Biches, cerfs, chevreuils : les massacrer au nom des forêts Biches, cerfs, chevreuils : les massacrer au nom des forêts

Biches, cerfs, chevreuils : les massacrer au nom des forêts

Animaux sauvages
05.11.2025
France
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Augmenter les abattages de biches, de cerfs et de chevreuils, autoriser leur chasse en toute saison, alléger les quotas et les sanctions pour les chasseurs… La stratégie proposée par l’administration pour soi-disant protéger les forêts gérées par l’Office nationale des forêts (ONF) consiste à sacrifier la vie des animaux sauvages. One Voice dénonce cette fausse solution qui vise uniquement à combler les appétits des porteurs de fusil et des industriels du bois. À rebours de toute éthique comme logique écologique.

Tuer pour préserver le vivant : telle est la proposition démente du nouveau rapport publié conjointement par de hauts-fonctionnaires du ministère de la Transition écologique et de l’agriculture. Cibles privilégiées des chasses à courre, persécutés pendant des périodes de chasse prolongées et victimes récurrentes des battues administratives, les cerfs, les biches et les chevreuils sont déjà traqués de toutes parts. Aujourd’hui, ils sont carrément menacés d’extermination : le gouvernement et l’ONF plaident ensemble pour « un choc de régulation des ongulés sauvages ». Un euphémisme pour autoriser la hausse des tueries et l’allégement des sanctions contre les chasseurs qui ne respectent pas les quotas en vigueur. Le rapport va encore plus loin et propose même de classer les cerfs et les chevreuils comme « Espèces Susceptibles d’Occasionner des Dégâts » (ESOD). Si tel était le cas, ils pourraient être abattus toute l’année et par tous les moyens, fusils et pièges.

Une nouvelle offensive contre les animaux

Alors même que, dans un autre rapport, l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) recommande expressément de supprimer le groupe 2 des ESOD et que le Conseil d’État vient d’annuler une partie de ce classement, l’administration cible une fois encore ce qu’il reste de faune sauvage.

Déjà pointé du doigt par l’Union européenne pour son inaction dans la protection de l’environnement, le gouvernement ne doit pas céder une fois de plus aux intérêts cynégétiques et financiers des uns ou des autres. Car outre la soumission aux chasseurs, l’enjeu n’est pas tant de protéger la nature que la lucrative « ressource » en bois, menacée par les sécheresses et les incendies.

Pétri d’incohérences, le rapport mentionne l’augmentation du nombre de cervidés. Or ces êtres sont pourtant fort utiles à la régénération des forêts car ils transportent les graines. Dans le même temps, les loups, qui jouent une partition déterminante dans la régulation naturelle, sont eux aussi de plus en plus persécutés, puisque leur statut de protection a été revu à la baisse.

Alors que veut-on ? Des forêts vidées de leurs animaux ? Face à cet acharnement insensé, nous sommes aux côtés de ces derniers, défendant une autre approche que celle de la mitraille. D’autant que des alternatives pacifiques existent : plantations d’arbres fruitiers, création de prairies, de lisières ou encore de zones de canopées fermées pour favoriser la pousse des arbres…

Pour stopper cette hécatombe, One Voice interpelle le ministère de la Transition écologique pour réclamer l’abandon pur et simple de ce projet mortifère, et la disparition du statut inique des ESOD !

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