats

Le troisième projet cherche à tester le potentiel anti-inflammatoire ou anti-douleur de diverses substances dans le cadre de pathologies inflammatoires du système intestinal.

Dans ce but, l’équipe de recherche va mettre à jeun 300 cochons d’Inde pendant vingt-quatre heures avant d’appliquer un réactif inflammatoire sur leur côlon, de les traiter de manière aiguë ou chronique avec les médicaments à tester, et d’observer l’évolution de l’inflammation en testant régulièrement la douleur pendant une à deux semaines.

Le résumé du projet précise qu’aucun traitement antalgique ou anti-inflammatoire ne sera donné aux animaux, qui seront simplement tués si la souffrance due à l’inflammation devient «intense».

Pour la fin des expériences sévères

Pour tous ces projets, les animaux seront tués à la fin des expériences – que ce soit pour récupérer et étudier leurs tissus et leurs organes, ou plus simplement parce qu’ils ne pourront pas être réutilisés dans d’autres expériences.

Ces pratiques, légales aujourd’hui en France, nous rappellent que le combat ne doit pas être mené que contre les non-conformités et autres mensonges des personnes qui veulent perpétuer l’expérimentation animale. Le changement culturel, politique et réglementaire est tout aussi important pour aboutir à l’interdiction de l’expérimentation animale.

Nicolas Marty
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Commentaires 16

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trochu | mercredi 19 octobre 2022

Ce gouvernement, toutes ces hautes autorités et laboratoires ne sont qu'immondes et ignobles voire écœurants et dégoûtants au plus haut point, car comment est-ce possible que des animaux qui sont tous des êtres vivants autant que nous le sommes, soient encore continuellement en 2022, torturés, massacrés, mutilés et subissent les pires des horreurs et barbaries inimaginables, soi-disant "pour le bien des humains". Il est devenu depuis très longtemps déjà plus que pénible de se soigner, de se faire vacciner sachant qu'à la base, ce sont des êtres vivants qui ont été tous martyrisés et torturés pour "nous", c'est insupportable et bouleversant. Macron et sa clique devrait avoir honte de cautionner encore et encore toutes ces exploitations abominables et infâmes envers des animaux "au nom de la science". Qu'attendent tous ces chercheurs immondes pour se tourner vers les méthodes alternatives et de substitution ? Qu'attendent ils pour vouloir encourager et accepter d'être formés à toutes ces méthodes éthiques et humaines ? Comment peuvent ils continuer de vivre sereinement et "normalement avec toutes les atrocités, les cruautés abominables et épouvantables" qu'ils font subir au quotidien aux animaux dans leurs laboratoires de la honte et de l'horreur? Vraiment toutes ces questions se posent car les animaux doivent obtenir tous, le statut d'êtres vivants, d'êtres très intelligents, sensibles et émotionnels, et la plupart du temps mille fois plus que des humains. Pourquoi les populations continuent d'aider, de soutenir et d'encourager l'expérimentation animale alors que pour beaucoup, elles se prétendent et se disent "aimer les animaux" ? Que peut on faire pour informer et sensibiliser davantage toutes ces personnes quant à l'horreur de l'expérimentation animale ?
Merci ONE VOICE, car nous devons absolument tous agir pour faire cesser toutes ces pratiques plus que lamentables, révoltantes et épouvantables.

Patricia | mercredi 19 octobre 2022

Les humains n'ont qu'à changer d'alimentation et ils n'auront plus d'inflammations de toutes sortes.

Béa | mardi 18 octobre 2022

Cette barbarie légalisée doit être définitivement interdite et remplacée par de nombreuses méthodes substitutives existantes !!! Ces tests non fiables sont d'une totale aberration.

Caron | mardi 18 octobre 2022

L’expérimentation animale à destination des êtres humains n’a plus de raison d’être grâce notamment au développement des nouvelles technologies en la matière. À terme l’humanité devrait pouvoir se passer de telles pratiques d’une autre époque.