L’éco-volontariat détourné au profit de la chasse au trophée des fauves

L’éco-volontariat détourné au profit de la chasse au trophée des fauves

Faune sauvage
02.02.2018
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L’éco-volontariat en Afrique du Sud : détournement d’une pratique au profit du développement de fermes d’animaux sauvages et de la chasse au trophée.

Vouloir agir pour ne pas vivre dans un monde sans lions ? L’action est louable. Opter pour l’éco-volontariat au sein de fermes, nourrir et câliner des animaux sauvages en pensant contribuer à la protection des fauves ? One Voice a enquêté sur le sujet et se permet d’en douter. L’association vous montre comment une bonne intention peut ainsi être détournée et utilisée au profit de business lucratifs et horrifiants : le développement de fermes d’animaux sauvages et la chasse au trophée en Afrique du Sud.

Faire de l’éco-volontariat : la belle promesse des fermes d’animaux sauvages

D’après un article de The Guardian, 160 fermes d’animaux sauvages sont répertoriées en Afrique du Sud et invitent moyennant de l’argent et en toute légalité, les amoureux de fauves à contribuer à la protection de ces animaux sauvages et à la préservation de la diversité génétique. Leurs missions ? Nourrir et câliner les lionceaux ou autres bébés fauves dont les mères ne sont plus en mesure de le faire, par manque de lait. Les visiteurs sont donc invités à alimenter les nouveau-nés à la main, à les cajoler avec pourquoi pas, la possibilité d’immortaliser le moment par un photographe professionnel. Des promenades sont organisées en compagnie des grands félins âgés de 5 à 6 ans, réintroduits au sein d’une réserve. Le programme semble alléchant et tout laisse à penser que les fauves sont les rois de la savane. Pourtant la réalité en est toute autre !

L’envers du décor : des traitements et conditions de vie cruels pour les fauves

One Voice mène au quotidien une lutte non violente pour les droits des animaux et le respect de toute vie, c’est pourquoi l’association a enquêté en 2015 au sein de ces structures et ne tire qu’un triste constat, partagé par d’autres associations.

Une heure après avoir mis bas, la mère est séparée de ses petits. Les employés des fermes sont parfois contraints d’effrayer les lionnes en sonnant le cor pour récupérer les bébés. Conséquence de cet acte cruel, les nouveau-nés manquent le colostrum – premier lait sécrété par la mère après l’accouchement et deviennent plus vulnérables face aux maladies. Les mères, pour la plupart capables d’allaiter cherchent leurs petits pendant des heures. Pour combler le manque, elles retournent rapidement dans un processus de reproduction. L’avantage de cette pratique est d’inciter les lionnes à redevenir fertiles le plus vite possible et ainsi entretenir le business des fermes.  

Livrés aux visiteurs des fermes, les petits se retrouvent dans des cages, stressés par un contact permanent avec les volontaires. Mais pour ne vendre qu’une interaction magique avec le public et cacher le mal-être des nouveau-nés, les employés usent de plusieurs pratiques abjectes envers les bébés fauves. Ils leurs soufflent sur le visage pour les empêcher de crier, les lancent en l’air pour les étourdir ou les droguent tout bonnement afin qu’ils ne fassent pas d’allers-retours dans la cage ; un comportement typique d’animal stressé. 

Les réserves, quant à elles, ne sont que des lieux clos de petites tailles où les animaux restent assommés de drogues pour les promenades avec les bénévoles. Soyons clairs, après avoir passés les premières années de leur vie à être câlinés et au contact des hommes, il est évident que le retour à la vie sauvage est impossible. Pourtant, pour justifier l’existence de ces fermes, le contraire y est affirmé. 

Les fermes : un réservoir de fauves pour les chasses au trophée

Si le business des fermes rapporte et pourrait se suffire à lui-même, son maintien est un véritable enjeu pour le développement de la chasse au trophée : les structures constituent un vivier continuel de fauves prêts à être abattus. Les grands félins sont emmenés quelques jours avant la chasse dans un espace clos duquel ils ne peuvent s’échapper. Cette pratique plus connue sous le nom de « canned hunting » signe inévitablement l’arrêt de mort de l’animal. En 2006, 1 830 trophées ont été exportés d’Afrique du Sud, 4 062 en 2016 dont la majeure partie provient de lieux de captativité.

Il est temps de boycotter ce type de structures et de s’orienter vers de l’éco-volontariat éthique et utile aux animaux. Après l’enquête réalisée par One Voice, Guidisto, un portail d’éco-volontariat a retiré toutes les missions proposant un contact direct avec les grands félins et oriente les internautes vers du volontariat offrant la possibilité d’observer les animaux dans leur milieu naturel, tout en participant à la protection de leur habitat.

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