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Au Nouveau Cirque Triomphe, on piétine les animaux et les lois

Au Nouveau Cirque Triomphe, on piétine les animaux et les lois

Mis à jour le 28 septembre 2021

Joseph Gougeon, directeur du Nouveau Cirque Triomphe, maltraite les lions en sa possession. Mais il se moque des mises en demeure des autorités. Depuis des années, il les mène par le bout du nez et les soumet à son bon vouloir. L’habitude, sans doute, de traiter ainsi les animaux qu’il détient. Nous sommes à ses trousses depuis plusieurs mois.

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Dans la famille Gougeon, il y a Steve, le tristement célèbre directeur du Cirque de Paris chez qui nous avons obtenu la saisie du lion Jon et de ses compagnes au cours de l’été 2020. Et il y a Joseph, son neveu, tout aussi retors, à la tête quant à lui du Nouveau Cirque Triomphe. Depuis des mois, nous suivons les agissements de ce dernier et les conditions de vie des fauves qu’il détient. La réalité n’est pas belle à voir. Décidément, chez les Gougeon, on aime mater les lions, dans tous les sens du terme.

Des lions parqués dans un taudis

Nous ne sommes pas les seuls à le dire. Même les services de l’État ont dressé une liste importante des « manquements » de Joseph Gougeon. Et pour cause ! Lors d’un contrôle en date du 5 novembre 2020 à Irigny (69), sur le site d’une entreprise désaffectée où il parquait des lions, une inspectrice de l’environnement a souligné l’insuffisance de la taille et des mesures de sécurité des installations ainsi que l’absence d’enrichissement du milieu. Pas un seul perchoir pour se reposer, ni le moindre griffoir pour se défouler. Rien. Entassés les uns sur les autres, mâles et femelles mélangés, les grands fauves végétaient dans des hangars sordides et insalubres. Dans un coin du bâtiment, des restes alimentaires étaient stockés au sol ou dans un congélateur hors d’état de marche. Quant à leurs médicaments, ceux-ci étaient conservés en vrac dans un sac plastique, sans ordonnance, parmi des seringues usagées… Nous sommes retournés sur les lieux en mai de cette année. Ils avaient été désertés mais nos images témoignent de la souffrance endurée par les animaux séquestrés pendant des mois dans des locaux sinistres, souillés d’une quantité astronomique de déjections.

Cirque hors-la-loi

Sur la base de ces constats, Joseph Gougeon a été rappelé à l’ordre par les autorités. Le comble, c’est qu’il ne recevait pas là ses premières semonces. Car tout directeur de cirque qu’il soit, il ne disposait plus de certificat de capacité depuis le 23 octobre 2017 pour l’espèce Panthera leo, et un arrêté préfectoral du 16 mai 2019 lui avait fait perdre tout espoir de pouvoir le renouveler. Par conséquent, il avait été mis en demeure par l’administration de trouver un capacitaire présent en permanence sur les lieux pour s’occuper des lions à sa place, et de ne pas faire participer les félins aux représentations du cirque. Mais Joseph Gougeon n’en fait qu’à sa tête et ne compte toujours aucun capacitaire parmi ses salariés. Les visites inopinées successives des services préfectoraux du Rhône (en octobre 2019) et de l’Isère (en février 2020) n’ont pas suffi à lui faire entendre raison. Depuis quand un dresseur de lions se laisserait-il redresser les bretelles par qui que ce soit ?! Face à ses refus de respecter aucune des obligations et de régulariser sa situation, la préfecture du Rhône a fini par durcir le ton par un arrêté le 22 juin dernier, imposant à l’exploitant une fermeture partielle d’activité et d’assurer le placement des lions sous deux mois.

One Voice réclame la garde des lions

Cette décision se montre encore bien trop clémente ! Le préfet n’a pas tiré toutes les conséquences de ses propres constations. Alors que Joseph Gougeon rit au nez et à la barbe des autorités depuis des années et a clairement démontré son refus de se soumettre à la réglementation, le laisser gérer le placement des animaux, sous le contrôle de l’administration, présente un risque immense : celui de les retrouver croupissant dans un autre établissement, dans un état de santé toujours aussi délétère. Entre circassiens, on se comprend… Le 28 juillet dernier, nous avons donc déposé un référé devant le tribunal administratif de Lyon pour demander la suspension de l’arrêté de placement en enjoignant à la préfecture de contrôler les identifications des félins, de faire dresser leur bilan clinique par un vétérinaire spécialisé et de les retirer définitivement du cirque. Nous réclamons que leur garde nous soit confiée ! Si notre demande de confiscation en urgence n’a pas été exaucée, notre recours est toujours en cours. Nous ne céderons rien tant que les lions ne seront pas sous notre protection ! Quant à Joseph Gougeon, il doit répondre de ses actes de maltraitance et d’exploitation irrégulière. Nous avons déposé plainte contre lui et engagé une procédure pénale.

Marie-Sophie Bazin
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Commentaires 4

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ELIANE | jeudi 18 août 2022

On croit rêver quand on apprend que ces tortionnaires sont encore en activité. Famille Goujon soutenue par qui ? Ce n'est pas possible autrement !

anne | vendredi 08 octobre 2021

Mais quelle est donc la sale combine qui lie si étroitement les gens de cirque (du moins, les pourris qui tourmentent les animaux) et la justice? Un certain sadisme? des pots de vin?
Merci à One Voice de livrer ce combat si ardu.

Maecki | vendredi 08 octobre 2021

Scandaleux, certes, mais pas plus que tous les animaux domestiques abandonnés ou maltraités. Et ce que vous omettez de préciser : si ces cirques indignes ne rassemblaient pas de fidèles spectateurs venus voir des animaux sauvages dominés (à quel prix !), ils cesseraient d’exploiter et de martyriser lions, tigres ours etc… c’est un peu facile de toujours s’en remettre à l’état, aux élus etc… Pourquoi seraient-ils plus vertueux que le public, que le spectateur lambda venu voir avec ses enfants un lion danser sur ses pattes arrière ?
C’est notre société qui est cruelle et indigne, qui consomme (le maître-mot) de l’animal sauvage « de cirque » au prix de n’importe quelle souffrance, comme un droit.
Conseiller le boycott serait illégal, mais c’est le seul moyen de faire cesser cette horreur, pas des simulacres de justice où les défenseurs des animaux sont condamnés aux dépends.

trochu | mercredi 29 septembre 2021

Mais quelle horreur de nouveau, ce n'est plus possible que l'état et les autorités compétentes continuent de fermer les yeux devant autant de souffrance, d'exploitation, de torture et de misère animale. Je vous soutiens plus que profondément pour tout faire et libérer tous ces pauvres lions de leur tortionnaire, ce n'est que scandaleux et inacceptable. Ces lions n'ont rien à faire dans un tel endroit de la honte c'est une évidence pourtant, mais heureusement que nous nous approchons des présidentielles afin de pouvoir donner du poids et plus de poids au Parti animaliste, car ça suffit et ça suffit que les animaux soient encore exploités et utilisés en France comme "objets de distraction, d'amusement, comme meubles décoratifs et j'en passe.....", tout cela ne doit plus durer. La France n'agit en rien en faveur des animaux, contrairement à d'autres et nombreux grands pays qui se démarquent par leur grand respect et considération à l'encontre DES ANIMAUX, CES ETRES VIVANTS et dans tous les domaines. La France elle, est un bourreau d'animaux, triste réalité. Nous ne pouvons rester indifférents et insensibles devant autant de souffrance pour tous ces lions et autres animaux sauvages et devons dénoncer et informer les populations.