le mardi 28 juillet 2020 | 58

Lettre à Gérald Darmanin

Lettre à Gérald Darmanin

Mis à jour le 28 juillet 2020

A la suite de multiples cas de cirques se mettant à une activité de parcs zoologiques sans le moindre agrément, mettant en danger les animaux ainsi que le public, nous écrivons au ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin.

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Monsieur Gérald Darmanin
Ministre de l’Intérieur
Place Beauvau
75008 Paris Cedex 08


Vannes, le 15 juillet 2020 

Objet : Rappel aux préfets pour l’application de la règle de droit en matière de bien-être animal et d'exploitation d'établissements détenant de la faune sauvage captive. 

Monsieur le Ministre,

Notre association constate avec stupéfaction que de plus en plus d'établissements mobiles présentant au public des animaux d’espèces non domestiques tels des éléphants, des tigres, des lions ou même des singes, se livrent à une nouvelle activité de parc zoologique en dépit des agréments préfectoraux dont ils sont titulaires et qui ne permettent pas une telle activité.

Les visites de « ménageries » sont en effet autorisées pour les structures mobiles dans la limite de sept jours par an, au-delà desquels les établissements sont considérés comme des structures fixes et sont donc soumis à une réglementation spécifique avec des obligations renforcées en termes de sécurité, de bien-être animal, de sensibilisation du public et d'objectif de conservation des espèces.

Le cirque Medrano a ainsi ouvert sa base technique au public sous le nom de « Jungle Park ». De mai à septembre, les visiteurs peuvent « admirer » les animaux exhibés (lamas, chevaux, tigres, lions et éléphants) tout en profitant d’autres activités pour les enfants. L’établissement, qui se présente comme « un parc animalier et un parc de jeux gonflables pour enfants », ne respecte en rien les règles afférentes à une telle activité.

De la même façon et dans ces mêmes structures itinérantes fleurissent sur le territoire national des activités de « soigneurs d'un jour » qui permettent aux visiteurs, y compris des enfants, de s'approcher d'un hippopotame, d'un éléphant ou d'autres animaux dans des conditions illégales et inacceptables tant pour l'animal concerné que pour le public mis ainsi en danger.

Les visiteurs du « Centre de protection des Tigres » de Rémy Demantes à Dampierre-en-Burly ont ainsi la possibilité de toucher et de nourrir les animaux, parfois même des bébés tigres. Ces petits sont prématurément séparés de leur mère à chaque génération, pour être exploités. Cette maltraitance a des conséquences délétères sur leur bien-être physique et psychologique à long terme.

Notre association a dénoncé ces faits auprès des différentes préfectures des départements concernés, sans succès.

Les individus détenus par ces établissements ne connaissent donc aucun répit et sont exploités toute l’année, même lorsqu’ils sont censés récupérer des mois d’itinérance, si éprouvants.

Ces situations illustrent une fois encore que ces animaux sont considérés avant tout comme des opportunités financières par leurs propriétaires, qui n’hésitent pas à les exhiber continuellement au détriment de leur bien-être.

Ces animaux appartiennent à des espèces sauvages qui sont en train de disparaître dans la nature. En captivité dans notre pays, ils supportent une cruauté au quotidien, sans aucune possibilité de retraite pour des individus parfois très âgés.

C'est la raison pour laquelle nous vous saisissons de cette question qui fait écho à différentes problématiques majeures d'ordre public, parmi lesquelles des enjeux environnementaux, ainsi que de bien-être pour ces animaux.

Vous remerciant de l’attention que vous avez portée à cette lettre, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de toute notre considération.

Muriel Arnal
Présidente de One Voice

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Commentaires 58

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Marie-Claude | mardi 11 août 2020

Le sort de Elliot et de Rony et Glasha me tient particulièrement à coeur .Tenez bon, ces animaux ont assez souffert, il est temps qu'on leur accorde une vie heureuse.J'attendais au moins un secrétaire d'état à la cause animale ,suite au dernier remaniement,à qui nous aurions pu nous adresser pour prendre leur défense. Que nenni!!! Les animaux qui n'ont même pas le droit de vivre en paix ont encore moins le droit de voter mais ceux qui les défendent si... Et le temps des élections arrive à grands pas...

jany | mardi 11 août 2020

Continuez à vous battre pour ces causes nobles, nous sommes nombreux pour vous soutenir et votre action auprès des ministres concernés finira bien par avoir des résultats positifs ! Nos ministres ont tant besoin de nos voix aux élections.

Christine | mardi 11 août 2020

A quoi servent les autorités ? À quoi servent les lois ? Ceux qui se doivent de les connaitre et de les faire respecter sont les premiers à s'en fichent totalement et même si on les leur rappelle, ils font la sourde oreille et vont dans le sens des tortionnaires... Etonnant quand même cette tendance d'un bon nombre d'entre eux. Il y a les citoyens qui signent des pétitions, mais il y a tous les autres qui n'en pensent pas moins.

Marguerite | lundi 10 août 2020

Pratiques innommables !
Cela fend le cœur de voir que rien n’est fait pour sauver ces pauvres animaux martyrisés.
Qu’attendez-vous monsieur le ministre pour répondre à notre appel et interdire ces spectacles qui n’intéressent plus personne ???