One Voice au tribunal pour combattre la violence subie par des chiens dans des clubs, et défendre sa liberté d’expression

One Voice au tribunal pour combattre la violence subie par des chiens dans des clubs, et défendre sa liberté d’expression

Animaux familiers
11.02.2022
Grenoble
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Après une enquête de trois ans dans des clubs canins variés, nous avons publié des images de violent dressage de chiens et de chiots en 2017. Certains éducateurs canins, se sentant concernés, voire visés, et prétextant un opprobre jeté sur l’ensemble de la profession, ont attaqué en justice l’association, afin d’entraver sa liberté d’expression. Malgré une décision nous donnant raison, il est clair qu’ils cherchent autre chose que « laver leur honneur », que personne n’a sali… L’audience en appel a lieu lundi 14 février 2022 à 14h au tribunal de Grenoble.

En 2017, nous avons dénoncé les pratiques de dressage violent au sein de clubs canins, à l’aide d’images d’enquête de nos collègues qui avaient infiltré ce milieu depuis 2014. Les chiens étaient étranglés avec leur laisse pour les faire obéir, violemment secoués… frappés même parfois. Concernant les chiens dressés au mordant, dressage dit « ring », c’était encore pire : ils recevaient des décharges électriques, étaient affublés de colliers à pointe, enduraient des coups de fouet… Une souffrance insupportable.

À la suite de cette publication, plusieurs dizaines d’« éducateurs » canins ont déposé plainte contre nous, plaidant que nous avions jeté l’opprobre sur l’ensemble de la profession, alors que nous ne faisions que montrer des pratiques existantes et des méthodes jugées maltraitantes par des spécialistes canins (vétérinaires, éleveurs et dresseurs), sans jeter en pâture les noms des responsables.

Combattre des pratiques et prôner la non-violence envers les animaux

En effet, notre but n’est pas de combattre des personnes mais des pratiques. Ces quelques professionnels du dressage se sont sentis personnellement visés… et ne représentent pas l’ensemble de la profession, puisque des centaines d’autres nous ont soutenus dans cette démarche visant un assainissement des manières d’éduquer un chien, sans violence. Peut-être faudra-t-il une décision en appel pour qu’ils remettent en question ce qu’ils considèrent ou non relever de la maltraitance.

Une autre affaire encore une fois très éclairante sur les méthodes de nos opposants

Une comportementaliste canine prônant la communication plutôt que la soumission a été poursuivie pour diffamation par le dresseur ayant rassemblé autour de lui les autres plaignants de notre affaire, car elle parlait de maltraitance à son encontre. Le tribunal d’Agen l’a pourtant relaxée le 26 janvier 2022.
Dans le cadre de ce dossier, un docteur vétérinaire spécialiste en médecine du comportement et expert auprès du tribunal a d’ailleurs rendu un rapport analysant la vidéo d’un événement organisé par ce même dresseur, où une chienne, muselée et en laisse, se retrouvait un moment pendue par le cou pour la démonstration de force, malmenée sur scène, jusqu’à se soumettre. Dès les premières lignes, il s’interroge sur son « objectif, sinon celui d’une exhibition publique, destinée à abuser de la crédulité des spectateurs ». Il liste ensuite les problèmes et argumente sous chacun : brutalité, méconnaissance du comportement canin, et termine sans ambiguïté :

«En conclusion, nous assistons ici à un exercice où la violence, l’incompréhension du comportement canin et le manque de respect de l’animal en tant qu’être sensible devraient être considérés comme des mauvais traitements, voire des actes de cruauté eu égard à l’aspect pervers de la démonstration, administrés publiquement à un animal de compagnie.
J’ai du mal à croire qu’une telle exhibition ait pu avoir lieu en France de nos jours.»

Une première fois, en 2020, la justice a pris notre parti contre les attaques de ces éducateurs canins, validant notre démarche et déboutant nos opposants de leurs demandes (jugement du 14 janvier 2020 du tribunal de grande instance de Valence). Nous avons toujours valorisé les pratiques non-violentes, comme le statut de l’association le préconise. Dix-huit d’entre eux ont fait appel de cette décision et réclament à l’association 91800 euros de dommages et intérêts. L’audience aura lieu à la cour d’appel de Grenoble à 14h le 14 février 2022.

Mise à jour 15.02.2022

Le jugement est mis en délibéré au 15 mars 2022.

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