Le ministère public nie la souffrance des lapins angoras lors de leur épilation à vif: une honte!

Le ministère public nie la souffrance des lapins angoras lors de leur épilation à vif: une honte!

Exploitation pour la Mode
11.06.2019
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À l'audience du 7 juin dernier au Conseil d'État, la souffrance des lapins angoras lors de l'épilation a été niée. Nous attendons la délibération.

Si le Conseil d’État suit l’argumentaire du rapporteur public présenté à l’audience du 7 juin dernier sur notre requête pour les lapins angoras, tous nos arguments seront rejetés. Il est clair que l’État refuse d’avancer sur la question de la dignité des animaux, de leurs droits ou de leur respect. Car même l’intégration d’une allusion aux « pratiques vertueuses » concernant les conditions de vie des lapins est écartée par le ministère public.

Edit du 27 juin 2019

Le Conseil d’Etat a rejeté notre recours pour que l’épilation des lapins angoras soit interdite.
Nous allons déposer plainte contre la France auprès des institutions européennes.

En un quart d’heure de lecture de la rapporteure publique, nous avons pu entendre tous les moyens disponibles pour refuser toute avancée réglementaire sur la « dépilation » des lapins angoras…
Si on l’écoute, la manière de récupérer les poils des lapins angoras restera inchangée, de même pour les conditions de vie de ces derniers; quant à une interdiction, il ne faut pas y compter !
 

En lieu et place du rapport inexistant de l’INRA, le rapporteur public se base cette fois sur un article de deux chercheurs du laboratoire des pelages, toisons et fourrures de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) paru en 1985, après tests sur les lapins. Rien n’aurait donc changé sur la connaissance de la sensibilité des animaux en 35 ans?

Des pratiques vertueuses balayées par le ministère public

Qu’il s’agisse de faire ingérer aux lapins du Lagodendron, aidant à la chute de leurs poils, ou de positionner des bouillottes sous leurs paillasses pour leur garantir de ne pas avoir trop froid une fois la peau mise à nu, il sera laissé au jugement des éleveurs de décider s’ils mettent en place ou non les « mesures de bon sens » évoquées dans l’article des chercheurs de l’INRA écrit en 1985, établissant que l’arrachage de leurs poils n’est pas « en soi » une maltraitance. Comme chacun le sait à présent, laisser les éleveurs être juges et partie donne toujours de bons résultats.

Notre enquête dans six élevages considérée comme des cas particuliers!

Notre enquête a eu beau montrer dans six élevages différents les positions imposées aux lapins lors de l’épilation, et faire entendre leurs cris de douleur stridents, rien n’y a fait. Étant donné que la loi impose des règles d’entretien et de maintenance des lieux de détention, et un dispositif de contrôle et de sanction, le rapporteur public considère que cela suffit. Nos images montreraient, « tout au plus, des cas isolés ».
 

Lors de notre enquête en infiltration, nous nous doutions que les « cas particuliers » seraient l’un des arguments avancés pour contrer notre démonstration. C’est précisément pourquoi nous ne nous étions pas arrêtés à un seul, mais étions allés dans six élevages angoras en France. Et il n’y en a guère plus…

La souffrance des individus niée

Une fois encore, on nous parle d’absence de risques pour la biodiversité ou la santé humaine, sans montrer aucune compassion pour les individus concernés. Leur souffrance est savamment ignorée, voire même niée. Il aurait même fallu que nous démontrions que la tonte serait moins douloureuse que cette « dépilation ». Demandons à n’importe quel humain s’il trouve équivalent de se faire couper les cheveux et de se les faire arracher par poignées…
 

Le ministère public va jusqu’à soutenir, en s’appuyant sur cet article, qu’il n’est pas certain que les lapins aient tous la même intolérance au froid, ce qui justifie selon lui l’absence de nécessité de généraliser le fait de pailler les clapiers ou de poser des bouillottes sous leur litière une fois la peau à nu en hiver!

Sur le langage des animaux…

Comment un animal peut-il exprimer sa souffrance et sa douleur? Comment peut-il appeler à l’aide sinon en criant? Comment peut-il montrer qu’il a mal sinon en se débattant pendant qu’on lui arrache des poils, y compris parfois en le faisant saigner? N’a-t-on pas créé l’expression « se tordre de douleur »? Quel est le mouvement universel pour tout mammifère en cas de froid et de peur, si ce n’est le tremblement généralisé? Faut-il que les lapins apprennent à parler une langue humaine pour nous le dire? Qu’ils estiment leur douleur sur une échelle de 1 à 10 comme on nous le demande à l’hôpital? À partir de quelle longueur d’onde de tremblements un lapin a-t-il froid selon le rapporteur public?
 

Nous continuerons à nous battre pour les lapins angoras, nous mettons beaucoup d’espoir dans ce délibéré. En attendant, continuez à signer et à partager notre pétition pour eux! 

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