le jeudi 04 août 2016 | 3

A lire d’urgence : bêtes humaines ? Pour une révolution végane

A lire d’urgence : bêtes humaines ? Pour une révolution végane

Mis à jour le 28 avril 2019

Les végans abolitionnistes prônent une véritable révolution visant à mettre fin à l'exploitation des personnes animales et à considérer celles-ci comme nos égales en vertu de leur conscience et de leur sensibilité.

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S'inspirant du courant immédiatiste en vigueur dans les États-Unis du XIX e siècle qui exigeait l'abolition immédiate de la traite des Noirs et la reconnaissance de leur égalité civile et politique, ils rejettent les principes du gradualisme (politique des « petits pas »). Hostiles aux discours bien-pensants et aux campagnes visant à améliorer le quotidien des personnes animales victimes de l'esclavage, les auteurs de cet ouvrage crient haut et fort leur refus de l'animal-objet et de son exploitation par les humains. Ils soulignent que le problème réside non pas dans la manière d'utiliser les animaux, mais dans le fait de les utiliser. Élevage, production de viande, de lait, de fourrure, de laine, de cuir, de miel, de soie, etc., « spectacles » aquatiques, chasse, pêche, corridas, zoos, déportation, emprisonnement, vivisection, manipulation génétique, domestication, confiscation, destruction et pollution des territoires… : autant de crimes spécistes auxquels nous collaborons collectivement et devant lesquels nous fermons les yeux depuis toujours.

N'ayant pas besoin de produits d'origine animale pour vivre, nous autres humains réduisons en esclavage et massacrons les membres des autres espèces par futilité. L'unique raison qui fait que nous exploitons et tuons plusieurs centaines de milliards d'animaux terrestres et marins chaque année est que nous aimons le goût de leur chair et des produits fabriqués par leur corps : œufs, lait, etc., tout comme nous aimons nous revêtir de leur peau, de leur fourrure et de leur laine par simple habitude.

Ce manifeste bouleverse nos valeurs et pointe du doigt la bonne conscience derrière laquelle se retranchent les adeptes du « bio » et d'une consommation soi-disant éthique de l'autre animal. Sans détours ni concessions, les auteurs affirment qu'il n'existe pas d'exploitation « humaine » d'autrui, pas plus qu'il n'existe de torture ou de meurtre « humain ». Ils dénoncent l'anthropolâtrie millénaire et battent en brèche notre prétendue supériorité morale infirmée par la manière dont nous traitons les autres créatures qui partagent avec nous la Terre — créatures que nous avons asservies, réduites à l'état de moyens au service de nos propres fins. Pour réveiller les consciences, ils n'hésitent pas à qualifier notre comportement de génocidaire, citant la fameuse phrase d'Isaac B. Singer, lauréat du Nobel de littérature : « Quand il s'agit d'animaux, tous les hommes se comportent comme des nazis. »

Écrivains, philosophes, juristes et avocats s'accordent ici pour redonner une voix à ces victimes silencieuses qui, comme nous, ont droit à la vie et au respect. Cet ouvrage constitue une tribune pour les femmes et les hommes œuvrant intellectuellement, pratiquement, pacifiquement pour la cause animale. Œuvrer pour les animaux, cela signifie mettre fin à leur exploitation, et non la réglementer ; cela signifie procéder à leur émancipation, et non pas aménager leur esclavage. Cela signifie travailler à un monde plus juste qui engloberait dans la communauté des égaux l'ensemble des êtres doués de sentience, en vertu de cette sentience même. De tels objectifs ne peuvent s'atteindre qu'à travers l'adoption d'un mode de vie végan, application pratique de la théorie abolitionniste et principe moral fondamental.

Ce livre (le premier consacré au véganisme abolitionniste à paraître en France) se veut encore un outil puissant pour amener d'autres personnes à réfléchir sur la libération animale et ses implications. Enfin, il espère contribuer humblement à conjurer le cercle de violence que nous avons initié et dont nous sommes tragiquement prisonniers.

Bêtes humaines ? Pour une révolution végane (dir. Méryl Pinque) est paru aux éditions Autrement le 11 mars 2015 dans la collection « Universités populaires & Cie ».

Avec, par ordre alphabétique, les contributions de : Gary L. Francione, Valéry Giroux, Patrick Llored, Méryl Pinque et Gary Steiner.

Préfacé par Michel Onfray.

