le samedi 28 septembre 2019 | 4

Élevages pour la chasse, les raisons de dire stop

Élevages pour la chasse, les raisons de dire stop

Mis à jour le 27 avril 2022

On estime qu’en France, depuis 50 ans, 1 milliard d’animaux ont été élevés et lâchés pour la chasse. Chaque année, 30 millions de « gibiers à plumes » sont élevés en France (1/3 est exporté), dont 14 millions de faisans et 5 millions de perdrix et 1 million de colverts destinés aux chasseurs français. S’y ajoutent des cervidés, des lièvres et lapins, et des sangliers hybridés…

Hr blog

Omerta sur le business ?

C’est hélas grâce aux deniers publics (subventions reversées aux chasseurs au titre de leurs « missions de service public ») que ce système perdure, entretenant une filière dépassant 150 millions d’euros de C.A. annuel. Mais excepté le frisson de quelques chasseurs, rien ne légitime cette souffrance organisée à la chaîne dans des élevages industrialisés, et dont l’impact environnemental et sanitaire reste masqué. Car il n’y a en France aussi peu de contraintes administratives et de contrôles réalisés sur les lâchers d’animaux pour la chasse que d’études menées pour en vérifier les suites. Ce faible encadrement interroge visiblement plus les citoyens, concernés par l’usage de leurs impôts, que l’État.

Atteintes à la biodiversité

Le discours officiel des chasseurs, qui évoquent des lâchers favorables au repeuplement, ne tient pas : la plupart des oiseaux relâchés ne voient pas le printemps suivant. Ils sont le plus souvent rapidement abattus, où meurent avant même d’avoir croisé un fusil, face à des prédateurs, des maladies et des difficultés de nourrissage auxquels ils n’ont pas été préparés.

Même si ces relâchers complexifient les comptages de population, globalement, les effectifs d’oiseaux sauvages demeurent faibles, voire déclinent, surtout chez le faisan vénéré. Alors le cycle infernal perdure et pour nourrir les tableaux de chasse, on relâche massivement, en France, des oiseaux d’élevage : par an, autant qu’il en existe à l’état sauvage dans toute l’Europe ! Dire que tant d’animaux sont décrétés nuisibles en raison des dégâts infligés aux cultures, et que pour la chasse on relâche par millions des oiseaux qui, comme les faisans, sont amateurs de pousses, baies ou graines et fréquentent surtout les zones cultivées !

Un non-sens sanitaire

Pratiqué à un niveau quasi-industriel, cet élevage inclut tout un arsenal chimique (anticoccidiens, vermifuges, vaccins, virucides, fongicides, bactéricides et antibiotiques) distribués dans l’alimentation et l’eau. Maladies et parasites sont néanmoins courants dans les élevages, et nulle étude scientifique n’a vraiment étudié le risque de contamination à la faune sauvage. 

Car l’effet de ces lâchers est multiple : altération génétique des populations sauvages, impact massif sur les proies naturelles (insectes, escargots) et donc risques épidémiques sur des effectifs déjà peu dynamiques (surtout si les lâchers sont conjugués avec l’agrainage pratiqué « pour » densifier les populations naturelles). Plutôt que de conduire ces études, l’État préfère être complice des chasseurs en aidant, via ses instituts spécialisés, à améliorer génétiquement les lignées d’élevage pour « produire » des animaux adaptés à la chasse : de bon aspect, mais pas trop mobiles.

Les images rapportées par One Voice de ces élevages si discrets sont consternantes. La vie dans de tels milieux concentrationnaires est totalement incompatible avec les besoins biologiques des animaux. Et les souffrances qu’ils endurent seraient-elles légitimes puisque, de toute façon, il sont nés pour mourir ? Écœurant cynisme…

#LaChasseUnProblemeMortel : signez notre pétition, venez dire non à la grande manifestation anti-chasse organisée par One Voice et ses partenaires à Paris, le 5 octobre.

Sources : Office nationale de la chasse et de la faune sauvage, Syndicat national des producteurs de gibier de chasse (SNPGC), Enquête ASPAS, « De la cage au carnage », novembre 2018.

Frédéric Rideau
Hr blog

Dans la thématique

La période complémentaire de vénerie sous terre annulée dans cinq nouveaux départements ! Clap de fin pour les chasses traditionnelles ? Audience le 4 avril au Conseil d’État !

Commentaires 4

En déposant un commentaire j'accepte la charte de modération des commentaires.

Jocelyne | mercredi 16 octobre 2019

comment supporter cela

Karine et Philippe | dimanche 13 octobre 2019

Ces élevages sont inhumains, maintenir des faisans, perdrix, colverts, sangliers, biches, cerfs, lapins, dans de vulgaires cages sordides et non conformes relèvent de la maltraitance animale et les relâcher par la suite dans la nature, par pure sadisme pour que les chasseurs puissent les abattre à bout portant. La plupart de ces oiseaux, en raison de leur captivité ne verront même pas le jour, en raison de leur détention. De plus ils sont irrespectueux de l'animal et de l'environnement, car nous savons pertinemment qu'ils contribuent considérablement à la pollution, principale cause du réchauffement climatique. Tous ces lobbystes sont les grands amis de nos politiciens à l'heure actuelle, car nous avons des chasseurs parmi notre gouvernement, qui n'a pas trouvé mieux que de réduire de moitié le coût du permis de chasse, réintroduire la chasse à courre, la vénerie, autoriser les pièges à glu et donner encore plus de pouvoirs à la Fédération Nationale des Chasseurs, car quiconque osera entraver la tuerie de ces personnes sera condamné, mais eux lorsqu'ils tuent des promeneurs, des animaux de compagnie, des cyclistes, des randonneurs, des joggeurs, ils ne sont pas pénalisés, sauf par une amende ou une contravention, et lorsqu'ils tirent sur un pauvre petit chiot, sous prétexte qu'il a perturbé la chasse, on lui a nullement retiré le permis de chasse ni son fusil. Quant à notre Monsieur Didier GUILLAUME, ministre de l'agriculture, on a pu l'apercevoir cet été, aux premières loges assister à une corrida et jubiler de joie à la mise à mort d'un pauvre taureau, un être vivant doté de sensibilité selon le Code Civil. Nos élus n'ont pris aucune disposition pour lutter contre la maltraitance animale, au contraire, ils se rendent non seulement complices mais la cautionnent. C'est pourquoi, nous manifesterons notre colère et notre mécontentement, lors des élections municipales et présidentielles.

Penelope | samedi 12 octobre 2019

Avec le macronisme la souffrance animale est de mise. Ils favorisent même l'extermination des animaux

isaline | samedi 05 octobre 2019

Pauvres oiseaux !!!