Chèvres férales : la justice tranche, les préfets s’acharnent Chèvres férales : la justice tranche, les préfets s’acharnent

Chèvres férales : la justice tranche, les préfets s’acharnent

Animaux familiers
24.06.2025
Savoie
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Quelques chèvres échappent à la surveillance de leur propriétaire et divaguent dans les hauteurs ? Pour les préfets, la solution est toute trouvée : les faire abattre sans délai par des chasseurs assermentés. Bien entendu, les propriétaires, identifiés, ne sont pas inquiétés. En Haute-Savoie, nous avons obtenu la suspension en urgence de l’arrêté par le tribunal. C’est maintenant en Savoie que nous attaquons un nouvel ordre de battue avec notre partenaire l’AJAS, et demandons au préfet de retirer immédiatement son arrêté. 

L’abattage de chèvres divagantes, nouveau sport régional ?

Ce déferlement de violence a une explication : ces quelques individus représenteraient un danger « grave et immédiat » pour les humains, à cause de potentielles attaques ou accidents de la route… Et ce alors que, selon la préfecture elle-même, ils évoluent loin de tout, dans des zones difficilement accessibles. Quant à la protection des bouquetins, rappelons que la préfecture de Haute-Savoie en fait déjà abattre chaque année pour rassurer les producteurs de reblochon et autres fromages…

Bref, une fois de plus, les autorités succombent à la logique des chasseurs : un problème, une solution, tuer des animaux. Comment croire qu’en 2025, il serait absolument impossible de les capturer ? La réalité est claire : pour les autorités, leur vie ne vaut pas la peine de chercher des alternatives qui, pourtant, existent. Alors elles choisissent la facilité, une fois de plus. 

Derrière la brutalité de l’État, l’indifférence des propriétaires

En Savoie comme dans le département voisin, les propriétaires sont clairement identifiés. Mais ne veulent pas agir. Plutôt que de le leur imposer, les préfets se tournent alors machinalement vers les lieutenants de louveterie, ces chasseurs dont la fonction consiste à tuer des animaux qui, bien souvent, ne posent aucun problème

Il est grand temps de mettre un terme à ces arrêtés ordonnant l’abattage d’animaux domestiques dont le seul tort est de vivre. Avec l’AJAS, nous attaquons l’arrêté du préfet de Haute-Savoie devant le tribunal administratif de Grenoble. 

Voici ce que vous pouvez demander à la préfète de Savoie en lui adressant un courrier : 

« Madame la Préfète,

L’abattage des chèvres échappées à leurs propriétaires n’est pas la solution.

Ces animaux ne présentent aucun risque grave et imminent pour la sécurité publique.

Le 5 juin 2025, le tribunal administratif de Grenoble a suspendu un arrêté similaire du préfet de Haute-Savoie. La juge des référés y a reconnu qu’aucun intérêt public ne s’opposait à la suspension de l’arrêté, manifestement illégal.

Enfin, il est évident que des solutions alternatives à l’abattage existent, notamment la capture. Il n’est pas acceptable que les propriétaires des chèvres, qui sont connus, échappent à leur responsabilité au seul motif qu’ils ne souhaitent pas intervenir. Il est temps d’abandonner le réflexe consistant à faire tuer des animaux au moindre problème !

Par la présente, je vous demande donc, Madame la Préfète, de bien vouloir retirer votre arrêté.

Je vous prie d’agréer mes sincères de croire en l’assurance de mes respectueuses salutations. »

Adresse : Préfecture de la Savoie, Château de ducs de Savoie Accueil général, Pl. Caffe, 73000 Chambéry

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