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Lilo, comment ça marche ?le lundi 27 mai 2019 | 14
Deux hommes pris en flagrant délit de massacre de tortues marines à Mayotte sont jugés en comparution immédiate ce lundi 27 mai 2019 à 14h au tribunal correctionnel de Mamoudzou. Les braconniers - dont un multirécidiviste employé par le département pour protéger ces tortues - ont été filmés de nuit la semaine dernière en train de capturer, mutiler, dépecer, puis transporter deux tortues. Entre cruauté et manque de moyens pour défendre ces animaux en grand danger, One Voice met directement en cause la faiblesse du droit, et le manque de volonté politique pour agir. Nous sommes partie civile dans cette affaire.
Édit du 27 mai 2019 à 17h00 :
Le délibéré vient d'être annoncé : les prévenus ont reçu 1 an ferme pour le braconnier multirécidiviste employé par le Conseil Départemental de Mayotte pour protéger les tortues, qui dort donc dès ce soir en prison, et le second a eu une peine de 6 mois de sursis avec des travaux d'intérêt général. Leurs deux pirogues leur ont été confisquées.
Crédits photo : François-Elie Paute / Oulanga na Nyamba
Les faits sont graves. Dans la nuit du 23 au 24 mai sur une plage de Mayotte, deux hommes sont filmés en train de cerner deux tortues marines, de leur donner des coups de pied pour les déplacer et les étourdir, puis les dépecer au couteau alors qu'elles sont semble-t-il encore vivantes, pour ensuite laisser les carapaces sur la plage et emporter la viande dans leur pirogue. D'interminables et atroces souffrances pour ces deux tortues vertes venues pondre sur la plage.
Dans le monde, toutes les espèces de tortues marines sont menacées, et la France a des territoires dans tous les océans et autant de responsabilités. Pourtant à Mayotte, le braconnage des tortues vertes atteint des proportions effrayantes. Environ 400 d'entre elles sont dépecées chaque année sur les plages des îles françaises de l'archipel des Comores. L'association mahoraise Oulanga Na Nyamba, qui œuvre à la protection des tortues marines et de leur habitat sur place, est dépourvue de vrais moyens pour agir. Mais comment en est-on arrivé à laisser les associations seules face au drame de ces animaux qui disparaissent dans de terribles souffrances ?
Les lois, une fois publiées, doivent être appliquées, et c'est à l'État de déployer les moyens nécessaires pour les faire respecter. Or qu'apprend-on? Que, vissée sur la tête de l'un des deux prévenus, une casquette arborait le slogan « sauvons les tortues ». Un comble: cet employé du conseil départemental dont le rôle était de surveiller les braconniers, aurait profité de ce statut pour agir de la sorte depuis plusieurs mois! Multirécidiviste, nous avons retrouvé une interview datant de 2011, dans laquelle il était filmé couteau à la main sur une plage, des kilos de viande dans sa pirogue, confronté à des militants lui rappelant déjà la loi, à défaut de pouvoir faire plus. Il a été employé par le Conseil Départemental de Mayotte après condamnation...
Dans un reportage diffusé sur TF1 dans l'émission «Sept à huit» en novembre 2011, on peut voir le braconnier/employé du conseil départemental interviewé sur la plage de Papani lors d'une de ses « sorties » nocturnes.
Hydrocarbures et bruit des bateaux, pêche, plastique, braconnage, changement climatique, disparition de leur habitat et des lieux de reproduction, etc. : les tortues marines sont menacées de toutes parts, c'est pourquoi elles sont censées être protégées. Depuis des décennies, les gouvernements français successifs ont regardé ailleurs. Aujourd’hui, Emmanuel Macron instaure un Conseil de défense écologique. Nous espérons qu’il ne sera pas qu’une coquille vide et que le cri d’alarme des tortues sera entendu. Nous attendons des actes forts et efficaces, mis en place rapidement, et pour le long terme.
Comment ne pas être écœuré, révolté en apprenant le terrible sort de ces deux pauvres tortues? Étant donné que ces dernières sont des animaux sauvages libres, quelle que soit la cruauté dont elles sont victimes, quelles que soient les mutilations qu'elles subissent, on ne peut porter plainte en leur nom que pour atteinte à une espèce protégée, pas pour les souffrances inimaginables qu’elles ont endurées. Au-delà de ce statut qui, donc, seul, les protège (et encore, si peu), il est invraisemblable que ces animaux sensibles ne soient pas protégés des actes de cruauté par les textes actuels! Les animaux ne sont pas seulement des représentants de leur espèce, qu'il faudrait juste sauvegarder par principe. Chacun des individus devrait avoir le droit de ne pas être maltraité impunément!
Les deux braconniers encourent de la prison ferme. Notre avocate représente également l'association Oulanga Na Nyamba au procès, lundi 27 mai à Mayotte. Nous attendons des actes concrets du gouvernement en faveur des animaux, et un changement profond de politique vis-à-vis du vivant. Nos parlementaires doivent également prendre leur part de responsabilité.
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Commentaires 14
Stéphane | jeudi 06 juin 2019
Isaline | mardi 04 juin 2019
Michelle | vendredi 31 mai 2019
Karine et Philippe | vendredi 31 mai 2019