Liberté pour Jumbo, l’hippo prisonnier du cirque !

Liberté pour Jumbo, l’hippo prisonnier du cirque !

14.08.2017
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Le 17 août, saisi par l’association One Voice, le juge des référés du tribunal administratif de Grenoble examinera le cas de l’hippopotame Jumbo.

Dernière minute : l’audience est reportée au 28 août à 11H, le cirque présentera ses arguments.

Le 17 août, saisi par l’association One Voice, le juge des référés du tribunal administratif de Grenoble examinera le cas de l’hippopotame Jumbo.

Depuis 30 ans, cet hippopotame amphibie, fait pour une vie semi-aquatique, est confiné dans un camion, privé de tout contact social avec ses congénères et de son milieu naturel, notamment de bains soulageant son corps et ses articulations. On ne le sort qu’une demi-heure par jour de cette remorque pour être arrosé au jet, mal nourri et exposé aux badauds. Jumbo est détenu dans des conditions inacceptables et illégales, d’autant qu’il ne participe pas aux spectacles.

Une bataille juridique

Plus tôt dans l’année, une demande d’annulation d’ouverture déposée par One Voice a essuyé le refus de la préfecture de Valence, qui estimait que le cirque offrait des conditions de captivité conformes à la règlementation en vigueur (l’arrêté du 18 mars 2011 fixe les conditions de détention et d’utilisation des animaux en établissements itinérants). Cette appréciation est erronée selon One Voice, car l’arrêté prévoit que les animaux puissent satisfaire leurs besoins biologiques et comportementaux, et qu’ils participent au spectacle. Or, aucun de ces critères n’est rempli pour Jumbo.

Des experts internationaux mobilisés

Dans un rapport établi en 1997 à la demande du Commissaire à l’environnement de la ville de Vienne, trois sommités autrichiennes – les Dr Gsandter, Pechlaner et Schwammer – avaient relevé que l’hippopotame est «
particulièrement adapté à une vie dans l’eau et autour de l’eau, à laquelle il doit avoir continuellement accès. Le point d’eau dont disposent les hippopotames doit être assez profond pour qu’ils puissent s’immerger complètement. Le fait de les maintenir en captivité dans des bassins trop petits ou trop peu profonds pendant trop longtemps provoque des lésions articulaires. Seuls des enclos permanents peuvent permettre de satisfaire aux conditions mentionnées précédemment. Par ailleurs, les hippopotames sont des animaux grégaires, qui vivent en groupes […]. C’est pourquoi le maintien en captivité d’hippopotames dans des cirques est tout à fait inacceptable ! ».

En mars 2017, le Dr Pierre Gallego, vétérinaire spécialiste et consultant de One Voice, a réalisé
in situ plusieurs observations sur Jumbo, constatant qu’il « est nourri après le spectacle durant les 30 minutes que dure sa sortie. C’est un temps extrêmement court pour pouvoir faire de l’exercice en dehors de sa remorque et pour se nourrir. Il est nourri à base de foin et de granulés pour chevaux, et n’a donc pas accès à de l’herbe fraiche qui constitue la nourriture de base en liberté. Il n’y a de plus aucun enrichissement qui permette à Jumbo d’avoir un comportement naturel, voire de s’occuper […], se déplacer suffisamment, ni de prendre des bains comme c’est nécessaire pour son espèce. […] De plus les transports fréquents en remorque entre les différents sites de spectacle représentent un stress important pour cet animal, qui s’ajoute au stress d’être exposé aux visiteurs du cirque pendant le seul temps durant lequel il a accès à l’extérieur de la remorque. ».

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice, il y a urgence : «
Il faut sauver Jumbo ! Nous avons chronométré les sorties auxquelles il a droit, il reste enfermé dans une remorque obscure 23 h 30 sur 24 sans accès permanent à l’eau ni participation à aucune représentation. Pour un animal amphibie et grégaire, ce n’est pas une vie ! Nous exigeons le respect des besoins physiologiques de Jumbo, comme le prévoit la loi, et sa libération. Nous assurerons son transfert et son accueil dans une structure partenaire qui lui offrira enfin des conditions de vie dignes. »

One Voice dénonce aussi l’illégalité de l’arrêté de 2011, qui permet de détenir captifs des animaux sauvages dans des cirques alors que précisément ils ne peuvent y exprimer leur comportement naturel.

Selon l’association, perpétuer une telle exploitation compromet également le travail de sensibilisation au respect et à la protection des espèces en danger.

Le cirque d’antan, qui exploite des animaux durement dressés pour des spectacles contre nature, est en perte de vitesse. De nombreux maires de France refusent que de tels entreprises déploient leur chapiteau sur le territoire communal, à la différence de troupes modernes, proposant des attractions sans cruauté. Dans de grands pays (États-Unis, Inde, Australie, Brésil…), des interdictions totales ou partielles (selon les espèces) ont été édictées. Au sein de l’Union européenne, 20 pays membres ont déjà pris de semblables mesures. One Voice se bat pour que la France soit le 21
e.

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