le lundi 23 septembre 2019 | 43

Fourrure : le cauchemar français

Fourrure :  le cauchemar français

Mis à jour le 19 mai 2020

Après nos dernières révélations sur l’enfer vécu par les visons dans une ferme d’Eure-et-Loir, et alors que s'ouvre la Fashion Week de Paris, nous dévoilons des images en provenance de trois autres élevages français. Partout des scènes d’horreur, partout des êtres en immense souffrance. Il resterait encore cinq établissements en activité dans notre pays. Mobilisons-nous pour exiger leur fermeture. La France ne peut se rendre plus longtemps complice de tant de cruauté!

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En juillet dernier, nous dénoncions les effroyables conditions de détention des visons dans une ferme d’Eure-et Loir. Or, les images particulièrement insoutenables et révoltantes que nous avons diffusées ne donnent qu’une idée partielle du calvaire infligé à ces victimes du commerce de la fourrure… Cette semaine, nous dévoilons des images filmées dans les différents élevages de visons de notre pays, qui témoignent d’un drame généralisé, reflet en creux d'une Fashion Week parisienne qui fait ses premiers pas écoresponsables mais continue de nier, année après année, le calvaire des animaux élevés pour leur pelage. En 2016, nous avions révélé les conditions de détention et de mise à mort des visons dans les élevages français. Nous espérions une amélioration, il n'en est rien.

Une horreur omniprésente

Quel que soit leur lieu de séquestration à Spincourt (Meuse), Montarlot-lès-Rioz (Haute-Saône), La Chapelle-d'Andaine (Orne) et Champrond-en-Gâtine (Eure-et-Loir), ces visons - par nature solitaires, avides d’espace et d’exercice - sont condamnés à la promiscuité et l’enfermement. Entassés dans des cages souvent crasseuses, ils suffoquent au sein d’atmosphères sordides où la puanteur et le désespoir règnent en maîtres.   

Tandis que les repas en bouillie sont distribués au-dessus des têtes, à même les grillages en enfilade, les déjections dégoulinent sous les corps et s’épandent sur le sol. Fous de détresse et hagards, les pauvres détenus passent leur existence à se heurter, à se cisailler les pattes et s’arracher les dents contre les barreaux. Leurs blessures, souvent extrêmement graves, restent non traitées. Elles saignent, s’infectent.  

La souffrance décuplée des malades abandonnés renforce leurs mouvements stéréotypés... jusqu’à l’épuisement. Dans celle que nous avons appelée « la ferme de l'horreur » et pour laquelle notre plainte pour (entre autres) actes de cruauté suit son cours, les cadavres s'amoncelaient et menaient même à du cannibalisme, inexistant à l'état sauvage. Dans les élevages, ces morts « prématurées » sont considérées comme du « rebut » par ceux qui exploitent les visons. Parmi les milliers d’individus voués de toute façon à une mort certaine, ces quelques pertes n'affectent pas les profits.

À la suite de la réception de la lettre de la préfecture, attendue mais décevante, nous avons déposé un recours gracieux contre son refus du 25 juillet 2019 de suspension d'activité ou fermeture de l'élevage d'Eure-et-Loir.



Cruauté labellisée

Nous ne pouvons tolérer que de telles monstruosités continuent ! Elles provoquent de surcroît un désastre écologique majeur, notamment en raison des tonnes d’excréments des animaux qui finissent dans les cours d’eau et les polluent ! Obtenir la fermeture de cinq fermes est loin de représenter un défi économique insurmontable : d’autres pays, comme la Norvège et les Pays-Bas, se sont déjà engagés dans cette démarche alors que leur production de fourrure est bien plus importante. La Fashion Week de Paris, qui ouvre ses portes ce lundi 23 septembre, tente de se rendre plus verte mais refuse encore toute avancée sur l'usage de fourrure dans les créations présentées.  

Certains acteurs majeurs de l'industrie de la mode se sont pourtant engagés au dernier G7 à Biarritz en août 2019 autour d'un "Fashion Pact" : des engagements en faveur du climat, de la biodiversité et des océans. Notre gouvernement doit avoir le courage d’imiter ses voisins et interdire définitivement cette activité sur notre territoire.

Ironie cruelle, les cinq élevages nationaux ont tous hérité du label « bien-être animal » agréé par l’Union européenne. Nous allons lui demander des comptes… De qui se moque-t-on ?! Avec nous, exprimez votre opposition à cette violence organisée, autorisée, légitimée par les pouvoirs publics et les politiques.

En 2019, mettons fin au sacrifice des animaux à fourrure sur l’autel d’une « mode » sanguinaire et archaïque. Continuez à signer et partager notre pétition !

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Commentaires 43

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Lin | mardi 28 avril 2020

Comment peut-on être aussi inhumain ?
Pour la patronne de l'abattoir du veau Jo, j'espère qu'elle sera punie...

Fufu | vendredi 03 avril 2020

Une horreur, c’est inhumain... Je n’arrive pas à concevoir que l’on puisse infliger ça à des animaux et que l’on puisse continuer à le faire alors que l’on nous montre la réalité de ses abominations...
Je pense que jamais l’être humain comprendra qu’il est responsable pour beaucoup dans la souffrance animale.

Aria | mardi 24 mars 2020

Pourquoi tant de lenteur et de courage dans les prises de décisions gouvernementales? Faut-il attendre que l’État agisse contraint et forcé ?
Partout le bio s’est imposé avec plus d’équité pour nos agriculteurs grâce à notre pression citoyenne. Faisons de même pour cette lutte.
Chaque animal à le droit à une vie décente.

Françoise | samedi 14 mars 2020

Il existe de magnifiques fourrures en synthétique, pourquoi faire souffrir des animaux ?