Affaire Mandral: l’éleveur-chasseur enfin condamné
Après des années d’investigations, de signalements, d’actions en justice et de saisies, le procès de l’éleveur-chasseur Richard Mandral s’est tenu au tribunal judiciaire de Limoges le 29 novembre dernier. Nous y étions pour porter la voix de tous les chiens qu’il a exploités pour la chasse, les parquant dans des conditions indignes, et avons été en partie entendus. Le 13 décembre, il a été condamné à 4 mois d’emprisonnement sous surveillance électronique et à une amende, sans possibilité que les chiens qui ont été saisis lui soient rendus.
C’est en 2019 que nous avons découvert les mauvais traitements infligés par Richard Mandral aux chiens « de chasse » qu’il maintenait enfermés en surnombre. Ne leur apportant aucune attention, il les laissait patauger dans la boue et se nourrir des dépouilles de leurs congénères n’ayant pas survécu à ces conditions innommables. Nous nous sommes immédiatement mobilisés pour eux, remuant ciel et terre pour les mettre en sécurité. Enquêtes à répétition, appels aux autorités, plaintes et procédure d’urgence… Notre détermination et les preuves que nous n’avons cessé de fournir se sont constamment heurtées à l’immobilisme de la préfecture de Dordogne quand celle-ci ne nous mettait pas sciemment des bâtons dans les roues, peu préoccupée par ceux qui n’étaient à ses yeux que des chiens « de chasse ». Qu’importe, notre ténacité a fini par payer: en 2020, nous avons sauvé 16 chiens de cet enfer, puis près de 70 autres en 2024, alors que leur tortionnaire avait déplacé ses activités en Haute-Vienne pour tenter d’échapper aux procédures enclenchées contre lui.
Richard Mandral va devoir répondre de ses actes
Le 29 novembre dernier, nous étions au tribunal judiciaire de Limoges pour que justice soit faite, enfin, pour les dizaines de chiens passés entre les griffes de cet individu. Devant les juges, il n’a cessé de chercher à minimiser sa responsabilité, osant affirmer qu’il aimait ses animaux. À l’écouter, il n’aurait rien à voir avec les morts, les maladies et les souffrances omniprésentes dans ses élevages. La seule fautive serait selon lui… la SPA locale, coupable de n’avoir pu recueillir tous ses animaux. Alors que lui-même les laissait se reproduire à l’infini sans sourciller… De qui se moque-t-on?
Ni la présidente, ni le procureur ne se sont laissé berner. Nos images ne laissent place à aucun doute: Richard Mandral est maltraitant. Vendredi 13 décembre, il a été reconnu coupable et condamné à 4 mois d’emprisonnement sous surveillance électronique, à une amende, à l’indemnisation des parties civiles ainsi qu’à la confiscation définitive des chiens saisis. Une victoire qui reste incomplète, le tribunal ayant choisi de requalifier les faits de mauvais traitements en contravention, échouant à prononcer l’interdiction de détenir des animaux que nous attendions. L’éleveur va donc pouvoir garder ceux qu’il détient encore, avec tous les risques que cela implique. Nous nous tenons prêts à reprendre les procédures s’il avait la mauvaise idée de remettre le couvert. Un message fort qui s’adresse à tous les chasseurs qui considèrent leurs chiens comme de simples outils tout juste bons à être remisés « au placard » après utilisation.
Signez notre pétition pour que l’impunité des bourreaux des chiens dits « de chasse » cesse et pour que ces derniers bénéficient des bons traitements qu’ils méritent. À l’image des quelque 70 chiens que nous avons sauvés en mars et qui découvrent aujourd’hui la douceur de la vie dans des foyers aimants où ils sont abrités, au chaud et nourris à leur faim. Enfin.