L’insupportable acharnement contre les galliformes de montagne rencontre notre résistance !
Entre la mi-septembre et le début du mois d’octobre, dans les zones montagneuses de France, les galliformes de montagne sont dans la ligne de mire des chasseurs et des préfectures. La traque de ces six espèces emblématiques des Alpes et des Pyrénées est ouverte pendant trois semaines à deux mois. Parce que le loisir de certains ne justifiera jamais la mise à mort de centaines d’animaux, nous demandons la suspension en urgence des arrêtés préfectoraux. Quatre audiences de référé sont prévues dans les prochains jours à Grenoble et à Pau.
Des oiseaux décimés, mais dont la chasse reste autorisée
Sur les hauteurs des Alpes, une famille d’oiseaux au plumage singulier, oscillant du brun moucheté en été au blanc en hiver, se promène paisiblement. Les parents vivent ensemble depuis plusieurs mois et sont accompagnés de leurs petits. Tout est calme quand, soudain, un coup de feu brise le silence. La neige est tachée de sang, les survivants s’envolent et un tireur vient récupérer la dépouille de sa proie. Les lagopèdes alpins, comme tous les galliformes de montagne, sont tués un à un.
Les préfets tentent de se retrancher derrière des calculs, plafonds et autres quotas pour justifier l’injustifiable : le maintien d’une traque sans merci pour le seul plaisir d’un groupe ultra-minoritaire et bien trop influent. Mais derrière chaque oiseau tué, une nuée, voire l’espèce entière est menacée. Partout, c’est l’hécatombe : plus de tétras lyres dans les Ardennes ni en Franche-Comté, plus de gélinottes dans le Languedoc-Roussillon et une situation de quasi-extinction en Alsace et en Auvergne, des populations de perdrix bartavelles de plus en plus cantonnées dans le haut des massifs…
Face aux arrêtés indéfendables, des recours
En Isère, le préfet a autorisé chaque chasseur à tuer deux lagopèdes alpins et un nombre illimité de gélinottes des bois. Ce sont des centaines, voire des milliers d’oiseaux qui pourront donc être massacrés avec la complicité de l’État. En somme, c’est une sorte de Noël avant l’heure pour les chasseurs.
En Haute-Savoie, les perdrix bartavelles et les tétras lyres entrent dans une période de tous les dangers. Pour ces derniers, le préfet n’a même pas pris la peine de fixer un cadre : c’est le président de la fédération départementale lui-même qui a déterminé le nombre d’individus à tuer ! Une fois encore, les animaux s’apprêtent à payer de leur vie la puissance incontrôlée de ce lobby et l’abstention fautive de l’État.
Et ces schémas se répètent dans tous les départements alpins et pyrénéens… En agissant ainsi, les préfets signent les arrêts de mort de milliers d’animaux qui n’aspirent qu’à vivre paisiblement dans les massifs montagneux constituant leurs derniers refuges. Pour eux, nous serons présents au tribunal administratif de Grenoble le 2 octobre à 10 h 30 (Isère) le 5 à 13h30 (Haute-Savoie) et le 10 à 10 h (Savoie). Et au tribunal administratif de Pau, le 4 octobre à 15 h (Pyrénées-Atlantiques).
Victoire (partielle) dans l’Isère ! Le juge nous a donné raison et a suspendu en urgence la chasse des gélinottes des bois. Si les dizaines d’entre elles qui auraient dû être tuées sont épargnées, le tribunal administratif de Grenoble est malheureusement resté insensible au sort des lagopèdes alpins, privilégiant une logique comptable à la vie de ces oiseaux. Nous continuerons le combat pour eux, en attendant la décision pour les perdrix bartavelles et les tétras lyres de Haute-Savoie.
Après celles des Pyrénées-Orientales, les prochaines audiences en référé sont prévues au tribunal administratif de Grenoble pour l’Isère et la Haute-Savoie respectivement le 2 octobre à 10h30 et le 5 à 13h30 ; pour la Savoie le 10 à 10h.
Pour les Pyrénées-Atlantiques, où nous avions obtenu la suspension de l’arrêté de 2022 et pour lequel nous venons d’apprendre notre victoire au fond, le juge des référés du tribunal administratif de Pau a fixé l’audience au 4 octobre à 15h sur l’arrêté publié cette année que nous contestons aussi.