Nouvel aperçu d’une cruauté étatique : en neuf jours, 586'558 animaux, un quart du nombre annuel officiel, deviennent des « outils » dans les labos
Le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche continue inlassablement d’approuver des projets imposant souffrance et mort à des animaux. Un quart du nombre annuel d’animaux utilisés a été dépassé en seulement neuf jours.
Avec près de 75 % de Français défavorables à l’expérimentation animale et le soutien de nos représentants politiques, nous continuons de demander la transparence ainsi que le recours aux méthodes alternatives et le financement de la recherche qui leur est consacrée ! Engagez-vous avec nous: écrivez !
Le MESR a récemment déclaré que 2 158 058 utilisations d’animaux ont été faites en 2022. Ce chiffre est trompeur car il ne prend en compte que les premières utilisations d’un animal. En réalité, il y a donc bien plus d’expérimentations effectuées dans l’année. Le destin de 586558 animaux a ainsi été scellé en quelques jours, du 23 au 31 mai : 537266 souris, 480 singes, 91 chiens, 80 chats, 752 hamsters, 12477 rats, 5700 lézards, 13823 poissons, 7360 grenouilles, 1094 cochons, 1653 lapins, 70 moutons, 60 vaches, 5102 poules et 550 autres rongeurs (certains projets ne prennent pas la peine de préciser l’espèce)… Quasiment tous seront ensuite euthanasiés. C’est l’épouvantable réalité des laboratoires français!
Nous mettons en lumière une sélection représentative mais non exhaustive de ce qui est approuvé tous les jours par nos institutions…
Des centaines de singes :
- 34 ouistitis seront soumis à des douleurs sévères avec plusieurs chirurgies lourdes, des anesthésies hebdomadaires, et endureront inflammations, infections, difficultés respiratoires, tremblements, abcès ou encore œdèmes cérébraux afin « de mieux comprendre la manière dont le cerveau intègre et représente l’information visuelle »… Lorsqu’ils ne seront plus utiles, ils seront mis à mort pour prélèvement et dissection afin d’analyser leur cerveau;
- 22 babouins seront utilisés dans des études de toxicité sur des anticorps : ils subiront plusieurs anesthésies et ponctions pour finir euthanasiés afin de prélever leurs organes;
- des centaines de ouistitis et macaques seront victimes de sédations pour subir de multiples prélèvements.
Les chiens :
Des chiens seront aussi exploités pour l’essai de médicaments et endureront des douleurs liées à l’injection ainsi que de potentielles complications telles qu’hypotension artérielle ou arythmies.
Les grenouilles :
Des milliers de têtards de xénope seront utilisés pour tester des composés pharmacologiques et soumis à des toxicités pouvant entraîner la mort, de potentielles paralysies ainsi que du stress et des douleurs. Les poissons ne sont pas en reste puisque plusieurs centaines d’entre eux ont été victimes d’un essai visant à déterminer la toxicité aiguë d’une substance chimique. La gravité du projet est classée sévère.
Les lapins :
Ils font également partie des victimes de cette semaine… L’un des projets nous a particulièrement marqués: si le lapin ne réussit pas les tests d’entrée à l’essai, il est automatiquement tué. Dans le cadre d’un autre projet, 1155 lapins subiront tous une chirurgie où une substance sera administrée dans l’œil pour ensuite endurer une série d’examens douloureux avec inflammations des tissus oculaires ou encore décollements de la rétine. Ils seront évidemment tous euthanasiés à la fin des procédures.
Les petits herbivores :
Enfin, les rongeurs sont, encore et toujours, les plus grandes victimes de l’expérimentation animale. Ils représentent environ 94 % de l’ensemble des animaux testés pendant cette période, soit 551045 petits herbivores. En voilà quelques illustrations :
- Pour trouver des moyens d’accélérer la cicatrisation et traiter certaines affections cutanées, 1200 souris et 1200 rats subiront des greffes de cellules ou de tissus aboutissant à des douleurs de gravité sévère et à l’euthanasie.
