À Montauban, One Voice se porte partie civile au tribunal contre un braconnier d’oiseaux
Le 26 octobre, à 9 heures, nous serons au tribunal judiciaire de Montauban pour les mésanges bleues et charbonnières, les chardonnerets élégants et les fauvettes à tête noire victimes d’un braconnier domicilié dans le sud du Tarn-et-Garonne. L’homme, non content de capturer et de tuer des oiseaux protégés, avait recours à des méthodes de chasses traditionnelles illégales. Contre ces pratiques cruelles et pour tous les animaux qui continuent à en être la cible, nous répondons une fois de plus présents.
C’est un spectacle macabre que les agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont découvert pendant la perquisition du domicile de ce braconnier du Tarn-et-Garonne. Sur place, sept chardonnerets élégants étaient retenus prisonniers pour attirer d’autres oiseaux par leur chant, alors que vingt-trois individus d’autres espèces protégées gisaient sans vie dans des pièges. Leur capture s’est jouée dans le jardin du piégeur, où les victimes, ne pouvant résister aux appels de l’un des leurs, ont eu le malheur de se poser pour se retrouver prises dans des filets ou collées à des bâtons recouverts de glu. La détresse et l’agonie qu’ont dû endurer ces mésanges et ces fauvettes avant de rendre leur dernier souffle sont inimaginables.
Face à la résurgence des chasses traditionnelles, nous maintenons la pression
En plus d’avoir été tués alors qu’ils appartiennent à des espèces protégées, ces oiseaux l’ont été à l’aide de moyens eux-mêmes prohibés. Faut-il encore rappeler que la chasse à la glu a été jugée illégale par le Conseil d’État en mai 2021, à la suite d’une décision rendue par nulle autre que la Cour de justice de l’Union européenne ? Et que l’institution française nous avait une fois de plus donné raison quelques mois plus tard en suspendant et annulant plusieurs fois de suite les arrêtés ministériels concernant les chasses traditionnelles après l’entêtement du gouvernement à persécuter les oiseaux ?
Se souciant visiblement aussi peu de la justice que des animaux, les tueurs de petits oiseaux s’entêtent à faire des pieds et des mains pour continuer à utiliser ces méthodes d’un autre temps. À tel point que le gouvernement leur a fait le cadeau d’une « expérimentation » censée démontrer que le recours aux matoles, aux pantes et aux tenderies serait bel et bien sélectif, ce qui justifierait à leurs yeux la reprise des tueries.
Tolérance zéro pour les braconniers
Nous ne laisserons passer ni les tentatives de raviver les chasses traditionnelles, ni la moindre complaisance vis-à-vis des braconniers. En septembre 2022, nous avions déjà réussi à faire condamner un homme qui avait tué et vendu des milliers de rouges-gorges à six mois d’emprisonnement avec sursis et 25 000 euros d’amende. En février 2023, un récidiviste a dû à son tour répondre de ses actes devant la justice.
Partie civile au procès, au tribunal judiciaire de Montauban ce jeudi 26 octobre, nous porterons à nouveau la voix de tous ces oiseaux tués, et demanderons une sanction à la hauteur de ce massacre.
Stupeur et frustration sont de mises face à l’ordonnance pénale rendue le 26 octobre 2023, qui a condamné le prévenu à une simple amende de 1000 euros et à des dommages et intérêts.
L’ordonnance indique que « au vu de la gravité des faits, il n’apparaît pas nécessaire de prononcer une peine d’emprisonnement ». Il s’agit là d’un grave déni de la détresse et de l’agonie des oiseaux capturés. Nous n’aurons cesse de les défendre contre les braconniers.