Une réforme superficielle pour mieux maintenir la chasse à courre?

Une réforme superficielle pour mieux maintenir la chasse à courre?

Chasse
15.01.2019
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Le gouvernement veut modifier à la marge les conditions de pratique de la chasse à courre. Participons en nombre à la consultation publique pour réclamer son abolition totale!

Un projet d’arrêté prévoit de modifier les conditions de pratique de la chasse à courre, alors que 82% de la société française réclame son abolition. La tradition ne peut justifier la barbarie, il est temps que la France prenne ses responsabilités en matière de respect des animaux. Participons en nombre à la consultation publique pour demander l’abolition pure et simple de cette pratique cruelle et dépassée, et non une réforme cosmétique qui ne fera que pérenniser ce « loisir » sans cœur.

Plus d’un an après l’abattage du cerf à la Croix-Saint-Ouen et alors même que la très grande majorité du pays est opposée à cette pratique archaïque et cruelle, l’État dépose un projet d’arrêté modifiant celui du 18 mars 1982 « relatif à l’exercice de la vénerie et visant à limiter les incidents en fin de chasse à proximité des lieux habités ». 

​Qu’est-il prévu dans ce texte ?

Une réforme superficielle, cosmétique même, de la chasse à courre, à cor et à cri. Au lieu de l’interdire, répondant ainsi à la demande de 82% des Français qui y sont opposés, l’Etat décide de l’éloigner des regards et de « limiter » à six dizaines le nombre de chiens autorisés à pourchasser les pauvres animaux pris pour cible. Les chiens sont entassés dans les boîtes de transport, dans les coffres des camions, rangés comme du matériel, sans eau ni nourriture. Il ne faudrait pas perdre une minute le matin… Qui pense à eux, utilisés comme outils pour chasser, traités à coups de fouet?

Le cerf de la Croix-Saint-Ouen, celui de Pont-Sainte Maxence, ceux filmés par nos caméras, qu’ils aient été graciés car trop proches d’une commune, poignardés, noyés…, tous ont cela en commun que nous en avons eu connaissance. Interdire qu’un animal traqué soit poursuivi jusqu’aux abords des habitations n’est qu’une manière de permettre que ces pratiques moralement indéfendables perdurent, et ce, contre l’avis majoritaire. Cela n’allègera en rien la souffrance de ces êtres sensibles.

La tradition ne peut justifier la barbarie

Les veneurs se gargarisent qu’un ouvrage de sociologie (La Chasse à courre. Ses rites et ses enjeux) ait décrit leurs pratiques dans les moindres détails. Mais les sociologues ne portent pas de jugement. Un « fait social total » ne veut pas dire qu’il soit bon ou moralement acceptable. L’éthique et la modernité doivent avoir raison de la barbarie, quand bien même fût-elle très codifiée! Les anthropologues ne cessent de le répéter : une tradition se modifie dans le temps et peut être abandonnée. Notamment si les temps ont changé au point qu’elle en devienne désuète, obsolète, ou dépassée. Les traditions sont les racines d’une société, par nature changeante, et non son cadre limitatif.

Nous vous appelons à participer en nombre à la consultation publique pour faire barrage à ce projet d’arrêté ministériel sur la chasse à courre, qui ne fera que renforcer la pratique pour des années encore, en donnant l’argument aux veneurs qu’elle aura été « réformée ». Réclamons au ministère l’abolition de la chasse à courre!

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