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Lilo, comment ça marche ?le jeudi 31 janvier 2019 | 28
Le lobby de la chasse en rêvait, l’État l’a fait ! Un arrêté ministériel vient d’étendre la période de chasse des oies sauvages soit un quota de 4 000 prélèvements supplémentaires durant le mois de février. Une intolérable atteinte à la biodiversité sous le fallacieux prétexte d’une « gestion adaptative » de trois espèces protégées.
Edit du 1er février:
L'audience aura lieu au Conseil d'Etat, mardi 5 février à 11h.
Elles ont les noms de rieuses, de cendrées, des moissons… Ces oies font aujourd’hui grise mine. Depuis plusieurs années, les chasseurs français intriguent pour que ces oiseaux, immortalisés par Michel Delpech ou Raymond Devos, puissent être tuées en plus grand nombre légalement… Pourtant protégées par les conventions internationales de Bonn et de Berne, par la Directive Oiseaux de l’Union européenne, voici qu’elles font l’objet d’un arrêté sur mesure concocté à cet effet par notre ministère de la Transition écologique et solidaire. One Voice s’insurge !
Nichant ou faisant halte en France sur les routes migratoires les menant en Scandinavie et en Sibérie, ces oies déjà lourdement impactées par la chasse légale voient aujourd’hui la tuerie étendue au mépris de leurs cycles de reproduction. Rien ne justifie cette extension des abattages sur notre sol (Alsace exceptée), c’est tout le contraire !
L’état des connaissances sur les populations concernées indique qu’il est irresponsable d’étendre les périodes de chasse. Elles sont près de 20 000 oies cendrées hivernant dans notre pays chaque année. La moitié est abattue durant leur trajet migratoire. On veut aujourd’hui tuer 4 000 individus de plus en étendant la période des tirs autorisés. Pourquoi ? Au nom d’un projet de gestion internationale préparé depuis plusieurs années, qui fait état de « nuisances » dans d’autres pays européens, et permettrait aux chasseurs de l’Hexagone d’y remédier… en tirant sur des oies « françaises », qui n’y sont pour rien !
Des problèmes posés hier à l’aéroport d’Amsterdam par des vols migratoires de populations d’oies nichant en Hollande, des dégâts aux cultures locales (très peu documentés)… la ficelle est un peu grosse pour justifier un surplus de canardages en France : ce ne sont pas les mêmes populations d’oies, et ici elles sont déjà en déclin !
Nous parlons d’oiseaux courageux et intelligents. Malgré les aléas climatiques, les oies sauvages préservent leur mode de vie, la notion de couple à vie, prodiguent une aide infinie aux juvéniles, passant des heures d’apprentissage sur leurs terres de passage et de nichées, du sud au nord de l’Europe. Tout indique que leur nombre diminue, comme celui de bien des oiseaux, et le mois de février est décisif dans leur cycle de reproduction. Toute gestion adaptative de ces espèces voudrait que les périodes de chasse soient raccourcies, et non étendues.
L’arrêté ministériel dont nous contestons la légalité n’est d’ailleurs en rien assis sur des chiffres ou cas précis justifiant l’extension. En revanche, et c’est un comble, tout en autorisant des tirs supplémentaires, il mandate clairement les fédérations de chasseurs dans le comptage précis des 4 000 victimes annoncées (« chassadapt » une appli pour smartphones permettra d’enregistrer les animaux abattus jusqu’au quota ; après, c’est trop tard, les animaux sont eux déjà morts, mais ne faites plus « enter » car vous êtes théoriquement en infraction). Le bilan des tableaux de chasse consolidés est prévu à l’été, et en novembre un rapport d’évaluation attendu permettra certainement d’assurer que les tirs supplémentaires n’ont en rien affecté l’état de conservation des oiseaux, et que globalement la coopération internationale est satisfaisante. On délègue donc aux chasseurs, solidaires et connectés, la gestion de leurs victimes. Bravo !
Voilà plusieurs années que les chasseurs d’Europe, n’en pouvant plus de voir ces vastes et magiques vols sauvages passer autour d’eux sans canarder dedans, pistent ces migrateurs comme supplément de cibles. Cyniquement, l’arrêté français précise que ces tirs additionnels sont à des fins « non récréationnelles ». Pour les oies, on s’en doute.
One Voice a déposé des recours devant le Conseil d’État, afin que cette mesure soit suspendue pour sauver les 4 000 condamnées et jugée sur le fond… Le mercredi 6 février 2019, nous appelons également à manifester (RDV à 12 heures, place de l’Hôtel de Ville de Paris) contre ces nouveaux droits de chasse et pour la défense de la biodiversité. Ces oies ne sont pas celles du Capitole, mais elles sont juste capitales ! #LaissonsMigrerLesOiesSauvages
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Commentaires 28
MS | lundi 04 février 2019
Geo | dimanche 03 février 2019
Stéphane | samedi 02 février 2019
Klydie | samedi 02 février 2019