Des chiennes battues sur le point d’être restituées à leur tortionnaire, ou quand les autorités n’ont que faire des animaux
Gard, 29 mai 2024. La SPA de Nîmes se voit confier la garde de Pepa, 7 mois, et Kailye, 7 ans. Les deux staffies ont été retirées à leur détenteur quelques heures plus tôt, du fait de lourdes maltraitances filmées la veille. Une plainte est déposée dans la foulée. Pourtant, aujourd’hui, la gendarmerie de Calvisson exige que la SPA de Nîmes les restitue, alors même qu’une enquête est en cours. Nous déposons plainte à notre tour et exhortons la justice à confisquer les chiennes définitivement.
C’est la vidéo enregistrée par un voisin qui a permis de sauver Pepa, victime d’un déchaînement de violence en mai dernier. Alertée, la police s’est rendue sur place et a retiré du domicile deux chiennes terrorisées pour les mettre en sécurité à la SPA de Nîmes.
Sur place, l’auteur des faits explique qu’il ne s’agit pas là de maltraitance, mais d’une « correction », car Pepa a grignoté les fils électriques du portail. Rien ne justifie de tels actes à l’encontre d’un animal, encore moins sous couvert d’apprentissage.
Emmenées chez le vétérinaire, les blessures physiques sont heureusement mineures, mais le traumatisme psychologique est immense. Les deux chiennes sont très craintives, en particulier vis-à-vis des hommes. Depuis plus d’un mois, Pepa et Kailye sont soignées et choyées par les agents du refuge et reprennent doucement confiance.
Mais aujourd’hui, surprise : un appel de la gendarmerie de Calvisson à la SPA indique qu’elles doivent être rendues. Elles appartiennent en réalité à la compagne du mis en cause, qui vit avec lui. Peu importe pour les autorités de savoir que les deux victimes canines vont réintégrer la même maison que leur bourreau. Si vous en doutiez, voici une fois encore la preuve que les animaux sont traités comme des objets : le droit de propriété prime sur leur protection. Certes, cette femme n’est pas l’auteure des coups, et, oui, les animaux sont identifiés à son nom, mais comment peut-on accepter de les renvoyer au domicile où réside l’homme qui les tyrannise tant que l’affaire n’a pas été jugée ?
Pour Pepa et Kailye, nous déposons plainte. Nous demandons leur confiscation définitive afin qu’elles ne connaissent plus jamais les coups. Signez notre pétition pour que nos compagnons bénéficient enfin d’une protection pénale effective.
Le bourreau de Pepa et Kailye a été reconnu coupable des violences qu’il a exercées contre elles !
Le juge ne s’est pas laissé berner par sa défense qui consistait à dire qu’il ne s’agissait pas de maltraitance, évoquant cyniquement une punition sous couvert d’éducation.
Il a été condamné à une peine d’amende de sept cents euros (il en encourait sept cent cinquante).
Mais plus important qu’une amende, la confiscation définitive de Pepa et Kailye a été prononcée : elles sont sauvées et ne retourneront pas dans le foyer violent. Elles vont désormais pouvoir être adoptées par une famille digne de ce nom.
Il a également été ordonné la confiscation de tous les autres animaux du coupable, et une interdiction de détention d’animaux pour une durée de trois ans.
Une victoire et un soulagement quand on sait qu’il y a quelques semaines, il avait été envisagé de restituer les deux chiennes à cet homme sans se soucier de leur sort. Notre mobilisation a été entendue.
L’affaire a été mise en délibéré au 1er octobre prochain.
Le procès du bourreau de Pepa aura lieu ce mardi 3 septembre à 14 h 00 au tribunal de police de Nîmes.
Les faits, qui avaient au départ été qualifiés d’actes de cruauté, ont finalement été requalifiés en « mauvais traitements », malgré la violence extrême visible sur les images. Le mis en cause encourt donc une simple amende d’un montant maximum de 750 euros (contre trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour les actes de cruauté et sévices graves…). Nous serons présents à l’audience et ferons notre maximum pour que Kaylie et Pepa soient définitivement confiées à la SPA de Nîmes et ne réintègrent pas le domicile de cet homme violent.