Le label One Voice prend de la fibre

Le label One Voice prend de la fibre

Expérimentation animale
18.11.2016
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L'huile de coco est une source de beurre végétal en vogue. Cela serait anecdotique si n'y était pas associée l'exploitation sans âme de macaques pour récolter les noix de coco… Un critère de choix éthique supplémentaire que One Voice a décidé d'intégrer à ses labels.

L’huile de coco est une source de beurre végétal en vogue. Cela serait anecdotique si n’y était pas associée l’exploitation sans âme de macaques pour récolter les noix de coco… Un critère de choix éthique supplémentaire que One Voice a décidé d’intégrer à ses labels.

L’huile de coco est une source de beurre végétal en vogue. Cela serait anecdotique si n’y était pas associée l’exploitation sans âme de macaques pour récolter les noix de coco… Un critère de choix éthique supplémentaire que One Voice a décidé d’intégrer à ses labels.

La fausse bonne idée
C’est dans la province thaïlandaise de Surat Thani qu’a été créée la première école de dressage de macaques, basée sur une tradition millénaire d’utilisation des singes pour l’arboriculture. La filière est en plein boom. Le cocotier et ses différents sous-produits (huiles, lait, crème, fruit, sève, fibres, feuilles et bois) ont le vent en poupe chez les différents pays producteurs : Indonésie, Philippines, Inde ou Thaïlande, premiers fournisseurs de l’Union européenne. Et ce d’autant plus que les consommateurs se détournent désormais de l’huile de palme, conscients de son lien avec la déforestation…

Une ressource commode
La récolte des noix de coco est un travail ardu, dangereux, s’effectuant à plusieurs mètres de hauteur. Les plantations thaïlandaises ayant essuyé, il y a quelques années, une vilaine colonisation d’insectes dévoreurs de bourgeons, le salaire des cueilleurs, à peine 70 bahts pour cent noix (2,20 euros), ne s’en est pas trouvé amélioré. Aussi, le recours à des singes, vingt fois plus efficaces en rendement et bien sûr non rémunérés, a vite été identifié comme une ressource rentable (également dans l’État du Kérala en Inde, où les vocations de cueilleurs se font rares parmi les jeunes).

Les singes utilisés sont des macaques à queue de cochon (
Macaca nemestrina). D’où viennent-ils ? Selon un gestionnaire :
« Parfois, les singes sont descendants de berok (singes déjà formés) ; parfois, ils sont pris dans la forêt avec des filets ou des pièges. Souvent, les mères allaitantes doivent être abattues pour capturer les juvéniles. »

L’intelligence aiguë de ces primates leur permet d’intégrer en quelques semaines une « formation » pour différencier les noix mûres et affiner la technique de rotation permettant de les détacher de l’arbre. Un singe est capable de cueillir plusieurs centaines de noix de coco par jour – jusqu’à 1 600 pour les mâles et 600 pour les femelles – quand un humain ne pourra en récolter que 80 environ. Ce talent, qui pourtant exige beaucoup d’efforts de la part de l’animal, est exploité à l’excès. Si la noix de coco est bien accrochée et que le macaque s’arrête de travailler, l’humain le rappelle très vite à l’ordre pour qu’il reprenne sa besogne. Des coups secs imprimés à la laisse, vite ponctués par un cri du primate, signifient que l’ordre n’est pas sans douleur. Une fois regroupées toutes les noix tombées, le « maître » et son ouvrier passent à un autre palmier, et ainsi de suite.

Travail d’esclave
Au cours de leur formation et ensuite (entendre
ad vitam æternam), les singes sont constamment captifs : attachés ou mis en cage, avec peu ou pas de possibilité de socialisation. Au lieu de pouvoir suivre leurs instincts naturels et vivre toutes les interactions sociales propres à leur espèce (l’accouplement, l’éducation des jeunes, le fait de se déplacer librement et prendre du repos à leur guise), ces singes sont transformés en machines vivantes, passent leur vie dans un labeur perpétuel pour la commodité de l’humain, voire son divertissement lorsque ces travaux forcés sont présentés comme une amusante curiosité aux touristes.

Outre la cueillette, les singes participent à la récupération des noix tombées dans les buissons épais, ramassent et transportent les outils, chargent les centaines de noix de coco sur les camions… Leur vie se résume à de longues heures de travail intense, l’enchaînement constant et le manque d’autonomie. En un mot, de l’esclavage.

Un label plus exigeant
Une telle exploitation d’êtres sentients est incompatible avec la
labellisation One Voice, laquelle doit garantir que la vie et l’intégrité de tous ceux qui partagent la planète sont préservées. L’association a donc choisi d’intégrer dans ses critères de labellisation éthique l’absence de travail animal dans la confection d’un produit ou de ses ingrédients, s’ajoutant à ceux d’absence de produit animal ou d’expérimentation. La charte des labels One Voice sera désormais modifiée en ce sens.

Plusieurs fournisseurs concernés par la noix de coco ont été consultés sur cet aspect de leur production. Bien que confrontés à des filières d’approvisionnement diverses, ils semblent adhérer et rejoindre notre préoccupation, et avancent des techniques de récolte à main humaine. Pour chaque label One Voice attribué, une attestation en ce sens sera demandée et vérifiée lors d’un audit indépendant. Ceci contribuera plus encore à la construction d’une société non-violente, pour tous les êtres vivants et la planète.

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