Blaireaux dans l’Eure : face aux associations, le préfet renonce aux battues administratives Blaireaux dans l’Eure : face aux associations, le préfet renonce aux battues administratives

Blaireaux dans l’Eure : face aux associations, le préfet renonce aux battues administratives

24.04.2025
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Les blaireaux de l’Eure auront un peu de répit. Le 12 mars, le préfet ordonnait des battues administratives jusqu’au 31 mai sur le territoire de quatre communes. La raison invoquée ? De prétendues atteintes à la sécurité publique qui, comme toujours, n’étaient pas démontrées. L’ASPAS, AVES, FNE Normandie et One Voice ont immédiatement saisi le tribunal administratif de Rouen pour obtenir la suspension des opérations. Coup de théâtre : avant même l’audience, le préfet a finalement abrogé son arrêté ! Une victoire par forfait, à quelques semaines de l’ouverture des périodes complémentaires de vénerie sous terre.

« Pas vu, pas pris » : la nouvelle stratégie des préfectures contre les blaireaux ?

L’arrêté autorisait les lieutenants de louveterie à pourchasser les blaireaux des communes d’Étrépagny, Le Thil, Saussay-la-Campagne et Mesnil-Verclives de jour comme de nuit, et les abattre par tous les moyens. Ce en pleine période de naissances, alors que les petits commencent à peine à sortir des terriers. Leurs mères tuées, les blaireautins encore dépendants auraient été livrés à eux-mêmes et auraient fini par mourir quelques jours plus tard.

Ils étaient cette fois-ci accusés de représenter un danger pour une voie ferrée… partiellement fermée depuis 2003 ! Bien entendu et comme toujours, pas l’ombre d’une preuve. En 2024 déjà, nous obtenions la suspension dans le département de la période complémentaire de vénerie sous terre, la préfecture n’ayant pas pu prouver les pseudo-dégâts dont elle accusait les blaireaux. 

L’abrogation de l’arrêté à quelques jours de l’audience est une preuve inquiétante de la stratégie des préfectures : adopter des arrêtés qu’elles savent illégaux, en espérant que nous ne les repérions pas. 

A la veille des périodes complémentaires de déterrage, mobilisation générale pour les blaireaux !

En 2023 et 2024, nous obtenions des victoires historiques contre le déterrage au printemps et en été. Décision après décision, les juges l’affirment : tant qu’ils n’ont pas atteint la maturité sexuelle, les blaireaux sont des petits protégés par la loi. Or, le déterrage les met directement en danger. Et le combat paye : alors qu’en 2020, 72 départements autorisaient cette pratique dès le 15 mai, ils n’étaient plus que 19 en 2024 ! 

Pourtant, l’acharnement des chasseurs et des préfets perdure. Cette année encore, dans plusieurs départements, les autorités s’apprêtent à autoriser ce loisir cruel dès le 15 mai. Ils nous trouveront sur leur chemin pour porter la voix de ces architectes des sous-sols qui n’aspirent qu’à vivre en paix.

Nos quatre associations demandent désormais au tribunal administratif de Rouen de confirmer l’illégalité de cet arrêté, et d’envoyer un message clair aux préfets. En attendant, signez nos pétitions pour l’interdiction du déterrage et pour une réforme radicale de la chasse.

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