Les dauphins meurent... Pour la justice : circulez, il n'y a rien à voir!
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a, le 24 novembre, fait droit à la demande du parc Planète Sauvage, et condamné One Voice au paiement de 1 000 euros.
Le TGI annule également l’ordonnance de justice ayant autorisé l’association à constater, par huissier, les conditions de détention des dauphins dans ce parc… qui vient pourtant d’enregistrer
le décès du jeune Aïcko!
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Nantes a, le 24 novembre, fait droit à la demande du parc Planète Sauvage, et condamné One Voice au paiement de 1 000 euros. Le TGI annule également l’ordonnance de justice ayant autorisé l’association à constater, par huissier, les conditions de détention des dauphins dans ce parc… qui vient pourtant d’enregistrer le décès du jeune Aïcko !
Pour fonder sa décision, le juge s’est appuyé sur le rapport établi par la Direction départementale de la protection des populations de Loire-Atlantique (DDPP), suivant une visite au parc zoologique de Port-Saint-Père en février 2016, indiquant que « l’état sanitaire des animaux et leurs conditions de détention sont conformes à la réglementation en vigueur, aucun danger n’ayant été relevé pour les dauphins ». Le juge a également dénié le caractère d’urgence de la demande d’ordonnance judiciaire, obtenue par One Voice, afin d’effectuer, cet été, un procès-verbal d’huissier sur les conditions de vie et de santé des huit dauphins du parc.
Muriel Arnal, présidente de One Voice, qui ce 24 novembre était reçue au ministère de l’Environnement pour plaider la fermeture des delphinariums en France, commente la décision : « Ce jugement pourrait se comprendre si le jeune dauphin Aïcko, transfuge du parc Astérix début 2015, n’était pas mort à Port-Saint- Père le 6 novembre. Nous avons fait notre travail de lanceur d’alerte, avec deux rapports successifs produits cette année par d’éminents biologistes marins (les Dres Naomi Rose et Ingrid Visser) afin de souligner les dysfonctionnements du parc, et avec cette action en justice pour obtenir un procès-verbal d’huissier. Une telle décision masque une réalité qui pèse désormais sur le devenir d’autres dauphins de Planète Sauvage, notamment le demi-frère d’Aïcko, le jeune Galéo. Combien de décès faudra-t-il enregistrer avant d’agir ? »
L’association ne baisse pas les bras, loin de là : la Commission d’accès aux documents administratifs, la CADA, a rendu, le 3 novembre 2016, un avis favorable à la demande de One Voice estimant que le refus de la DDPP de communiquer une copie du rapport de contrôle relatif au delphinarium de Planète Sauvage n’était pas justifié. One Voice a donc réitéré sa demande de copie du rapport de contrôle auprès de la DDPP et reste déterminée à faire toute la lumière sur les causes du décès d’Aïcko et à mettre hors de danger les autres dauphins du parc.
Pour Muriel Arnal : « Le rapport de la DDPP, donnant quitus au parc sur sa conformité à la réglementation ne peut avoir omis de relever l’absence d’ombrage des bassins, ainsi que la présence d’algues, critères qui à eux seuls ne devraient pas autoriser une telle conclusion. De plus, depuis le passage de la DDPP, Planète Sauvage a enregistré la naissance de deux delphineaux. Les conditions de détention et la coexistence entre cétacés n’ont donc plus rien à voir puisqu’aujourd’hui un des trois bassins sert à isoler ces bébés avec leurs mamans… Cela réduit les autres dauphins à un confinement intenable. Je rappelle que l’an dernier, la naissance d’un delphineau à Port-Saint-Prère s’est soldée par la mort du bébé, victime d’une bagarre entre dauphins dépressifs. »
L’association One Voice maintient donc toutes ses procédures en cours contre le parc Planète Sauvage : la plainte déposée auprès du procureur de la République, la demande adressée au préfet pour mise en demeure de se conformer à la réglementation sous peine de suspension de son activité, et enfin une procédure en référé afin d’expertiser les causes du décès d’Aïcko.
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