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Commentaires 3

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Reynajo | mardi 27 juin 2017

Oui, je suis d'accord avec tout ce qui est dit.
La moindre souffrance infligée à un être quel qu'il soit est insupportable à toute personne ayant de l'empathie et fort heureusement nous vivons une période où l'humain commence à évoluer vers plus d'empathie...
Mais la route va être longue, bien longue et va paraître une éternité à tous ceux qui souffrent en ce moment, demain et après demain,dans les jours, les mois et les années qui viennent...
Alors je remercie tous ceux et celles qui agissent d'une façon ou d'une autre pour le respect de toute vie sur terre, car une vie vaut n'importe quelle autre vie et la souffrance que l'humain provoque en masse est totalement insupportable.
Il faut qu'elle cesse... et le plus vite possible.
Merci One Voice, merci à tous ceux qui militent d'une seule voix, merci à tous ceux qui deviennent végan pour ne pas être complice, merci à toux ceux qui essayent et ne lâchent pas...

squirikiki | vendredi 16 septembre 2016

Bonjour, j'ai connu votre association, hier, avec la diffusion du reportage (que je n'ai pu visionner), mais surtout du CRI insoutenable de ce pauvre lapin angora martyrisé.
Je connaissais l'existence de cette activité très ancienne, mais je la pensais assez confidentielle, et surtout que ses méthodes avaient évoluées avec la société moderne !
C'était surtout dans les années 50, une laine destinée aux bébés et jeunes enfants. J'avais été surprise l'année dernière, en faisant une visite touristique des savoirs d'antan, de rencontrer une tisseuse qui développait une activité de culture de chanvre et lin, qui nous a indiqué qu'elle tricotait l'angora de ses lapins, et comptait la développer.
Faisant de la protection animale depuis 40 ans, professionnelle du tourisme, je lui avait déconseillé ce projet, car j'ai toujours l'oreille aux aguets de ces "traditions" qui permettent, toutes les exactions contre les animaux, et qui ne vont pas dans le sens du bien-être animal/humain de l'avenir.
Déjà, en apprenant l'horreur de l'exploitation des chèvres cachemires, j'avais banni les articles de ma garde-robe...la fourrure depuis très longtemps...(j'ai visité un élevage de renards en Alaka...qui a confirmé ma décision et ma lutte !). J'ai franchis le pas également en devenant végétarienne, bientôt vegan d'ailleurs, car je remplace la viande par celle de nature végétale et les produits laitiers, au fur et à mesure que des produits de substitution font leur apparition. D'origine lyonnaise, je transforme les recettes traditionnelles avec des ingrédients de nature végétale et le résultat est assez satisfaisant dans l'ensemble.
J'en suis arrivée à ce stade, ne supportant plus les conditions d'élevage du bétail, de leur transport, ni de l'abattage.
Je suis bien évidemment de TOUS les combats pour améliorer la vie des animaux ; de TOUS les animaux, et en ce qui concerne ces élevages de l'enfer, il faut les fermer IMMEDIATEMENT, SANS CONCESSION ; brandir le chômage des éleveurs n'est pas un argument, surtout en ce moment où les usines ferment, sont bradées, les commerces et artisans trop taxés, déposent le bilan dans l'indifférence générale ou la "com" électorale !!!!!

wettlé | jeudi 04 août 2016

Je partage complètement ce qui est dit dans ce beau texte dédié aux animaux à leurs considérations en tant que personnes animales et donc êtres vivants sensibles intelligents et j'en passe... tellement ils sont captivants, déroutants passionnants et émouvants dans leurs vies. Je suis végétarienne de naissance par grand respect, immense compassion et amour envers les animaux et je leur voue une profonde et importante admiration, végan depuis et heureuse de l'être car en parfaite osmose, harmonie et compassion envers tous les animaux. Je confirme et adhère totalement à ce que décrit et dénonce One voice en précisant que l'on n'a pas besoin de tuer d'autres êtres pour nous nourrir, mais aussi que lorsque l'on aime les animaux et bien il me parait évident et logique que l'on ne les mangent pas ! Je ne comprends pas comment les adeptes de viande peuvent "bichonner, chérir et adorer" leurs chiens ou chats, alors qu'ils restent insensibles et indifférents devant la détresse, devant la souffrance intolérable et inacceptable de tous les autres animaux de ferme, rien que "pour quelques minutes de plaisir" alors que la souffrance, la maltraitance et barbarie elles, sont sur la durée et au quotidien pour tous ces pauvres animaux....
Tous ces élevages ne sont que des camps de concentration pour animaux et les abattoirs, l'enfer et le calvaire de la honte !
Il est temps de mettre fin au spécisme car ce n'est plus recevable et plus crédible pour toutes personnes évoluées et informées.
Etre "végan" signifie avant tout le RESPECT DE LA VIE LE RESPECT DE TOUTE VIE ANIMALE ET LE REFUS DE TOUTE FORME D'EXPLOITATION QUELLE QU'ELLE SOIT DES ANIMAUX QUI NE SONT PAS SUR TERRE "au service de l'humain" mais pour VIVRE LIBRE RECONNU ET RESPECTE tout comme l'humain lui même.