Les hippopotames

Les hippopotames

02.06.2017
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L’hippopotame commun (Hippopotamus amphibius) tire son nom du grec hippos et potamos signifiant littéralement « cheval du fleuve ».
Il pèse entre 1300 et 3200 kilos, ce qui fait de lui le second plus gros mammifère terrestre derrière l’éléphant. Son aspect rond et pataud ne l’empêche pas d’être à l’aise sur terre comme dans l’eau.

L’hippopotame commun (Hippopotamus amphibius) tire son nom du grec hippos et potamos signifiant littéralement « cheval du fleuve ». Il pèse entre 1300 et 3200 kilos, ce qui fait de lui le second plus gros mammifère terrestre derrière l’éléphant. Son aspect rond et pataud ne l’empêche pas d’être à l’aise sur terre comme dans l’eau.

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L’hippopotame

Fiche sentience sur les hippopotames / l’hippopotame

Le cheval du fleuve

L’hippopotame est capable de courir à une vitesse de 30 km/h pendant plusieurs centaines de mètres. Il nage autant qu’il marche dans l’eau. La position des yeux, des oreilles et des narines au sommet de sa tête lui permet de rester immergé dans l’eau tout en pouvant respirer. Il voit et entend parfaitement sous l’eau et peut rester six minutes en immersion.

Malgré une dentition impressionnante, les hippopotames sont principalement herbivores. Ils se nourrissent de graminées, de roseaux ou de jeunes pousses qu’ils arrachent délicatement grâce à leurs lèvres particulièrement musclées. Les canines, proéminentes, peuvent atteindre 45 cm long. L’hippopotame les exhibe en ouvrant sa mâchoire à 150° et impressionner ainsi ses congénères. Mais elles sont des armes redoutables lorsque les protagonistes en arrivent au combat, dont l’issue sera souvent fatale pour l’un des deux. En dehors de ces démonstrations de force, les hippopotames sont des animaux paisibles et très sédentaires.

La vie sociale des hippopotames

Les hippopotames sont des animaux très sociaux. Ils vivent en troupeau de 20 à 100 individus selon les ressources alimentaires disponibles. Le troupeau est constitué de plusieurs groupes distincts : celui des femelles avec petits, celui des femelles sans progéniture et enfin celui des mâles adolescents. Tout ce petit monde étant sous l’œil vigilant d’un mâle alpha qui assure leur protection. Pendant la journée, les hippopotames sont très grégaires. Ils passent leur journée immergés dans des mares, le plus souvent collés les uns aux autres. Tant qu’il y a du soleil, l’hippopotame protège sa peau du dessèchement en restant dans l’eau (1). Il économise aussi son énergie en restant inactif durant les heures les plus chaudes de la journée (2). Les adultes dorment ou se reposent et les jeunes jouent entre eux. 

Si le jeu est important dans la vie des jeunes, de nombreuses observations montrent que les mâles adultes s’y livrent aussi dans des sortes de combats ritualisés au cours desquels les individus se confrontent lèvres contre lèvres.

Les femelles contrôlent le centre des mares de repos alors que les mâles restent en périphérie pour les protéger. À la tombée de la nuit, ils quittent leur zone de repos pour aller se nourrir dans les terres. Pendant quatre à cinq heures d’affilée, ils peuvent parcourir de trois à cinq kilomètres autour de leur zone de repos. En une nuit, ils sont capables d’ingérer près de 40 kilos de végétaux ! Pendant ces heures passées à se nourrir, les hippopotames sont solitaires. Chacun part de son côté et demeure silencieux. Ils restent en contact par des sons (grognements) émis de temps en temps. Le son portant jusqu’à un kilomètre le long de la rivière, une chaîne d’échos de proche en proche, et de groupe en groupe, retentit tout au long du fleuve (3). Les premières lueurs de l’aube sonnent le regroupement et tout le monde se dirige vers la mare de repos.

Relation mère-enfant

Les hippopotames se reproduisent pendant la saison sèche entre février et août. Le mâle dominant peut s’accoupler avec plusieurs femelles du groupe. Les femelles gestantes deviennent particulièrement agressives avec quiconque les approche. Pendant quelques mois, elles vont s’isoler à l’écart du groupe. Après huit mois de gestation, la femelle met au monde un seul petit qui pèse près de 50 kilos à la naissance, laquelle a généralement lieu sur la terre ferme. Il arrive qu’il naisse en eau peu profonde, auquel cas la mère prend un soin particulier à l’aider à se mettre au sec.

Ils ne rejoindront le troupeau qu’au bout de 14 jours après la mise-bas. C’est durant ces premiers jours que les mères nouent des liens étroits avec leur petit. Leur relation est très forte et pleine de démonstration d’affection. Ils passent leur journée à se toiletter et à se câliner (2). 

