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« Cyno Breeders » – L’industrie mauricienne de la capture et de l’élevage des macaques

« Cyno Breeders » – L’industrie mauricienne de la capture et de l’élevage des macaques

Mis à jour le 15 mars 2024

Parmi les élevages de macaques présents sur l’Île Maurice, deux noms reviennent souvent : Noveprim et BioCulture. Avec leurs homologues mauriciens, ces deux sociétés ont formé la « Cyno Breeders Association », dédiée à la propagande en faveur de l’expérimentation animale, pour les intérêts financiers de ses membres. Mais leurs mensonges font pâle figure face aux images tout juste rapportées par nos enquêteurs en 2023. Nous demandons la fermeture de ces structures.

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Noveprim, créé dans les années 1980, est possédé aujourd’hui pour moitié par l’entreprise Charles River, qui lui garantit une belle part du marché étatsunien. En Europe, ses recettes sont garanties par son centre espagnol Camarney, qui a vendu plus de 30 000 macaques à longue queue depuis 2005.

Quant à BioCulture, ses actionnaires sont des sociétés dirigées par d’autres entités, remontant jusqu’à la famille Griffiths, qui l’a créé dans les années 1980. Récemment, une entreprise commune a été fondée avec un laboratoire indien qui réalise des tests sur les animaux.

De la propagande à la réalité

Ces deux mastodontes du commerce de primates collaborent avec d’autres éleveurs locaux de la Cyno Breeders Association, qui cherchent eux aussi à promouvoir à tout prix l’expérimentation animale, quitte à recourir à des méthodes honteuses de propagande.

Sur le site web de cette association, on peut lire que ses membres « privilégient des pratiques éthiques, adhèrent à des réglementations strictes et garantissent les normes de bien-être les plus élevées pour les singes ». Ce que révèle notre enquête dans l’un des sites et lors d’une session de capture de Noveprim le contredit en images.

D’après ce qu’on voit dans ces vidéos, le bien-être consisterait donc en une cage en béton assortie de grillages métalliques avec, dans le meilleur des cas, quelques tunnels et échelles en plastique dont la couleur peine à égayer la morosité ambiante et l’acoustique oppressante. Sans parler des risques sanitaires, des mutilations ou même des trafics illégaux.

L’économie contre les animaux

Malheureusement, selon la Commission européenne, « il n’est pas possible d’envisager de manière réaliste de n’utiliser que des primates issus de colonies autonomes à court ou moyen terme ».

En fait, ce « réalisme » est un choix délibéré de toujours favoriser l’aspect économique et industriel, au détriment des intérêts des animaux. Clairement, l’élevage d’animaux qui n’ont jamais senti la terre et l’herbe sous leurs pieds est inacceptable. Mais les individus captifs y ont une source de souffrance – la capture – en moins.

Pour un futur pacifique et partagé

L’an dernier, les macaques à longue queue ont été déclarés en danger d’extinction en Asie du Sud. À Maurice, la situation est moins claire.

Alors qu’on estimait leur population mauricienne à environ 30.000 individus il y a quarante ans, ils n’étaient plus que 8.000 en 2009, et aucune donnée fiable n’a été publiée depuis. Malheureusement, les projets récents qui veulent évaluer leur nombre sur l’île se font en collaboration avec ceux qui les capturent... Logique.

Nous voulons un financement massif et urgent des méthodes de recherche sans animaux afin de faciliter la fin de l’expérimentation animale.

Pour aider à avancer dans ce sens, signez notre pétition, qui demande la fermeture des élevages et la fin des captures de macaques mauriciens destinés aux laboratoires.

Pour aller plus loin, vous pouvez consulter notre rapport sur les primates et l’expérimentation animale et consulter les données chiffrées année par année et espèce par espèce sur notre site web dédié.

Nicolas Marty
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