La Réunion : le tribunal condamne le déterrage des tangues… et la collusion État-chasseurs La Réunion : le tribunal condamne le déterrage des tangues… et la collusion État-chasseurs

La Réunion : le tribunal condamne le déterrage des tangues… et la collusion État-chasseurs

Animaux sauvages
19.11.2025
La Réunion
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Depuis plusieurs années, nous contestons la chasse aux tangues à La Réunion. Comme les blaireaux, des milliers d’entre eux sont victimes du déterrage tous les ans. Malgré le soutien total de la préfecture à cette pratique et les tentatives habituelles pour contourner la justice, le tribunal administratif de La Réunion vient de nous donner raison sur toute la ligne en annulant les deux arrêtés qui autorisaient les mises à mort de février à avril 2024. Une victoire pour les animaux et une sanction sévère pour le préfet, qui avait laissé les chasseurs tenir la plume de ses arrêtés.

Des victoires à répétition et un préfet qui s’acharne

Rien n’est épargné aux tangues, ces animaux méconnus appartenant à une espèce singulière dont l’apparence rappelle celle des hérissons. Alors qu’ils sont déjà victimes d’un braconnage intensif, chaque année, près de 100 000 d’entre eux sont déterrés avant d’être tués. Et ce alors même que, à cette période, des petits encore dépendants de leurs parents sont présents en nombre.

En février 2024, nous obtenions la suspension en urgence du déterrage, autorisé par le préfet du 17 février au 14 avril. Malgré cette décision, les autorités avaient cédé à la pression intense des chasseurs. Quelques jours plus tard, un nouvel arrêté était adopté pour permettre des mises à mort jusqu’au 14 avril… avec encore plus de jours de déterrage, pour compenser l’effet de la précédente décision. Une stratégie clairement destinée à contourner la justice.

Petits arrangements entre État et chasseurs pour tuer des tangues : c’est non !

Nous avions également révélé que l’arrêté et la note de présentation destinée à présenter au public des informations objectives sur les tangues avaient été rédigés, non pas par les services de la préfecture… mais par la directrice de la fédération départementale des chasseurs et son avocat ! Une collusion totale et inacceptable que nous avions fait constater par huissier.

Pour la deuxième fois, le tribunal affirme que les arrêtés étaient illégaux. À l’image de la vénerie sous terre des blaireaux, le déterrage à l’aveugle des tangues met directement en danger les petits, dont la mise à mort est pourtant interdite. Les juges sanctionnent également les multiples négligences de la préfecture dans la procédure d’adoption de l’arrêté, et rappellent de manière formelle aux préfets qu’ils ne peuvent en aucun cas déléguer leurs missions aux chasseurs eux-mêmes !

À La Réunion comme ailleurs, des milliers de citoyens s’opposent à ces méthodes archaïques qui causent stress, souffrance et mort à des animaux qui n’aspirent qu’à vivre en paix. Nous ne céderons rien ! Pour en finir avec cette pratique mortifère, signez notre pétition pour une réforme radicale de la chasse.

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