La mère va se montrer très protectrice envers son petit et devient agressive s’il est approché par des congénères ou des prédateurs. Le mâle alpha veille aussi sur les jeunes et attaque dès que le troupeau est menacé. Si le mâle n’est pas tolérant avec les autres mâles, il se laisse facilement entraîner dans des jeux avec les jeunes hippopotames. Les jeunes ont la particularité de pouvoir téter leur mère sous l’eau grâce à la présence de mamelles situées assez bas au niveau de l’aine. Mais même lorsque la femelle est sur terre, les petits tètent en apnée !

Communication

Les hippopotames sont des animaux très sociaux qui communiquent entre eux en permanence. Ils possèdent un large répertoire de sons sous l’eau comme à la surface.

Ce sont les seuls mammifères à posséder un appel amphibie ; une vocalisation qui peut être faite sur terre comme sous l’eau (4). Lorsqu’ils sont à la surface, les sons sont émis en expirant l’air par les narines alors que sous l’eau, les sons sont produits par le larynx.

Le honking call, sorte de klaxon, est le son le plus fréquemment utilisé. Il sert à prévenir les hippopotames immergés d’un danger. Quand il est lancé par le mâle dominant, il peut être repris en chœur par les autres mâles à plus d’un kilomètre à la ronde. Il peut aussi être émis pour indiquer le retour à la zone de repos au petit matin (5).

C’est en fin d’après-midi que les signaux acoustiques sont les plus nombreux et que la fréquence des bâillements augmente. C’est le signal qui va déclencher le déplacement pour aller se nourrir (3). 

Plus le troupeau est grand, plus il y aura d’émissions sonores. Autres sons connus de leur répertoire vocal : la respiration sifflante, le bâillement, le rugissement et les bavardages.

La communication olfactive et visuelle la plus répandue se traduit chez eux par la dispersion des excréments. Ils projettent leur urine ou leur crottin grâce à des mouvements circulaires de la queue. Ce comportement va servir à marquer les limites de leur territoire et les chemins qui mènent aux zones de pâture, mais aussi à montrer leur soumission face à un mâle alpha. Ainsi, un animal dominé qui entre dans une mare va se retourner pour réaliser une « défécation de soumission » à la face du mâle alpha, lui montrant ainsi qu’il reconnaît son statut de chef. Celui qui ne respecte pas le code et qui garde la tête haute s’expose à de lourdes représailles car cela sera interprété comme un défi (3). 

C’est généralement à l’âge de 7 ans que les jeunes mâles vont commencer à essayer de défier l’autorité de l’alpha. Cette compétition se traduit par des bâillements pour exhiber les dents, des rugissements, des claquements de mâchoire et des projections d’excréments (4). Les coups de canines pourront se révéler mortels mais dans la majorité des cas, les jeunes insolents seront simplement chassés du troupeau.

On peut aussi fréquemment observer les hippopotames absorber l’urine de leur congénère afin de vérifier leur statut reproductif. C’est leur organe voméronasal présent sur le palais qui leur permet d’analyser ces informations.

L’empathie chez les hippopotames

Selon le primatologue Franz de Waal, « l’empathie caractérise tous les mammifères » (8). Selon lui, cette faculté d’être sensible aux émotions ou à la situation de l’autre, découle naturellement des soins maternels. Au cours de safaris, plusieurs touristes ont pu photographier ou filmer des scènes prouvant que les hippopotames sont dotés de telles facultés.

Sur ces images, on peut y observer des hippopotames venant au secours d’antilopes ou de gnous piégés dans l’eau par les mâchoires d’un crocodile (6, 7). Au cours de ces véritables sauvetages, on peut voir l’hippopotame chasser et mettre en fuite le crocodile et pousser l’animal blessé pour essayer de le hisser hors de l’eau. Dans le cas de l’antilope filmée en 2009, l’hippopotame va lui prodiguer de véritables soins, en prenant délicatement sa tête dans sa gueule, tout comme il l’aurait fait avec un de ses congénères.

Références

1-
Le Règne animal (2002), in Encyclopédie universelle, Gallimard.
2-
http://www.slire.net/download/772/amoussou.pdf
3-
http://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/hi…
4-
http://animaldiversity.org/accounts/Hippopotamus_a…
5- Kingdom J. [1997]. The Kingdom Field Guide to African Mammals. London: Academic Press

6-
http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2…
7-
http://www.dailymotion.com/video/x1gv8fo_un-hippop…
8-
http://next.liberation.fr/livres/2010/03/11/l-empa…

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