- Pour prévenir le développement de l’obésité, 3360 souris seront mises en cage individuelle pendant 26 semaines et subiront de nombreuses injections, des examens ainsi que des prélèvements. Ce projet est de gravité sévère et débouche sur l’euthanasie de l’ensemble des cobayes.
- Afin de comprendre les mécanismes à l’origine des crises d’épilepsie, 1714 souris modifiées génétiquement, « les modèles murins d’épilepsie », présentent ainsi des crises d’épilepsie spontanées plusieurs fois par jour, avec un risque de mort et d’hypothermie. Elles subissent également l’implantation d’électrodes, des tests acoustiques et le test de la piscine de Morris. Ainsi, avant d’être euthanasiées, elles souffrent de douleurs de gravité sévère.
- Un projet de production de souris : 300000 souris seront soumises à des prélèvements. Si elles présentent les caractères génétiques voulus, elles seront utilisées dans d’autres projets. Sinon, elles seront euthanasiées.
- Pour comprendre davantage la régénération musculaire, 390 souris seront soumises à des greffes musculaires humaines ou de muscles 3D générés par des cellules humaines. Après avoir enduré inflammations, douleurs, hypothermie, hypotension ou encore hypoxie, elles seront toutes euthanasiées.
- Induction de la colite à 600 souris qui subiront des douleurs de gravité sévère en raison d’une inflammation intestinale entraînant un mal-être général, de la diarrhée et une cachexie. Elles seront toutes tuées.
- Des injections d’une molécule inflammatoire seront réalisées sur 3508 souriceaux qui subiront ensuite de multiples chocs électriques dans le cadre de tests comportementaux et une injection intracrânienne d’un produit créant une lésion du cerveau. Les douleurs sont de gravité sévère et l’ensemble de ces petits animaux seront euthanasiés pour prélever leurs cerveaux.
- D’autres chocs électriques seront également infligés à 210 rats et cela à plusieurs reprises après leur avoir fait subir plusieurs injections d’une molécule pouvant entraîner leur mort. Ils seront tous mis à mort.
- Une bactérie responsable de certaines infections nosocomiales est injectée à 560 souris qui endureront des douleurs terribles de gravité sévère.
- 150000 souris subiront des biopsies et des mutations génétiques pouvant entraîner des douleurs, des difficultés à se déplacer et, pour certaines, la mort. Les animaux seront soit tués car non utilisables, soit gardés en vie pour renouveler les reproducteurs des élevages ou encore être exploités dans d’autres projets.
- Induction de la sclérose latérale amyotrophique à 596 souris qui subiront des douleurs de gravité sévère avec une atrophie musculaire, des troubles de la marche, une perte de poids ou encore du stress en raison de manipulations et de tests comportementaux.
- Injection de cellules tumorales et de divers composés : 6000 souris subiront des douleurs importantes de gravité sévère, une mobilité réduite et une perte de poids avant d’être euthanasiées.
- Dans le cadre de recherches sur l’autisme, 6950 souris subiront de nombreux prélèvements et l’implantation soit d’un cadre métallique à la surface du crâne, soit d’électrodes intracérébrales et intramusculaires, soit d’une fibre optique intracérébrale. Elles seront ensuite soumises à des tests comportementaux dont la nage forcée que nous décrions depuis de nombreuses années. L’ensemble des souris sera mis à mort afin de prélever leur cerveau.
Nous exigeons que les laboratoires utilisent systématiquement les méthodes alternatives comme la loi l’exige, et que les professionnels se forment aux tests sans animaux. Aussi demandons-nous à nos représentants politiques d’allouer un réel financement à la recherche consacrée à ces méthodes. Une volonté politique forte traduite en actes est nécessaire pour surmonter l’immobilisme et adopter enfin une approche novatrice !
Pour mettre fin à ces méthodes cruelles vouant des millions d’êtres sentients chaque année à la souffrance et à la mort, demandez avec nous la fin de l’expérimentation animale grâce à un changement éthique traduit en actes. Vous aussi, écrivez à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche : téléchargez le courrier-type.
Photo générée à l’aide de l’IA