le mercredi 28 août 2019 | 66

Tigres et lions exploités à vie dans le Loiret

Tigres et lions exploités à vie dans le Loiret

Mis à jour le 20 juin 2020

En ce mois d'août 2019, nos enquêteurs se sont rendus dans le Loiret, chez un dresseur de tigres et de lions très connu dans le show-business. Comme unique horizon, ces sept félins n'ont que quelques mètres carrés grillagés. En plus de la captivité et du dressage qui constituent leur quotidien, le dresseur organise plusieurs fois dans la journée des visites de particuliers sur sa propriété, avec le soutien de l'office du tourisme du département.

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Dans le jardin et sur le portail, des têtes de lions. On est chez un dresseur, pas de doute. Depuis 27 ans, Rémy Demantes élève et dresse des grands félins, baguette à la main, pour des publicités, des clips, des émissions de télévision. Ils sont alors sortis de leur enclos et transportés sur la route, pour être exposés à l’inconnu, au bruit et aux lumières, aux humains agités autour d'eux.  

Quand un bébé tigre naît, il est irrémédiablement retiré à sa mère, et rapidement exhibé devant des groupes d'humains, au musée du cirque dirigé par le dresseur, pour un spectacle quotidien d'une heure. Des visites privatives de l'élevage sur sa propriété sont proposées au public, non loin de là... Nos enquêteurs ont rapporté des images de ces sept prisonniers.

Sept tigres et lions enfermés à vie

Tanga est la plus vieille. Elle a quinze ans et vit seule dans un enclos grillagé d'à peine 35m2, au centre duquel trônent un rocher et un tronc d'arbre. Autant dire que sa prison est dépourvue d'enrichissement.   

Le plus jeune, Mawak, né il y a trois mois, a quitté la maison pour un enclos de 6 m2 sur des dalles de jardin. Pas d'herbe ni de terre battue pour ses petites pattes. Quand il en sort enfin, au bout d'une laisse, c'est pour se voir refuser de jouer dans la vigne vierge.
Non, il doit faire ses besoins à la demande, avant le spectacle, et poser pour la photo avec les visiteurs du jour, qui pourront eux aussi le tenir en laisse ou lui crier « non » d'une grosse voix pour l'effrayer. Le bébé tigre est dressé à grand renfort de gifles et de petits coups bien sentis sur la tête, à l'aide d'une baguette de bois.  

Au fond du jardin, ses parents, dont Radja le tigre blanc, (ces tigres n'existent qu'en captivité, fruits de croisements entre animaux malades) et une tigresse, Jade, qui s’est vu arracher son bébé. La fauverie, constituée de cages les contenant à peine, est humide et sent fort, dans un bâtiment en dur. Quelle tristesse que de les voir ainsi!   

Non loin de là, Judy la tigresse vit avec Tina, une jeune lionne. Rien de naturel ici. Les tigres vivent seuls quand ils sont libres, et sur un tout autre continent que les lions ! Timba, le lion dans l'enclos d'à côté semble las, désespérément désœuvré. 

Une activité lucrative soutenue par l'office du tourisme

Pour son musée et la visite de son élevage, Rémy Demantes a reçu à plusieurs reprises des prix « coup de cœur » de l'office du tourisme du département, qui soutient cette activité d'un autre âge.
Le dresseur justifie cet élevage et ce dressage en se drapant derrière la légalité de son activité, et les dangers du braconnage pour les tigres libres. L'existence du braconnage ou de la chasse aux trophées est un problème en soi à combattre, en aucun cas une raison valable pour réduire des animaux à une vie d'esclavage, encagés pour toujours.

La captivité: des dangers pour les félins comme pour les humains

Ce n'est pas de l'amour quand on arrache un petit à sa mère, qu'on se substitue à elle pour le nourrir et le rendre dépendant, qu'on le frappe alors qu'il tente d'apprendre à être un tigre au sens plein du terme. Ce n'est pas de l'amour que condamner un animal à l'enfermement à vie. Car la captivité, le dressage, l'exhibition, l'itinérance, la proximité avec des humains créent non seulement des risques sanitaires de part et d'autre, du danger pour les humains à leur contact, mais surtout un stress intense, qui affecte jusqu’au système immunitaire des animaux.   

Ces pratiques doivent cesser! Le département du Loiret, ainsi que les chaînes de télévision, les réalisateurs de films et de clips, acteurs, chanteurs et annonceurs doivent eux aussi s'engager contre la captivité! Aidez-nous à dénoncer toute utilisation des animaux sauvages dans ces contextes! Interpellons ensemble l'office du tourisme du Loiret, afin qu'il cesse toute promotion de ce lieu

Contactez l'office du tourisme via leur site en cliquant ici ou par email à info@tourismeloiret.com. Un modèle de lettre est disponible en téléchargement ici.

Julia Mothé
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Commentaires 66

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Zina | samedi 14 septembre 2019

L'état doit être le garant de l'application de la loi contre la maltraitance animale, alors agissez s'il vous plaît!

Caro | jeudi 05 septembre 2019

QUELLE HONTE, "BRAVO" L'OFFICE DE TOURISME

Sylwish | mercredi 04 septembre 2019

Mail envoyé ! Hallucinant d'assister à de telles pratiques en 2019. Merci pour tout votre travail.

Peter35 | mercredi 04 septembre 2019

Ayant découvert grâce à vous les pratiques de ce M. Demantes, j'ai écrit quelques lignes à l'OT du Loiret pour dénoncer leur contribution. Qu'ils financent plutôt l'arrêt de cette activité, la réorientation des pauvres félins, que le Département s'honore à le faire savoir.