La déchirante agonie du lion Cecil

La déchirante agonie du lion Cecil

Faune sauvage
17.03.2018
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Le lion Cecil assassiné en 2015 par Walter Palmer au Zimbabwe a enduré le martyre pendant dix heures avant de mourir. One Voice dénonce la chasse aux trophées.

Le lion Cecil aurait enduré le martyre pendant au moins dix heures avant de succomber. C’est ce que révèle une récente enquête. La mort atroce de ce grand fauve charismatique, lâchement assassiné par Walter Palmer en 2015, nous fait mesurer toute l’horreur et le plaisir sadique de la chasse aux trophées. One Voice dénonce la cruauté de cette pratique.

On en sait plus sur le meurtre de Cecil par le dentiste Walter Palmer. Andrew Loveridge, le zoologiste qui étudiait ce lion à la crinière noire depuis huit ans, a mené une enquête minutieuse pour éclaircir les circonstances de ce drame survenu en juillet 2015 au Zimbabwe. Dans son livre Lion Hearted (Regan Arts, avril 2018), et dont le National Geographic vient de publier des extraits, il rapporte les faits établis et des témoignages qui permettent de démêler le vrai du faux.

Vérité sur les événements

À l’époque des événements, on avait pu lire dans certains médias que Cecil avait probablement agonisé durant près de 40 heures. Pour Andrew Loveridge, c’est impossible, car la blessure thoracique provoquée par la première flèche était si grave qu’elle ne permettait pas au pauvre mâle de survivre si longtemps. En revanche, le spécialiste est formel : son ami le grand fauve a connu un véritable calvaire, au cours de cette nuit fatidique où un Américain fortuné a pris son plaisir en le massacrant.

Un interminable supplice

Les données GPS du collier de Cecil, ainsi que les aveux de Cornélius, l’un des principaux protagonistes de la tragédie, permettent d’affirmer que l’animal a souffert entre dix et douze heures après le décochement de la flèche initiale en soirée. À défaut d’atteindre ses organes vitaux, la pointe l’a mortellement touché et handicapé. Incapable de se déplacer sur plus de 350 mètres, le lion haletant a tenté de lutter contre l’étouffement et s’est débattu pour respirer jusqu’au matin. Ce n’est qu’autour de 9 h que ses assassins se seraient résolus à lui administrer le coup de grâce. Pourquoi Palmer ne l’avait-il pas achevé plus tôt ? À l’évidence parce que cet individu semble dépourvu de la moindre sensibilité. Et puis, chez les chasseurs de trophées, on aime les cadavres bien « propres ». Moins on tire de flèches (ou de balles), moins on endommage la peau… Cela fait toujours plus chic, ensuite, dans le salon et pour se glorifier de son « exploit ».

Halte à l’acharnement !

Et quel exploit ! Dans le cas du meurtre de Cecil, il a été prouvé que le beau mâle, habitué aux humains, et par conséquent peu farouche, avait été délibérément attiré par les braconniers hors du parc national à l’aide d’une carcasse d’éléphant. Le prendre ainsi au piège, en méprisant la réglementation, et alors qu’il s’alimentait sans méfiance, relevait ainsi pour eux de la bravoure…

Ils ne sont malheureusement pas les seuls à voir dans de telles méthodes le summum de l’héroïsme. Les « Walter Palmer » sont légion. En tant qu’emblème du parc zimbabwéen Hwange, Cecil était mondialement connu. Sa mort a donc défrayé la chronique et a pu être dénoncée partout. Mais nombre de ses congénères, moins célèbres, subissent le même sort chaque année et s’éteignent en silence. Pour quelques liasses de dollars, de richissimes amateurs de sang et de souffrance s’arrangent avec les quotas et les lois pour transformer en objets morbides les derniers représentants d’un peuple en déclin. Car oui, rappelons-le, souverains désormais déchus de la savane africaine, les lions sont au bord de l’extinction. Plus que jamais, One Voice se mobilise à leurs côtés. Avec nous, dites non à la cruauté !

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