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Flogas Sunset Cruise, mort en plein galop

Flogas Sunset Cruise, mort en plein galop

Mis à jour le 27 novembre 2020

Cravaché et talonné, ce cheval "de" compétition a été victime de la frénésie de son cavalier. Alors qu’il montrait tous les signes d’épuisement, il a dû obéir à celui qui le chevauchait et galoper… jusqu’à la mort. Rendez-vous au tribunal de grande instance de Grasse, le 23 septembre 2020 à 8h30.

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Image : capture d'écran YouTube

Édit du 27 novembre 2020

L'accusé a été condamné à 12 mois de prison avec sursis simple.
Comme peines complémentaires, il lui est fait interdiction définitive de détenir un animal quelle que soit sa catégorie, et d'exercer la profession de cavalier pendant cinq ans.

Edit au 23 septembre 2020, 15h00
Le bourreau de Flogas Sunset Cruise n'a même pas daigné se déplacer à l'audience.

Les réquisitions sont :

➡️ 3 mois de prison avec sursis ;
➡️ 800€ d’amende ;
➡️ et interdiction à vie de détenir des équidés et de travailler dans ce secteur.

Mis en délibéré au 26 novembre.

Il s’appelait Flogas Sunset Cruise… Un cheval flamboyant, comme un coucher de soleil. Hélas, son prénom ne lui a pas porté chance. Il s’est couché, définitivement, après avoir tout donné. C’était le 10 octobre 2016, lors d’une séance de travail à l'hippodrome de Cagnes-sur-Mer. Il n’avait que dix ans.

Poussé à bout

À l’époque, ce drame avait défrayé la chronique. Bien sûr, en plein effort, le jeune étalon n’était pas mort de sa belle mort. Il s’est effondré d’épuisement. Flogas Sunset Cruise n’était pas un cheval entraîné pour la course mais pour le saut d’obstacles. Or, de nombreux témoins ont attesté qu’ils avaient vu son cavalier irlandais, Kevin Thornton, le pousser au grand galop bien trop longtemps et au-delà de ses limites. Pire, plusieurs ont déclaré que l’homme lui avait assené de multiples coups de talon et de cravache alors qu’il montrait des signes évidents de harassement. L’un des principaux observateurs a souligné qu’à l’évidence, Flogas Sunset Cruise était à bout lorsqu’il s’est affaissé sur ses pattes postérieures. D’après ses dires, Kevin Thornton aurait continué à le frapper sur la croupe pour le forcer à se redresser. Mais le cheval hennissait à mort, puis s’est écroulé… Après quelques râles d’agonie, Flogas Sunset Cruise a succombé. Il était 17 h.  

Maltraitance avérée

Le tribunal de la Fédération équestre internationale (FEI) s’est aussitôt saisi de l’affaire. Après plusieurs longs mois d’enquête, il a rendu son verdict en juin 2017, jugeant que Kevin Thornton « avait été au-delà de ce qui est considéré comme une conduite acceptable envers un cheval » et que « même si le cheval avait survécu, une accusation pour maltraitance du cheval aurait quand même été ouverte par la FEI ». Le cavalier s’est alors vu condamner à une amende de 10 000 CHF et quatre mois de suspension. Une sanction jugée trop légère par la secrétaire générale de FEI qui avait requis, quant à elle, deux ans de mise à pied.  

Renvoi devant le tribunal correctionnel

Depuis, de l’eau est passée sous les ponts. Mais de notre côté, nous n’avons jamais oublié cette horrible tragédie. L’information judiciaire a largement démontré que les faits reprochés à Kevin Thornton étaient établis et que la preuve de sévices graves dans le but de provoquer la souffrance avait été apportée. C’est pourquoi nous nous sommes constitués partie civile pour que le renvoi du cavalier irlandais devant le tribunal correctionnel soit ordonné. C’est chose faite. L’audience aura lieu devant le tribunal de grande instance de Grasse, ce 23 septembre. Et nous comptons bien obtenir une condamnation exemplaire… En mémoire de Flogas Sunset Cruise, dont la flamme s’est éteinte bien trop tôt…

Marie-Sophie Bazin
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Commentaires 25

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Pinpi Dupuy | mercredi 23 septembre 2020

Je soutiens la réquisition du 23/9 à l'encontre de Kevin Thornton et compte sur la justice pour empêcher ce fou d'exercer encore un métier en rapport de près ou de loin avec les chevaux

EVA | mercredi 23 septembre 2020

inacceptable cette exploitation mercantile des animaux - il va falloir que ce soit plus réglementé et reconnaitre enfin le droit des animaux - ceci étant considéré comme une maltraitance donc passible d'une poursuite judiciaire

Stéph | mercredi 23 septembre 2020

La FFE doit s'engager aussi!
Aucune sanction n'est prévue par le règlement des compétitions CSO 2020. La seule sanction évoquée est la disqualification (article 8 pénalités) si le cheval ou poney est barré.
Le commissaire au paddock doit 'lutter contre toute forme de barrage et de mauvais traitement envers les chevaux' (article 3 officiels de compétition). La formulation est trop vague. Tout repose sur le jugement d'une personne qui n'est pas toujours sensible au bien-être animal dans ce milieu habitué à utiliser le cheval comme un outil. Le règlement ne prévoit aucune action contre le cavalier. Le matraquage des chevaux est trop banalisé. On sait qu'il a lieu et toute la majorité trouve ça normal.

libre | mardi 22 septembre 2020

aucune justice ne pourra être rendue à ce magnifique cheval , sa vie ne lui sera pas redonnée , aucun animal ne doit être asservi par l'homme .