Du jamais vu en France : quatre lionnes saisies d’un cirque pour mauvais traitements à la suite de l’action de One Voice
Depuis ce matin du 7 juillet 2020, Hannah, Patty, Céleste et Marli, les compagnes de Jon, sont sauvées du cirque et devraient le retrouver au refuge de Tonga Terre d’Accueil en fin de journée. La préfecture a ordonné leur saisie et les a confiées à One Voice, gardienne légale des quatre lionnes.
Le cirque qui les détenait a été intercepté près de la frontière belge quelques jours après une inspection demandée par la préfecture aux conclusions sans appel sur la condition des fauves. One Voice avait chargé son partenaire Natuurhulpcentrum du transfert du cirque au refuge de Tonga Terre d’Accueil, à qui elle confie leur suivi quotidien, en attendant qu’ils soient de nouveau réunis avec Jon.
C’est la toute première fois que des animaux sont saisis d’un cirque à la demande d’une association, pour des seuls faits de mauvais traitements.
Sauver des animaux des cirques, c’est les sauver de la mort
Muriel Arnal, présidente fondatrice de One Voice, déclare :
«Quand One Voice a lancé sa campagne il y a vingt ans (1), personne n’imaginait ce qu’était la réalité du cirque pour les animaux. Aujourd’hui, le sort de Jon et ses compagnes démontre que les cirques ne font pas seulement souffrir les animaux : ils les font aussi mourir. »
Si un cirque veut faire des économies ou n’a plus besoin de ses animaux, il les affamera jusqu’à ce que mort s’ensuive. De toute façon le ministère de l’Écologie ne tient pas de registre de ces animaux appartenant pourtant à des espèces menacées, et le trafic de félins, omniprésent entre cirques, les remplace immédiatement.
Entre omerta et incapacité à suivre la réglementation
Le dresseur l’a dit aux vétérinaires et aux autorités : il ne connaît même pas le nom des animaux enfermés dans ses camions ! Dans le rapport de la DDPP du 22 juin 2020, il est fait mention du registre des entrées et sorties et de celui des soins des animaux : impossible de les consulter car ils auraient été volés à son frère, dresseur d’un autre cirque, après qu’il les a emportés malencontreusement dans le sud de la France… Pour la transparence on repassera. Les papiers des animaux, quand ils existent, sont transmis par photo numérique, et souvent les identifications ne correspondent pas, voire sont impossibles à vérifier. La puce de Jon, elle, établit son appartenance à un autre cirque, entreprise d’un autre membre de la famille…
Un rapport vétérinaire sans appel : les lionnes sont en mauvaise santé !
Boiterie, plaies, fonte musculaire, perte de motricité postérieure… Les lionnes présentent une note d’état corporel de 2 sur 5, au mieux de 2,5 sur 5 ! Probablement elles aussi dégriffées aux pattes avant, ce qui est illégal, et avec des crocs (les canines) cassés.
Muriel Arnal ajoute :
«On a affaire à des animaux sauvages qui sont en train de disparaître dans la nature, et auxquels on inflige les pires cruautés en toute illégalité.
À chaque fois que nous avons tiré la sonnette d’alarme pour eux, on nous a proposé des réunions. Mais où sont les actes ? Discuter autour de la table est fort sympathique, mais pendant ce temps les animaux restent dans les camions ! Barbara Pompili sera-t-elle la ministre courageuse qui prendra rapidement l’arrêté tant attendu, comme l’ont fait la plupart de nos voisins ? Nous l’espérons. En attendant, s’il faut secourir ces animaux des cirques un à un, nous le ferons. »
L’OFB et la préfecture ont répondu présent à notre alerte !
Un grand merci à l’ensemble des agents de l’Office Français de la Biodiversité pour leur mobilisation sans faille dans ce dossier, avec le parquet d’Évreux. Nous tenons également à remercier très chaleureusement Jérôme Filippini, le nouveau préfet de l’Eure, qui a pris toute la mesure de l’importance de ce dossier et a rendu possible l’organisation de la saisie de Jon puis de Hannah, Patty, Céleste et Marli.
La préfecture porte plainte contre le cirque pour mauvais traitements de Hannah, Patty, Céleste et Marli, et devrait procéder également au retrait du certificat de capacité (qui permet au dresseur d’exploiter les animaux). Nous retrouverons les dresseurs devant le tribunal où ils devront répondre des mauvais traitements infligés à ces cinq lions, en toute connaissance de cause.