le mardi 14 mars 2023 | 29

Gard : une louve retrouvée morte étranglée dans un piège ? One Voice porte plainte.

Gard : une louve retrouvée morte étranglée dans un piège ? One Voice porte plainte.

Mis à jour le 23 mai 2023

À Barjac dans le Gard, le corps d’une louve aurait été retrouvé au début du mois de mars, comme l'a révélé Midi Libre. Elle serait décédée après avoir agonisé dans un collet, un piège barbare pourtant légal. Ce sordide événement nous rappelle une fois encore que ces pièges d’un autre temps doivent être interdits. One Voice entend porter plainte pour destruction d’espèce protégée et infraction à la réglementation encadrant la pratique du piégeage.

Hr blog

Photo : DR

Mise à jour au 17 mars 9h15

La préfecture du Gard a confirmé le 16 mars que l'animal retrouvé mort piégé le 7 mars était bien une louve. Transportée au laboratoire départemental d'analyses du Gard à Nîmes la semaine dernière pour une autopsie, les premiers résultats indiquent qu'il s'agit d'un individu appartenant à l'espèce Canis Lupus. Une jeune femelle de 23 kilogrammes en mauvaise santé : cal osseux, poil cassant, pas de graisse sous-cutanée. D'autres analyses sont en cours afin de déterminer notamment la population d’origine de cette louve. Nous nous battrons pour que justice lui soit rendue.

Les collets, des pièges non sélectifs

Bien que les collets soient toujours autorisés par la loi, notamment pour piéger des renards, ils n’en restent pas moins des instruments cruels qui font terriblement souffrir les animaux attrapés.

Un des arguments favoris des piégeurs est celui de la soi-disant sélectivité de ces pièges, qui ne sont censés capturer que les espèces pour lesquelles ils ont été installés. Dans les faits pourtant, dès lors qu’ils sont disposés dans la nature, il est impossible d’empêcher d’autres animaux d’entrer en contact avec eux. C’est ainsi que l'existence de Cooky a pris fin, il y a bientôt cinq ans. Pour lui et pour sa famille, nous avions porté plainte.

Par ailleurs, même si ces pièges parviennent à capturer les individus de l’espèce ciblée, il ne faut pas oublier que le but ultime visé est l’abattage de ces animaux considérés comme gênants, voire « nuisibles » par les éleveurs et les chasseurs.

Les animaux qui ne meurent pas par strangulation peuvent agoniser des heures durant dans un piège à mâchoire, comme ce fut le cas de Cooper, pris dans un dispositif pourtant interdit. Ils peuvent aussi rester prisonniers d’un lacet métallique enserré autour d’une patte ou de l’abdomen, qui joue alors un rôle de garrot pouvant lacérer les chairs. En plus de la douleur physique, ils sont en proie à la peur et à un stress intense, restant aussi exposés aux conditions climatiques et à l’attaque d’autres animaux, avant d’être finalement abattus par le piégeur.

Comme le rappelle d’ailleurs le Dr Gilbert Proulx (biologiste franco-canadien reconnu internationalement pour ses travaux sur le piégeage des mammifères et son expertise en gestion de la faune) dans une étude de 2022* :

« Certaines méthodes de capture et de mise à mort ont des effets si extrêmes sur le bien-être des animaux que, quels que soient les avantages potentiels, leur utilisation n'est jamais justifiée. L'utilisation de collets fait partie de cette catégorie. »

Chiens ou loups, même souffrance

Les loups, qui appartiennent pourtant à une espèce protégée et sont déjà abattus avec la complicité de l’État en plus d’être braconnés, doivent aussi se méfier des pièges. Pourtant, le piégeage d’une espèce protégée est strictement interdit par la loi et peut même s’apparenter à du braconnage.

Selon le journal qui a révélé l'affaire, l’Office français de la biodiversité a récupéré le corps de l’animal pour une autopsie et doit confirmer s’il s’agit ou non d’un loup. La photo qui y a été diffusée le 10 mars 2023 et le témoignage d’un ancien lieutenant de louveterie ayant eu accès à la dépouille laissent peu de doutes.

Mais soyons clairs : si la victime de cet instrument de torture s’avérait ne pas être un loup mais une chienne, ou tout autre animal, son agonie et sa souffrance auront été les mêmes. Pour elle aussi, One Voice demande justice.

Rejoignez-nous dans notre combat : signez notre pétition pour dire stop à la persécution des loups. Pour l’animal pris dans ce piège, One Voice porte plainte pour destruction d’espèce protégée le cas échéant et infraction à la réglementation encadrant la pratique du piégeage auprès du parquet d’Alès.

*Mammal Trapping ̶ Wildlife Management, Animal Welfare & International Standards 121 G. Proulx, editor. Alpha Wildlife Publications, 2022. Citation traduite de l’anglais.

Mise à jour du 16 mars 2023: ajout du nom du journal Midi Libre dès le chapô, et lien vers l'article de presse mis en avant plus explicitement. 

Cléa Capelli
Hr blog

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Commentaires 29

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Pas de pseudo | vendredi 17 mars 2023

Quelle vie de mer.. d'habiter chez nous en France ! Je plains ces animaux qui ne demandent rien et qui souffrent de la cruauté humaine !

Claire | vendredi 17 mars 2023

Pauvre bête ! Comment peut-on faire cela ? de la barbarie.
Je remercie encore et encore one voice de faire le maximum pour ces animaux qui ne demandent qu'une chose : VIVRE.

Shogun74 | vendredi 17 mars 2023

Des pièges, c'est tellement immonde, que de souffrances pour les animaux, mais quand ces horreurs s'arrêteront elles ? C'est interdit, mais rien ne change, que d'indulgence de la part de nos dirigeants !... Impunité encore et encore

Christine Léger | vendredi 17 mars 2023

Laissons les loups vivre en paix.