Micha, ours « de cirque », exhibé dans un restaurant pour la St Valentin
Un ours dressé, exhibé parmi les tables d’un restaurant parisien? Une attraction inconsciente, illégale et d’un autre temps… One Voice a interpelé les autorités sur ce spectacle révoltant!
Ce n’est pas une peluche, mais un véritable ours. Son nom est Micha. Même muselé et tenu en laisse, on ne peut prévoir son comportement parmi les convives de cet établissement qui a invité un dresseur d’ours afin d’animer sa soirée de la Saint-Valentin…. Nous ne sommes pas au Moyen-Âge, mais en février 2018, à Bagnolet en banlieue parisienne, le tenancier va se frotter les mains de son attraction et les photos vont crépiter sur les réseaux sociaux… et dans les yeux de Micha. Difficile de mesurer son stress dans cet univers si peu approprié. Les dresseurs d’ours ont encore droit de cité dans la France de ce siècle, ce cirque continue à exploiter Micha, Bony et Glasha!
Triste pitrerie médiévale
Nous suivons Micha depuis plusieurs années dans le triste destin que lui infligent ses dresseurs, Alexandre et Dany Poliakov. Un ancien employé du couple, propriétaire de plusieurs animaux exploités dans des cirques, nous a livré un témoignage saisissant. Si nous avions déjà été écœurés par des images montrant Micha devant marcher sur un ballon, ce que nous avons appris de ce témoin a achevé notre conviction. Ces détenus – Micha, mais aussi Bony (grizzly mâle) et Glasha (ourse brune) – vivent dans des conditions indignes.
Nourris avec des invendus de supermarché, en nature et quantité variables, ces ours ont longtemps partagé un même camion remorque séparé en 3 cages. Un contrôle a précipité leur transfert dans un bâtiment en dur non achevé, au sol de béton brut, garnis de quelques copeaux toujours humides, et à l’éclairage déficient. Pas étonnant que leur état sanitaire soit déplorable (allergies, dermatoses aigües à se gratter jusqu’au sang…).
Vie de misère
Nul parc en plein air, nul enrichissement pour ces plantigrades voués à une sordide captivité pour s’assurer qu’ils veuillent bien travailler lors de rarissimes «sorties». Notre témoin affirmait aussi n’avoir pu, durant 5 mois, les abreuver normalement car selon leurs exploitants un excès d’eau aurait coupé leur appétit, soit leur rendement potentiel. Bref, une vie de misère dans des installations et conditions sommaires, censées stimuler leurs dispositions à des sorties «de travail». Mais que fait donc l’administration, censée s’assurer des conditions de détention des animaux sauvages? Nous frapperons à toutes les portes afin que ces êtres, éminemment sensibles, n’endurent plus ces traitements d’un autre âge, au mépris de la loi et de la dignité.
Invraisemblable! Notre plainte à l’encontre du couple Poliakov ayant exhibé l’ours Micha dans un restaurant parisien a été classée sans suite. La loi exige que tout animal doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologique de son espèce. Les conditions, notamment sanitaires, de transport et de sécurité, dans lesquelles s’est organisée cette « présentation » au milieu de convives attablés avaient tout lieu d’être examinées par les autorités. Nous engageons immédiatement un recours exigeant le retrait du certificat de capacité du montreur d’ours.