Tangues : contre les animaux et la justice, petits arrangements entre la préfecture et les chasseurs

Tangues : contre les animaux et la justice, petits arrangements entre la préfecture et les chasseurs

Chasse
15.02.2024
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À peine suspendue, la chasse aux tangues sera-t-elle réautorisée par le préfet ? Un pied de nez aux animaux et à la justice !

Chaque année, entre cinquante et cent mille tangues sont chassés à La Réunion. Alors que le tribunal administratif de Saint-Denis a suspendu en urgence ce massacre annoncé avant même son ouverture, un nouvel arrêté devrait être adopté pour l’autoriser malgré tout. Au mépris des animaux s’ajoute donc le mépris de la justice. Et pour cause, il semblerait que ce ne soit pas le préfet, mais les chasseurs eux-mêmes qui aient tenu la plume… One Voice appelle à la mobilisation pour s’opposer au massacre et à ces méthodes !

Mise à jour du 21/02/2024

Après avoir lancé la consultation du public pour un nouveau projet d’arrêté autorisant la chasse des tangues, la préfecture l’a clôturée prématurément. Mais la collusion entre le préfet et les chasseurs est totale et, désormais, assumée : les auteurs du projet d’arrêté et de la note de présentation sont toujours… la directrice de la fédération des chasseurs et son avocat !

Seule différence, et de taille : si ce nouvel arrêté est adopté, les tangues pourront être tués tous les jours de la semaine, au lieu de trois auparavant. Pour dire non à ces méthodes et à l’extension du nombre de jours de chasse, participez à la consultation !

L’arrêté suspendu, des milliers de tangues sauvés

Déjà victimes d’un braconnage de grande ampleur, les tangues sont tués pendant plusieurs mois chaque année. Alors que leurs petits viennent de naître et sont encore dans les terriers, les chasseurs jettent leurs chiens à leurs trousses. Ceux d’entre eux qui ne meurent pas directement sont ramassés et tués plus tard. Un triste sort qui n’est pas sans rappeler celui que subissent les blaireaux et les renards dans le cadre de la vénerie sous terre dans l’Hexagone.

Parce que la tradition ne justifiera jamais la violence infligée aux animaux, nous sommes pleinement mobilisés, partout où des animaux sont ciblés en son nom. En décembre 2023, le tribunal administratif de Saint-Denis nous donnait déjà raison et annulait a posteriori l’arrêté de 2022. Le 12 février, il a confirmé sa position : la procédure d’adoption de l’arrêté pour 2024 était plus que douteuse, et l’utilisation des chiens met directement en danger les petits. Un soulagement pour ces animaux et leurs défenseurs, sur l’île et partout ailleurs.

Jamais mieux servi que par soi-même : à La Réunion, les chasseurs écrivent eux-mêmes la réglementation !

Mais le répit sera de courte durée. Le 12 février, un nouveau projet d’arrêté était déjà en ligne sur le site de la préfecture. Double stupéfaction à la lecture des documents joints : le projet d’arrêté et sa note de présentation n’auraient pas été rédigés par les services de l’État, censés être garants de l’intérêt général, mais par… la directrice de la fédération départementale des chasseurs et son avocat ! Nous avons immédiatement fait constater ces informations par huissier et contesterons par tous les moyens cette nouvelle décision.

Une manière éhontée pour le préfet de permettre le massacre de ces animaux et faire taire la voix de toutes les Réunionnaises et tous les Réunionnais qui s’opposent à ces pratiques. Vous aussi, faites connaître votre mécontentement en participant à la consultation du public !

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