le lundi 18 février 2019 | 23

Le sauvetage de Jesko, chien de sécurité confiné dans une voiture

Le sauvetage de Jesko, chien de sécurité confiné dans une voiture

Mis à jour le 04 mars 2019

Ce vendredi 1er février au matin, grâce à notre filature et notre enquête jour et nuit, la brigade cynophile a pu procéder à la saisie de Jesko, un chien de quatre ans martyrisé par un agent de sécurité qui le gardait confiné dans le coffre de sa voiture en région parisienne. Un sauvetage dans les règles de la Cellule Zoé de One Voice!

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Tout l'hiver dans un coffre à appeler à l'aide

Du matin au soir en ces mois de novembre, décembre et janvier, Jesko devait rester enfermé dans le coffre de la voiture du vigile qui, semblait-il, l'utilisait pour son travail. Le reste du temps, donc, il était rangé dans une cage, comme un outil dans sa boîte, les fenêtres occultées à peine entrouvertes à l'arrière, sous des amas de couvertures et d'objets en tout genre. On ne le voyait pas tant la voiture était calfeutrée. Certains jours, seuls ses aboiements de détresse, étouffés, étaient perceptibles. 

Notre enquête pour prouver la maltraitance

Après une enquête de filature jour et nuit, nous avons découvert l'ampleur de la situation vécue par ce pauvre chien, survivant depuis l'été dernier. Tantôt invisible aux yeux des passants, enfermé sous le fatras, quelle que soit la température, tantôt plus rarement, livré des nuits entières à lui-même, tournant sans but autour de la voiture, privé d'abri. Sa vie se résumait à être seul, l'essentiel du temps enfermé dans l'obscurité.

Sans sauvetage Jesko serait mort à petit feu.

A la suite de cette enquête et de notre plainte pour Jesko, le procureur a permis à Carine, Nicolas, Élise et Erwan, les agents de la brigade cynophile affectés à ce dossier, de procéder à sa saisie en flagrant délit, vendredi 1er février au matin. 

Dans le coffre, ni eau, ni nourriture. Et dans la cage, il ne pouvait même pas se tenir debout. Comment bouger? Faire ses besoins? Impossible. Aucun amour, ni manifestement aucune chaleur humaine ne lui étaient apportés. Le scénario du pire se confirme alors. La mort à petit feu rôdait autour de lui, aux aguets... Le vétérinaire a constaté son atrophie musculaire; il était déshydraté, cachectique. Un malinois de son âge en bonne santé pèse généralement 40 kilos. Jesko, lui, en faisait à peine plus de la moitié.

Jesko à l’abri, l’agent de sécurité en garde à vue.

Il ne retournera jamais avec ce "maître-chien". Notre Cellule Zoé s'en est assurée. Nous prenons en charge tous les frais vétérinaires pour les soins de Jesko, et l'avons recueilli l'après-midi même, grâce aux agents très concernés par le sort du malheureux passé de foyer en foyer.

Nous remercions et félicitons d'ailleurs les services de police et de justice qui ont permis que ce sauvetage ait lieu dans les meilleures conditions. L'homme incriminé a immédiatement passé la nuit en garde à vue au tribunal de grande instance de Créteil. Le parquet a d'ores et déjà retenu contre lui des sévices graves. Son procès aura lieu le 13 mars. Nous ferons tout pour qu'il soit condamné à une interdiction à vie de détenir un animal.

Une convalescence entourée d'attentions

Pour l'heure, la détresse de Jesko est palpable: il fixe les portes, avide de sortir de tout endroit clos et se jette sur les gamelles d'eau. Pour être pleinement heureux, il aura besoin de personnes aimantes et attentionnées. Nous lui apportons tous les soins nécessaires.

Jesko attend à présent une famille en Loire-Atlantique, près de la vétérinaire qui le suivra aussi longtemps qu'il en aura besoin (frais entièrement pris en charge par One Voice). 

Julia Mothé
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Commentaires 23

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sandrin | dimanche 03 mars 2019

Pour un de sauvé combien encore qui vivent dans ces conditions. La ville de Paris recourt à des sociétés de vigiles avec chiens. J'en vois souvent des faméliques, des malingres, tenus en laisse courte par des vigiles. Je me sens impuissante. Il y a deux jours un chien dans une cage dans le coffre d'une voiture : je m'en suis inquiétée. Puis le vigile est arrivé. Est reparti en voiture. Vers où ? Oui légiférer sur ce problème ce serait bien, mais aussi intervenir auprès de la mairie : finalement ces chiens sont-ils bien nécessaires ? Et si oui, une ville comme Paris, ne pourrait-elle pas s'en préoccuper ? Ces vigiles considèrent ces chiens comme des outils de travail, de simples outils. Je comptais envoyer un courrier, je suis en train de le préparer. Une action collective ? une piste à me donner ? merci pour tout ce que vous faites.

Anne | vendredi 01 mars 2019

Bravo One Voice !

pimprenelle | lundi 25 février 2019

S'agissant de maltraitance animale lorsque le cas se présente dans une pétition sur mes opinions, je fais référence à l'excellent travail de la cellule Zoé.
Merci pour ce pauvre chien mais combien d'autres détenus par des agents de sécurité n'ayant aucune empathie pour leur animal considérant celui-ci comme un accessoire de travail au même titre que par ex sa lampe de poche...
tant que la PERSONNALITE JURIDIQUE DE L'ANIMAL ne sera pas reconnu DANS LE CODE PENAL il n'y aura pas de véritable avancée car l'animal n'a été reconnu comme être sensible QUE dans le CODE CIVIL.
CE SONT 2 CHOSES DIFFERENTES : LE CODE CIVIL et le CODE PENAL.
ONE VOICE devrait lancer une pétition pour demander l'inscription DANS LE CODE PENAL de la PERSONNALITE JURIDIQUE DE L'ANIMAL.
Deux députés ont déjà posé la question (restée sans réponse) à l'Assemblée Nationale. Il s'agit du député Olivier FALORNI et de la députée Valérie GOMEZ-BASSAC AIDONS LES A OBTENIR CE STATUT JURIDIQUE.
Votre association est assez reconnue pour que vous puissiez faire une pétition dans ce sens qui débouchera peut être dans un proche avenir sur une loi. MERCI POUR LES ANIMAUX

claudelouis | dimanche 24 février 2019

Comme toujours et hélas, soit les juges n'aiment PAS les Animaux, soit "ils" n'ont pas de coeur pour juger ceux qui maltraitent les Animaux ...CAR CEUX-CI NE SONT PAS DES OBJETS ...NI DES "OUTILS" de travail pour cet individu