Loups

Étant des prédateurs et des régulateurs naturels des populations sauvages, les loups représentent en réalité une concurrence pour les chasseurs. Pour les éleveurs, dont le secteur est en crise, ils incarnent le coupable idéal. Mieux vaut accuser les loups que les chiens errants, car ils reçoivent alors un dédommagement en cas d’attaque. Par ailleurs, 85 % du salaire des bergers sont subventionnés là où les loups sont présents. Autant de raisons de continuer à faire croire qu’ils constituent une menace pour le nombre dérisoire de brebis qu’ils prélèvent réellement.

Les tirs létaux : une stratégie absurde et criminelle

Des centaines de milliers d’ovins décèdent chaque année du fait de maladies, de la foudre ou de décrochements en montagne, sans compter ceux, bien sûr, envoyés à la boucherie. Comment comprendre, alors, que la prédation d’un nombre dérisoire de moutons par les loups puisse justifier leur extermination ? Les arrêtés pris pour autoriser les tirs ne reposent pas sur une réalité biologique. Aucune étude scientifique n’a montré que les tirs létaux diminuaient l’impact des loups dans les zones de présence. En réalité, c’est même plutôt le contraire : la meute, déstabilisée, souvent éclate, ce qui contribue à la dispersion des individus… Poursuivre les persécutions n’est pourtant pas une solution pour cohabiter avec les loups. C’est un non-sens que refusent nos voisins, comme la Belgique : la Wallonie s’est même dotée en 2020 d’un « Plan pour une cohabitation harmonieuse avec le Loup », afin de favoriser son retour et la protection de l’espèce ! En Italie et en Espagne, même constat : pas de tirs létaux, alors même que les loups y sont bien plus nombreux qu’en France.

Le grand méchant loup n’existe que dans les contes

Les loups sont extrêmement intelligents, aussi curieux que discrets. Leur vie sociale est complexe. Les couples se forment pour la vie et ne sont pas avares de tendresse. Les loups d’une meute communiquent entre eux de multiples façons, mais la plus connue est le hurlement. C’est un chant organisé et ritualisé, où chacun sait quand s’exprimer, et qui sert notamment à réinstaurer le calme. Quand un individu quitte la meute, il est accompagné par des hurlements d’autant plus intenses qu’il était important, et dont les plus forts sont émis par ceux dont il était le plus proche… Pour certains scientifiques, ces chants se déclinent comme des dialectes. Ils comparent même leurs vocalisations à celles des dauphins… Nous sommes bien loin de la bête noire et effrayante à laquelle certains voudraient nous faire croire. Les attaques de loups sur des humains sont rarissimes et le plus souvent le fait d’animaux enragés. La rage ne circulant plus en France, la présence des loups n’est pas un danger pour l’humain !