Errance féline, un an de retard sur le délai prévu, et toujours aucun rapport gouvernemental en vue
L’adoption de la loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale a permis quelques rares avancées en matière de bien-être animal. Elles sont cependant largement insuffisantes, et celles sur l’errance féline complètement passées sous silence. Plus d’un an et demi après l’entrée en vigueur de ces nouvelles normes, rien n’a été fait à ce sujet.
Cette loi prévoyait en effet des campagnes de stérilisation menées à titre expérimental par l’État en coopération avec les maires et présidents des collectivités territoriales volontaires.
Pour lancer le processus, un élément clé devait être remis par le ministère de l’Agriculture : un rapport dressant un diagnostic chiffré sur la question des chats errants en France, évaluant le coût de la capture et de la stérilisation et formulant des recommandations opérationnelles pour répondre à cette problématique, tout en présentant les modalités de financement du dispositif par les collectivités territoriales et l’État.
Ce document devait être remis dans un délai de six mois à compter de la promulgation, c’est-à-dire le 1er juin 2022 dernier délai.
Août 2023, toujours aucun rapport…
À l’été 2022, le gouvernement expliquait déjà faire face à des difficultés et ne pas savoir quand ledit rapport serait finalement publié.
En décembre de la même année, les députés chargés de se prononcer sur l’application de cette législation s’inquiétaient du défaut de publication, fustigeant « l’inaction des collectivités et de l’absence d’impulsion de la part de l’État » sur la situation d’errance féline, tout en rappelant « qu’une obligation de stérilisation des chats errants figurait dans la proposition de loi initiale et que celle-ci avait été supprimée au Sénat sous la pression d’élus locaux. »
En février 2023, nous avons écrit au ministre de l’Agriculture pour lui demander des renseignements, le questionner sur une date de remise du rapport, lui rappeler ses obligations mais aussi lui transmettre nos recherches sur le sujet. Un courrier resté sans réponse.
Nous voilà donc à la fin de l’été, et le dossier n’a toujours pas avancé.
En attendant, les chats continuent de souffrir
Rien de très inhabituel dans l’inaction gouvernementale sur les sujets concernant les animaux et l’environnement. Oui, mais voilà , les chats errants continuent de se reproduire, de lutter contre le froid, la chaleur, la faim, les intempéries et la malveillance humaine. Des milliers de chatons nés dehors continuent de mourir chaque année de maladies ou écrasés par des voitures. Ceux qui survivent donneront naissance à d’autres individus eux-mêmes voués à un destin tragique, et ainsi de suite…
Quant aux maires, nombreux sont ceux qui refusent de prendre leurs responsabilités en procédant à des campagnes de stérilisation, et qui ne trouvent rien de mieux à faire que d’interdire le nourrissage des chats ou de faire détruire leurs abris. Nous recevons chaque semaine des dizaines de témoignages en ce sens. De leur côté, les associations, qui croulent sous les demandes de prises en charge continuent de se démener : les protecteurs des animaux font du mieux qu’ils peuvent pour nourrir, soigner et même faire stériliser les chats errants à leurs frais, malgré l’inflation rendant leurs actions de plus en plus difficiles.
La seule solution pour mettre fin à toute cette misère réside dans la stérilisation obligatoire, comme c’est le cas en Espagne ou en Belgique, où cette disposition a même permis de faire diminuer le nombre d’euthanasies.
Aidez-nous à faire avancer ce combat : partagez notre rapport auprès de votre mairie et signez notre pétition exigeant un plan national d’urgence pour mettre un terme à l’errance féline et aux souffrances qu’elle engendre.